Audi et le sport automobile : entrevue avec Stephan Winkelmann
COSTA BRAVA (Espagne) — Il est connu par la majorité des journalistes de la planète. Stephan Winkelmann était ce grand et frêle individu que l’on apercevait lors des conférences de presse de Lamborghini. Depuis peu, il s’est transporté du constructeur italien vers d’autres responsabilités au sein de la famille Volkswagen. Il est maintenant le grand patron d’Audi Sport, que l’on appelait auparavant Audi Quattro.
Né à Berlin le 18 octobre 1964, il a grandi à Rome où il a étudié en science politique. Il a fait ses études universitaires à Munich. Ensuite, il a effectué son service militaire pendant deux ans avant de revenir en Allemagne pour commencer sa carrière professionnelle dans une société de services financiers.
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Après un passage chez Mercedes-Benz et Fiat, le constructeur Lamborghini lui propose le poste de chef de la direction. Il transporte donc ses effets personnels à Sant’Agata en Italie. En reconnaissance de son travail extraordinaire à la tête du constructeur de voitures d’exception, le gouvernement italien lui a remis le titre de Grand Officier en 2010. En 2014, il reçoit la Grand-croix, le titre honorifique le plus élevé en Italie.
Depuis mars 2016, il est le nouveau patron de la marque Audi Sport. « C’est curieux, mais je n’ai jamais eu la passion des voitures dans ma jeunesse. J’avais plutôt un certain intérêt pour les motos. Mais pas pour les voitures. Les lois étaient peu sévères en Italie pour les utilisateurs de motos et le trafic était si intense à Rome où j’ai grandi. Alors, la moto était plus naturelle pour moi. C’est un coup de chance que je me sois retrouvé dans ce secteur d’activité. De plus, j’aime le développement des affaires dans le secteur automobile. Il y a tellement de travail à faire, comme la recherche et le développement de nouveaux produits, la distribution, les ventes, le sport automobile, etc. » nous mentionnait M. Winkelmann.
Nous lui avons demandé quel était son mandat maintenant. Certaines rumeurs parlent d’une division distincte de la société Audi. « Pour l’instant, il n’y a pas de changement quant à la structure de la compagnie. Nous allons continuer à transformer les modèles connus en version RS. Nous allons également continuer de développer notre seule voiture issue de notre division, la R8. Nous devons d’entrée de jeu mieux identifier la marque Audi Sport. C’est pourquoi nous travaillons sur une image unique qui se détache mieux de la marque régulière. »
« Je pense que notre catalogue répond parfaitement à la demande pour l’instant. Nous allons ouvrir d’autres points de vente Audi Sport dans les marchés qui sont admissibles. Nous devrions avoir plus de 600 points de vente à travers le monde, lesquels seront intégrés chez nos concessionnaires. »
Et l’avenir avec la voiture électrique? « Vous savez, pour le moment et pour encore longtemps, les consommateurs utiliseront deux types de voitures. Une pour l’usage quotidien et l’autre pour le plaisir de conduire. Une R8 pour les fins de semaine et une Audi électrique pour la semaine. Voilà un exemple de changement du marché. »
Tout porte à croire que le patron d’Audi Sport continue de croire au moteur thermique pour plusieurs décennies. La voiture électrique prendra une part importante du marché, mais la motorisation traditionnelle est là encore pour la passion.
Pour ce qui est de la division sportive, le constructeur sera encore impliqué dans ce secteur d’activité par l’entremise des équipes clients. Le support apporté par Audi auprès des pilotes qui roulent des produits de la marque est bien établi. Notre hôte n’a cependant rien à voir avec les équipes d’usine qui participent à des championnats d’envergure comme le Championnat du monde d’Endurance, WEC. Au moment de notre entrevue, il ne semblait pas connaître la décision de la direction d’Ingolstadt de quitter ce championnat et les 24 heures du Mans. À moins qu’il ne soit en mesure de m’en parler...
Ce qui est certain, c’est que le constructeur quitte le monde de l’endurance pour plonger dans le championnat de Formule E. Ce championnat de monoplaces électriques est un signe qu’Audi devra se plier à cette nouvelle tendance. De plus, le gouvernement allemand voudrait bien imposer une loi qui obligera les constructeurs à produire des voitures électriques seulement. Le projet est à l’étude. Notre interlocuteur a du boulot sur la planche! Peut-être aurons-nous droit à des versions RS tout électriques de certains modèles Audi?