Lexus GX470, 26 acheteurs satisfaits...

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Antoine Joubert

Chez Lexus, il existe toujours un ou deux modèles qui ne semblent être présents que pour emmerder les concessionnaires. Ils ne sont jamais mal cotés ni particulièrement talentueux (on parle des modèles !), mais ils ne se vendent pas. Depuis quelque temps, ce sont les modèles SC et GX qui trônent au sommet de la catégorie des ramasse-poussières de Lexus. Ils sont présents au catalogue, ils ont une certaine réputation auprès de ceux qui en ont jadis acheté un, mais figurent rarement dans l’inventaire de votre concessionnaire. Et si c’est le cas, le véhicule date certainement d’un an ou deux.

Bref, si votre objectif est de vous trouver un GX470 2009, je vous souhaite bonne chance. Oh, peut-être y parviendrez- vous, mais je suis convaincu que votre concessionnaire préférera vous refiler son modèle 2007 flambant neuf à gros rabais plutôt que de placer une commande. Et il en serait tout à votre avantage, car le véhicule n’a subi depuis que quelques changements très légers, donc sans importance. Mais avant de vous inquiéter de la disponibilité du GX470, je vous invite à réfléchir aux raisons qui vous amènent à vous y intéresser. Car s’il est si peu populaire, ce n’est pas pour rien. En fait, comme le titre l’indique, seulement 26 unités ont trouvé acquéreur au Québec l’an dernier. Et pour moi, ce n’est qu’une preuve qu’il existe encore en ce monde, d’excellents vendeurs !

Sans punch !

Comme la grande majorité des produits Lexus, le GX470 propose une ligne à la fois élégante et discrète. C’en est à ce point frappant que ce véhicule, aussi volumineux puisse-t-il être, passe totalement inaperçu. Il a beau revêtir d’imposants élargisseurs d’ailes, un porte-bagages, des marchepieds et plusieurs accents de chrome, il se fond quand même dans le paysage. Voilà donc sans doute la première clé de son insuccès.

À bord, un curieux mélange de modernisme et de conservatisme se fait voir. Cet effet n’est pas aussi accentué que dans le cas de la Classe G de Mercedes-Benz, mais on constate malgré tout que ce véhicule n’a pas été développé à partir des plus récentes technologies. D’abord, on se glisse derrière le volant en remarquant d’entrée de jeu les deux gros leviers situés sur la console centrale. Le premier sert à sélectionner le mode de la transmission, mais le second vous ramène à cette époque où l’enclenchement du système de quatre roues motrices requérait un petit effort de la part du conducteur. Bref, ce dernier sert à la sélection des quatre roues motrices, en mode Hi ou Low.

Une planche de bord simplement dessinée prend place à l’avant scène de l’habitacle. Elle est efficace et élégante, mais demeure esthétiquement conservatrice. On peut en revanche affirmer que l’environnement dans lequel peuvent monter jusqu’à sept occupants brille par une finition exceptionnelle. La qualité des cuirs, des boiseries et des épaisses moquettes est là pour en témoigner. Évidemment, je sympathise avec ceux qui devront s’installer à la dernière rangée, mais ce commentaire souvent répété s’applique également à de nombreux rivaux.

Besoin d’espace de chargement ? J’ai le regret de vous annoncer que les sièges ne sont pas rabattables à plat et qu’il faut une musculature quasi athlétique pour parvenir à les retirer. En contrepartie, ceux de la troisième rangée peuvent se rabattre sur les parois latérales de l’habitacle, ce qui augmente vos possibilités. Quant au hayon, son ouverture latérale (du sens contraire au trottoir) n’a rien de pratique.

Avançons… en arrière !

Sur la route, le GX n’impressionne guère. D’abord, parce qu’il est plus haut que large, ce véhicule démontre une très grande sensibilité aux vents latéraux. Le roulis en virage est donc très prononcé, d’autant plus que le centre de gravité est élevé. Ajoutez ensuite une suspension arrière à essieu rigide qui provoque un train sautillant, un amortissement plutôt souple, une direction engourdie et un freinage peu endurant, et vous obtenez en gros tous les désavantages qui se retrouvaient sur les VUS du début des années quatre-vingt-dix. Même le moteur V8, qui n’est pas désagréable pour autant, n’arrive pas à suivre le rythme de ceux proposés chez la concurrence. Sa puissance inférieure à la moyenne engendre des performances moins impressionnantes et un effort accru, ce qui du même coup occasionne une consommation très élevée. Le seul véritable talent du GX470, hormis sa qualité de construction indéniable, consiste en ses capacités hors route exceptionnelles.

Malgré son poids considérable, ce dernier ne rechigne pas devant un imposant obstacle. Ses angles d’attaque sont importants, son rouage à quatre roues motrices est efficace et sa garde au sol lui permet de composer avec les surfaces les plus inégales. Évidemment, les marchepieds de polymère sont à risque, mais c’est le prix à payer pour l’élégance de la chose… Conçu à partir des bases du Toyota 4Runner, le GX470 est un véhicule fiable et solide, mais voué à l’échec. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant de constater sa disparition prochaine, puisque le seul fait d’imprimer des brochures pour le promouvoir coûte plus cher à Lexus Canada que le profit engendré par les quelques ventes annuelles... En terminant, si vos besoins vous guident vers ce véhicule, je vous invite à jeter votre dévolu sur une Mercedes-Benz de Classe GL. Croyez-moi, vous oublierez vite le GX…

FEU VERT

Qualité de construction indéniable
Finition hors pair
Capacités hors route remarquables
Fiabilité rassurante  

FEU ROUGE

Comportement routier d’une autre époque
Sièges non rabattables à plat
Consommation très élevée
Facture très salée

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