Alfa Romeo Giulia 2017 : le passé et l’avenir d’Alfa Romeo
La semaine dernière, le Guide de l’auto faisait l’essai de la nouvelle Alfa Romeo Giulia. Nous en avons profité pour discuter avec Reid Bigland, président de la marque italienne, du positionnement d’Alfa Romeo et de sa marque sœur, Maserati. Mais avant, un peu d’histoire…
Alfa Romeo, la course dans le sang… ou dans l’huile
Alfa Romeo est l’une des plus vieilles marques automobiles au monde. Créée en 1910, l’Anonima Lombarda Fabbrica Automobili (A.L.F.A.) s’implique en course automobile à peine quelques années plus tard. Ce n’est qu’en 1915 qu’elle trouvera son Romeo, lorsqu’un entrepreneur, Nicola Romeo, en prendra le contrôle.
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Les Alfa Romeo seront dominantes en course durant plusieurs décennies. D’ailleurs, un certain Enzo Ferrari a déjà été directeur d'écurie pour Alfa et les plus grands noms de la course automobile ont couru pour cette célèbre marque italienne, dont Tazio Nuvolari, Rudolf Caracciola ou Louis Chiron. Alfa Romeo a remporté onze fois les Mille Miglia, dix fois la Targa Florio, quatre fois Le Mans, deux championnats du monde de Formule un…
Les années 70 seront difficiles pour Alfa. En 1986, elle tombe sous le contrôle de Fiat où elle sera associée à Lancia, une autre marque italienne. Grâce à ce nouveau propriétaire, Alfa Romeo peut respirer un peu mieux!
Et Maserati?
De son côté, la marque Maserati a été fondée en 1914 par Alfieri Maserati et fabrique d’abord des bougies d’allumage. En 1926, Maserati construit une voiture de course, la Tipo 26, et gagne la Targa Florio. Belle façon de débuter!
En 1937, Maserati est vendue à un passionné de course automobile, Adolfo Orsi. Grâce à des moteurs souvent de faible cylindrée, mais suralimentés (si vous pensiez que la suralimentation était récente…), Maserati devient une marque très respectée. Dans les années 50, Juan Manuel Fangio et Louis Chiron (encore lui) amènent Maserati aux plus hauts échelons du sport automobile. Il faut toutefois attendre 1957 avant de retrouver une Maserati de route, la 3500 GT.
En 1968, suite à des difficultés financières, Maserati tombe sous la coupe de Citroën. Puis, en 1975, d’Alejandro DeTomaso. Oui, oui, c’est le même DeTomaso qui créera bientôt la Pantera. L’année 1983 amène un nouveau propriétaire, Chrysler.
En 1987, Fiat se porte acquéreur de Maserati et, dix ans plus tard, elle l’associera à Ferrari. Maserati hérite ainsi des mécaniques Ferrari. Et, pour faire bonne mesure, le moteur de la nouvelle Alfa Romeo, elle aussi dans le giron Fiat, ne l’oublions pas, est dérivé de celui de la Ferrari California T.
La situation actuelle
Si la marque Alfa Romeo a quitté l’Amérique durant quelques décennies, Maserati, elle, est toujours demeurée ici. Ce n’est pas pour rien que les gens qui ne sont pas des fervents de l’automobile n’ont souvent aucune idée de ce qu’est Alfa Romeo mais connaissent, ou à tout le moins reconnaissent, le nom Maserati.
Selon Reid Bigland, avec ces deux marques dans son portfolio, FCA occupe une très large portion du marché de la voiture de luxe. Maserati fait surtout concurrence aux Bentley, Aston Martin et quelques Porsche tandis qu’Alfa Romeo vise surtout des logos comme BMW, Mercedes-Benz, Audi, Jaguar, etc.
Le catalogue de Maserati en Amérique comprend la Ghibli, la GranTurismo et la Quattroporte. Avec l’arrivée récente du Levante, un VUS intermédiaire de luxe, l’offre est plus complète que jamais. D’ailleurs, le Levante connaît un incroyable succès en Chine et la chaîne de montage ne peut suffire à la demande.
De son côté, Alfa Romeo occupe un créneau juste un peu moins prestigieux… et juste un peu moins cher. Venant épauler la démente 4C, la Giulia semble promise à un bel avenir. Tout comme le Stelvio, un VUS compact de luxe qui tentera bientôt de faire la vie dure aux BMW X3 et Audi Q5. Aux États-Unis, environ 30% des 154 concessionnaires Maserati offrent aussi des Alfa. Ce pourcentage ira en augmentant, selon Reid Bigland.
L’avenir de ces deux marques semble donc assuré en Amérique grâce à FCA (Fiat Chrysler Automobiles). Ça fait du bien de parler de FCA de manière positive.