Dodge Challenger SRT 392 2016 : fontaine de Jouvence

Publié le 10 novembre 2016 dans Essais par Michel Deslauriers

Les muscle cars des temps modernes vendus par les trois grands constructeurs domestiques ne sont peut-être pas de gros vendeurs, mais ils attirent tout de même beaucoup d’attention. Soit les gens les admirent pour leur puissance brute et leur style rétro séduisant, ou bien ils les détestent pour leur personnalité polluante, surtout lorsqu’ils sont munis d’un gros moteur V8.

Évidemment, les Ford Mustang et Chevrolet Camaro sont maintenant disponibles avec des moteurs quatre cylindres turbocompressés. Afin d’attirer des clients dans les marchés outre-mer et de réduire l’empreinte écologique de ces véhicules, des motorisations à plus faibles cylindrées représentent une solution logique. La Dodge Challenger 2016 n’emprunte toutefois pas cette route.

En fait, on croit que la plupart des gens qui achètent ces muscle cars pour leur caractère rétro ne veulent rien d’autre qu’un V8 sous le capot. Et elles sont les voitures les plus abordables sur le marché d’aujourd’hui avec une motorisation à huit cylindres. Parmi les trois, la Challenger est sans doute celle qui offre la meilleure reproduction de ces bolides d’époque.

Un V6 de 3,6 litres produisant 305 chevaux et une boîte automatique à huit rapports composent la motorisation de base dans la Dodge Challenger 2016. On obtient le style et des performances intéressantes, mais pas la furie d’accélérations violentes. Pour l’effet total d’un muscle car, on doit délaisser les déclinaisons SXT et SXT Plus et passer à la version R/T. Son V8 HEMI de 5,7 litres développe 372 chevaux avec la boîte automatique et 375 avec la boîte manuelle optionnelle à six rapports. Oui, si l’on préfère passer les rapports nous-mêmes, on doit payer un supplément de 1 000 $. Bienvenue en 2016.

Photo: Michel Deslauriers

C’est du muscle, bien entendu, cependant, on ne peut se vanter d’avoir la Challenger la plus rapide sans grimper d’un échelon ou deux, soit les R/T Scat Pack, 392 HEMI Scat Pack Shaker et SRT 392 – cette dernière étant notre voiture à l’essai. Elles disposent d’un V8 HEMI de 6,4 litres qui déchaîne 485 chevaux et un couple de 475 livres-pied, assorti de notre choix de boîte de vitesses.

Là, on parle. Avec un 0-100 km/h en moins de cinq secondes, la SRT 392 est férocement rapide, et les accélérations à plein régime sont toujours accompagnées d’un rugissement du V8 HEMI qui donne des frissons. La voiture déborde de caractère, sa carrosserie tremblant à chaque coup de pied sur l’accélérateur, et le manque de raffinement par rapport à ses adversaires récemment redessinées — la Mustang et la Camaro — fait partie de l’expérience.

Il est vrai que la SRT Hellcat est encore plus puissante et commande plus de respect. On l’a conduite à quelques reprises et on l’adore. En revanche, les 707 chevaux et le couple de 650 lb-pi de son V8 suralimenté de 6,2 litres sont trop brutaux pour les conducteurs inexpérimentés (lire : imprudents), et transmettre toute cette puissance au sol pour réaliser un 0-100 km/h sous les quatre secondes n’est pas une tâche facile. Surtout avec la boîte manuelle. La Hellcat est également très dispendieuse à l’achat et à assurer, et vraisemblablement très prisée des voleurs...

Pour ces raisons, la Dodge Challenger SRT 392 2016 demeure un choix plus raisonnable, même si très peu d’éléments de cette voiture peuvent être qualifiés ainsi. Dont la consommation d’essence, alors que l’on a observé une moyenne de 14,8 l/100 km lors de notre essai, la voiture étant équipée de la boîte manuelle à six rapports. L’essence super est recommandée, en passant.

L’habitacle de la Challenger propose un style à la fois rétro et moderne. L’instrumentation du conducteur présente un compte-tours et un indicateur de vitesse issus de la vieille école, mais ils sont séparés par un ordinateur de bord numérique. Le système multimédia Uconnect 8.4 dispose de l’une des interfaces les plus conviviales de l’industrie, tandis que des rhéostats pour régler le volume audio, la syntonisation des postes ainsi que l’intensité du système de climatisation sont des plus faciles à utiliser.

La Dodge Challenger SRT 392 2016 comprend également des modes de conduite personnalisables pour la conduite sur route ou sur piste, un contrôle des départs canon et des instruments pour mesurer nos performances. Loin des routes publiques, bien sûr. Pour la conduite au quotidien, on obtient aussi de massifs sièges sport recouverts de cuir perforé et pourvus du chauffage et de la ventilation à l’avant, un volant chauffant et bien plus. Les 125 $ demandés pour les ceintures de sécurité rouges représentent une dépense incontournable.

Photo: Manon Katya Grenier

La visibilité vers l’extérieur de la Challenger n’est pas aisée, mais au moins un sonar de recul et une caméra de recul sont inclus à partir de la déclinaison SXT Plus. Les passagers arrière ne seront pas heureux très longtemps, et bien que FCA se vante d’avoir une capacité de cinq occupants dans son muscle car (la Mustang et la Camaro ont toutes les deux quatre places), c’est une affirmation très optimiste.

La Dodge Challenger 2016 est vieille, et ça se sent, mais c’est l’objectif. La SRT 392 procurera des sensations fortes aux amateurs de bolides rétro, comme un heureux flash-back des années 70. D’un autre côté, cette Challenger est évidemment bien garnie de caractéristiques de sécurité modernes. Ce qui pourrait être considéré comme un péché, la Challenger serait bientôt offerte avec un rouage intégral, alors qu’une Hellcat à carrosserie élargie devrait également apparaître avant que la voiture ait droit à une refonte totale en 2018.

La SRT n’est pas une aubaine avec son PDSF de 57 495 $ avant les frais de transport et de préparation. On pourrait se passer de certains équipements et se contenter de sièges en tissu en optant pour la version R/T Scat Pack, mais ultimement, se remémorer le passé en versant une larme peut être accompli tout aussi bien dans une Challenger R/T, dont le prix débute à environ 40 000 $.

Pour l’instant, il s’agit de la meilleure interprétation de l’ère des muscle cars américains, assemblée ici au Canada, avec toutes ses qualités et tous ses défauts. Elle est imparfaitement parfaite.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Dodge Challenger 2016
Version à l'essai SRT 392
Fourchette de prix 31 795 $ – 81 655 $
Prix du modèle à l'essai 59 520 $
Garantie de base 3 ans/60 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 15,7 / 9,5 / 14,8 L/100km
Options Boîte manuelle à six rapports (1 000 $), bandes décoratives noires (900 $), ceintures de sécurité rouges (125 $)
Modèles concurrents Chevrolet Camaro, Ford Mustang
Points forts
  • Puissance massive et sonorité furieuse du moteur
  • Style rétro et séduisant
  • Instrumentation moderne
Points faibles
  • Consommation massive
  • Version SRT 392 n’est pas abordable
  • Banquette arrière étriquée, évidemment
Fiche d'appréciation
Consommation 2.5/5 Consommation considérable, comme prévu
Confort 3.5/5 Plutôt confortable pour la conduite au quotidien, bien que la pédale d’embrayage ferme endolorit notre jambe gauche dans les bouchons de circulation
Performances 4.0/5 Brutale, peu raffinée, bruyante. On l’adore!
Système multimédia 4.0/5 Encore et toujours un des systèmes les plus conviviaux
Agrément de conduite 3.5/5 La tenue de route d’un muscle car, avec un peu de roulis de caisse et un poids élevé à gérer
Appréciation générale 4.0/5 Une véritable muscle car des temps modernes. Si la version SRT est trop chère, une R/T fera amplement l’affaire
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