Mitsubishi RVR 2016 : la raison l’emporte sur la passion

Publié le 7 octobre 2016 dans Essais par Michel Deslauriers

C’est facile de craquer pour un VUS sous-compact, puisqu’ils sont peu énergivores, raisonnablement spacieux et la plupart d’entre eux offrent un rouage intégral pour affronter nos rudes hivers. De plus en plus de Canadiens choisissent ces pseudo-camions urbains, et le segment devrait continuer de prendre de l’expansion au cours des prochaines années, alors que de nouveaux modèles vont arriver sur le marché.

Les Honda HR-V, Mazda CX-3, Jeep Renegade et Fiat 500X ne sont que quelques modèles ayant récemment été introduits, et ils devront bientôt affronter le Toyota C-HR ainsi qu’un Jeep Compass redessiné. Toutefois, n’oublions pas les vétérans, les catalyseurs de la catégorie des petits VUS tels que le Mitsubishi RVR.

Il est apparu en 2011 dans sa forme actuelle, bien qu’il ait reçu des retouches cosmétiques pour le millésime 2016. Rien de majeur, mais quelques changements pour distinguer un nouveau RVR de ceux des années précédentes. La calandre du véhicule a notamment été retravaillée pour afficher le design Dynamic Shield du constructeur, également adopté par l’Outlander, plus gros.

Afin d’ajouter un peu de flair visuel au RVR, on lui a aussi conféré des rétroviseurs à rabattage électrique avec clignotants à DEL intégrés, des contours d’aile et de nouvelles couleurs de carrosserie. La SE Édition limitée AWC que l’on a essayé disposait de jolies jantes en alliage de 18 pouces.

À l’instar du Renegade et contrairement au sportif CX-3, la ligne de toit du Mitsubishi RVR 2016 est haute, expliquée en partie par sa garde au sol qui figure parmi les plus élevées de sa catégorie, nez à nez avec Jeep et le Subaru Crosstrek. La caisse surélevée lui donne une apparence plus robuste et rehausse ses habiletés dans les sentiers légers.

Photo: Michel Deslauriers

Le rouage intégral AWC (All Wheel Control) peut être manuellement désactivé à l’aide d’un bouton sur la console centrale, et favorise les roues avant en conduite normale lorsqu’on actionne le mode automatique. Toutefois, pour braver des conditions plus difficiles, on peut aussi utiliser la fonction Lock pour verrouiller une répartition de puissance de 50:50 avant/arrière. Très pratique pour se sortir de situations fâcheuses et les éviter, et pour affronter des chaussées très glissantes. C’est l’un des systèmes les plus efficaces de son segment.

Les versions ES de base et SE obtiennent un quatre cylindres de 2,0 litres qui développe 148 chevaux et un couple de 145 livres-pied. C’est suffisant pour le train-train quotidien, et sa puissance est plus ou moins similaire à celles de ses rivaux. Une boîte manuelle à cinq rapports figure de série, alors qu’une automatique à variation continue est optionnelle.

Il y a quelques années, le constructeur a ajouté un moteur de 2,4 litres, qui apparaît dans les variantes SE Édition limitée et GT, qui sont également équipées du rouage intégral et de la boîte automatique. Le plus gros quatre cylindres produit 168 chevaux et un couple de 167 lb-pi, rendant les performances plus intéressantes. Le sacrifice en consommation de carburant n’est que d’environ un demi-litre aux 100 km, rien de catastrophique. Lors de notre essai, nous avons enregistré une moyenne de 9,6 l/100 km.

En revanche, la boîte automatique n’est pas un partenaire très enthousiaste pour le moteur, ce dernier pouvant devenir bruyant lors des accélérations à plein régime. Mitsubishi a reprogrammé la boîte il n’y a pas si longtemps, et les décollages sont un peu plus vifs qu’auparavant. Il y a mieux sur le marché, mais nous croyons que la majorité des consommateurs seront satisfaits avec les motorisations de ce VUS. De plus, on ne retrouve pas de technologies dernier cri comme l’injection directe et la turbocompression ici, donc, la fiabilité à long terme ne devrait pas poser problème.

Sur la route, on sent le RVR solide, bien que les pneus de 18 pouces dégradent légèrement la qualité de roulement sur des surfaces abîmées. Le comportement routier du VUS est plus agréable que celui des frères Jeep Compass et Patriot et du Chevrolet Trax, mais n’a pas le raffinement des nouveaux joueurs du segment tels que le CX -3. Le diamètre de braquage du RVR figure parmi les plus petits de sa catégorie, et c’est sans contredit un avantage dans le stationnement du centre commercial.

Le design de l’habitacle du Mitsubishi RVR 2016 ne coupera probablement le souffle à personne, mais la qualité de la finition n’est toujours pas à dédaigner. Les commandes sont simples et bien disposées, quoique l’écran tactile du système multimédia ne soit pas des plus conviviaux, avec des petites zones de boutons. De plus, la majorité des fonctionnalités à l’écran sont verrouillées lorsque le véhicule est en mouvement, ce qui est un peu frustrant.

Photo: Michel Deslauriers

En revanche, la position de conduite est idéale et les sièges sont confortables tout en offrant un bon soutien. Les coussins de la banquette arrière sont élevés, alors les occupants s’assoient bien droit et profitent d’un dégagement convenable pour les jambes et la tête. L’espace de chargement est dans la moyenne de son segment, et lorsque les dossiers sont rabattus, le plancher est plat et commode.

Le prix de base est fixé à 19 995 $ avant les frais de transport et de préparation, alors que le tarif demandé pour un RVR GT tout équipé s’élève à plus de 33 000 $ – un peu cher pour un VUS urbain. La version SE AWC avec la boîte CVT constitue le choix logique, avec un PDSF de 26 298 $. Pour 1 200 $ supplémentaires, la version Édition limitée ajoute des roues plus grandes, des longerons de toit peints en noir, un aileron arrière, un tissu de siège de meilleure qualité, un climatiseur automatique, quelques détails de finition et le plus gros moteur.

Le Mitsubishi RVR 2016 n’est pas le plus abordable de sa catégorie ni le plus excitant à conduire ou le plus technologiquement avancé. Cependant, la marque japonaise vend des véhicules pour les consommateurs qui préfèrent les garder à long terme, et elle propose la meilleure garantie avec une couverture du groupe motopropulseur de 10 ans ou 160 000 km. Contrairement à certains de ses rivaux, on ne sera peut-être pas frappé par la foudre lors d’un essai routier dans le quartier du concessionnaire, mais les qualités du RVR se manifestent au fil du temps.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Mitsubishi RVR 2016
Version à l'essai Limitée
Fourchette de prix 19 995 $ – 33 198 $
Prix du modèle à l'essai 27 498 $
Garantie de base 5 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 10 ans/160 000 km
Consommation (ville/route/observée) 10,5 / 8,6 / 9,6 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Buick Encore, Chevrolet Trax, Fiat 500X, Honda HR-V, Jeep Compass, Jeep Patriot, Jeep Renegade, Kia Soul, Mazda CX-3, Nissan JUKE
Points forts
  • Excellente garantie
  • Rouage intégral efficace
  • Espace intérieur
Points faibles
  • Boîte automatique peu excitante
  • Système multimédia à écran tactile perfectible
  • Pas de systèmes de sécurité avancés
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Pas si mal, bien que le RVR ne soit le plus écoénergétique de sa catégorie
Confort 3.5/5 Roulement solide, gâché un peu par la fermeté des roues de 18 pouces sur les versions mieux équipées
Performances 3.0/5 Convenables en conduite normale, mais la boîte automatique CVT n’aime pas être bousculée
Système multimédia 3.0/5 Bonne sonorité, mais les graphiques et la réactivité de l’écran tactile sont dépassés
Agrément de conduite 3.0/5 Pas trop sportif, mais confortable et doté d’un rouage intégral très efficace pour l’hiver
Appréciation générale 3.5/5 Un petit VUS sous-estimé, mais le RVR est plus agréable dans une relation à long terme
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