Suzuki Swift +, porteuse d'un nom populaire

Publié le 28 janvier 2006 dans 2006 par Alain Morin

Swift, c’est bien plus qu’un simple nom de voiture. Les amateurs de course automobile connaissent bien les châssis Swift, les informaticiens, les produits Swift et les voyageurs la ville de Swift Current en Saskatchewan. C’est un certain Jonathan Swift de Dublin en Irlande qui a écrit, en 1726, les voyages de Gulliver. Mais si Suzuki a choisi le nom Swift, c’est sans doute parce qu’il veut dire, en anglais, réaction rapide. Imaginez quand on ajoute un « + » après cette réaction rapide ! Mais n’en déplaise aux gens de Suzuki, Swift, avec ou sans « + », n’est qu’un nom…

En fait, le sigle « + » joue tout de même un rôle important en indiquant au « gars ou à la fille des pièces » que vous avez la plus récente version de la Swift et évitant ainsi de vous refiler la mauvaise pièce. Car il y a eu une autre Swift auparavant et elle fut en vente de 1989 à 2000. La Swift + est, somme toute, une Daewoo. Lorsque la firme coréenne a déclaré faillite, General Motors s’est empressé de s’emplir les poches avec ses restes et Suzuki, depuis longtemps affilié à GM dans le secteur des petites voitures, a vu une belle occasion de se procurer une nouvelle bagnole à peu de frais. Il n’est donc pas surprenant que la Chevrolet Aveo, la Pontiac Wave et cette Swift + soient de vraies jumelles! Par contre, autant Chevrolet que Pontiac proposent, en plus, une version berline de leur petite économique tandis que Suzuki se contente du seul modèle hatchback.

BIEN PEU SPORTIVE

Tout comme sa sœur de chez Chevrolet, c’est un quatre cylindres de 1,6 litre qui officie sous le capot. Ce modeste moteur, bruyant en accélération (ici, il faut blâmer le manque d’isolant et non le moteur) fait très bien l’affaire. Ses 105 chevaux trimballent la Swift + avec une certaine vélocité. Ce moteur ne semble pas travailler très fort et, à vitesse légale sur une autoroute, il ne tourne qu’à 2 700 tours/minute, ce qui est bien peu pour un 1,6 litre. Ceci diminue autant la consommation d’essence que le niveau sonore dans l’habitacle. Bien entendu, avec quatre personnes à bord (et en admettant qu’elles n’aient pas toutes une corpulence de type « boutons de chemise sur le point d’arracher »…), les côtes deviennent franchement pénibles. La transmission automatique à quatre rapports optionnelle effectue du bon boulot en passant les rapports avec une certaine fluidité. La manuelle à cinq rapports s’avère un peu moins agréable à manipuler à cause de son imprécision et de la longueur de la course du levier, mais la pédale d’embrayage fait preuve de progressivité.

Plus citadine qu’autoroutière, la Swift + n’est quand même pas nulle dès qu’on sort du centre-ville. Même qu’elle se débrouille passablement bien ! Ses suspensions, axées sur le confort plus que sur la tenue de route, tiennent leurs promesses et procurent aux occupants une douceur de roulement surprenante. Bon, ce n’est pas une Mercedes-Benz mais pour un prix de base de 13 595 $, le comportement routier est très satisfaisant. Il arrive cependant que les suspensions réagissent un peu brutalement dans les trous et bosses semés chaque année sur notre réseau routier par la bonne fée Dégelle (dont le nom de famille est « Pirgèle »). Les freins à disque à l’avant et à tambour à l’arrière ne mériteront jamais d’accolades pour leur bon travail puisque les distances d’arrêt sont indûment longues, mais il faut ici pointer du doigt les pneus de base qui auraient de la peine à justifier leur existence même en tant que balançoire pour enfant. De plus, l’ABS n’est pas offert, même en option, une omission qu’ont su éviter Chevrolet et Pontiac… L’indicateur de vitesse est gradué jusqu’à 200 km/h mais la vitesse maximum de 170 km/h satisfera amplement les plus téméraires. Le rayon de braquage incroyablement court et la visibilité sans reproches nous amènent cependant à confirmer que la Swift + est plus douée pour la ville que pour la campagne.

BIEN PEU LUXUEUSE

Dans l’habitacle, on ne peut pas dire que c’est très jojo. Les plastiques ne sont pas d’une qualité extraordinaire et vous ne risquez pas de perdre trop d’effets personnels dans les espaces de rangement… il y en a si peu ! Les sièges sont un peu mous mais confortables. Si l’accès aux places avant est relativement aisé, on souhaiterait que les portières arrière s’ouvrent plus grand. Elles donnent sur une banquette trop dure et la place centrale ne doit être utilisée qu’en cas de terribles représailles envers un vieil ennemi. Les dossiers s’abaissent de façon 60/40 pour former un fond presque plat et ainsi créer un espace de chargement étonnant.

La Swift + est offerte en deux livrées, base et S. Si la première ne propose que très peu d’accessoires (à une exception près : un chauffe-moteur, de série !), la S s’avère mieux équipée : radio AM/FM/CD MP3, climatiseur, glaces et serrures électriques et, nouveauté cette année, un régulateur de vitesse et des rétroviseurs chauffants, le tout pour un prix vraiment compétitif.

À n’en pas douter, le nom Swift réussit bien à Suzuki. Mais il n’existe pas assez de différences entre cette voiture et les Aveo et Wave pour que chacune trouve sa propre niche. En fait, c’est l’étude de la liste des équipements standard qui éclairera le mieux le consommateur. Et l’attitude du représentant pourrait aussi jouer son rôle !

Feu vert

Très bon rapport qualité/prix
Moteur économique
Habitacle spacieux
Comportement routier correct
Maniabilité en ville

Feu rouge

Berline non offerte
Freinage décevant
Insonorisation déficiente (en accélération)
Banquette arrière pas terrible
Concessionnaires peu nombreux

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