Mercedes-Benz Classe C, quiétude à l'Allemande
Bizarre, me direz-vous, mais en prenant le volant de la Mercedes de Classe C, j’ai l’impression de soudainement devenir une meilleure personne, un peu comme si cette voiture était une récompense à mes bonnes actions. On se sent certes valorisé à bord de cette voiture, mais aussi en grande paix avec soi-même. Et il est là le secret de l’amour que portent les automobilistes aux modèles de la Classe C. On aurait beau critiquer la voiture pour x ou y raisons, la C demeurerait toujours dans une classe à part.
Bien sûr, mes divagations n’ont rien de très scientifique. Si dans la génération précédente cette berline n’avait pas le même mordant, ni la même personnalité sportive que sa principale concurrente, la BMW de la Série 3, elle s’est joliment rattrapée avec cette nouvelle génération. Cependant, j’ai voulu ici évoquer un sentiment partagé par plusieurs, qui signifie qu’en prenant le volant de cette Mercedes, l’automobiliste bénéficie d’un moment de pur bonheur et de quiétude. Mais attention, cela ne veut nullement dire que la Classe C est une voiture de grand-père, confinée à demeurer dans la voie de droite. Au contraire, il s’agit d’une grande athlète, mais qui contrairement à certaines rivales sait demeurer discrète et civilisée.
Élégance inégalée
Je ne vous cacherai pas que dans cette catégorie, les belles voitures sont nombreuses. Que l’on parle de la Lexus IS ou de la nouvelle Audi A4, il y a toujours abondance de compliments lorsque vient le temps de s’exprimer sur les lignes de carrosserie. Toutefois, aucune rivale ne peut se vanter d’afficher une telle grâce et un tel raffinement des lignes. Et la beauté dans cette histoire, c’est que l’acheteur d’une Classe C peut, en plus, choisir sa voiture à son image. En effet, on peut opter pour une version classique avec grille de calandre traditionnelle et ornement de capot, ou encore pour une version sport avec jantes surdimensionnées, jupes aérodynamiques et calandre à trois barres horizontales. Et puis, figurant dans un monde à part, on retrouve l’ultime version de performance nouvellement arrivée, soit la C63 AMG. Dans ce cas, l’image de performance est transmise par des ailes élargies, un capot à bosselage, un diffuseur d’air arrière, des jantes de 18 pouces AMG et des pare-chocs exclusifs.
À bord, la Classe C innove en offrant un heureux mélange de sobriété et de modernisme. Vous n’y trouverez donc pas de centralisateur informatique ultra complexe ou d’innombrables boutons déroutants. Cependant, il faudra vous habituer à ce nouveau système audio dont les commandes sont simples mais plutôt inhabituelles. Très élégant, l’habitacle est naturellement tapissé de riches matériaux. Autant les plastiques que les cuirs et accents métalliques sont de grande qualité, ce qui respecte les traditions de la marque. Il faut également accorder une bonne note à l’instrumentation moderne, dont les cadrans indicateurs sont caractérisés par des aiguilles flottantes. À l’exception de la C63 AMG qui propose des sièges ultra enveloppants, les baquets de la Classe C, même en version Sport, manquent un peu de support. Ils conservent une certaine fermeté et sont d’un excellent confort, mais n’épousent pas les formes corporelles autant que chez certaines rivales. Enfin, dans la nouvelle génération de la Classe C, lancée l’an dernier, on a amélioré de façon marquée l’espace disponible. On ne se sent donc plus à l’étroit, et ce, devant comme derrière.
Le lièvre ou la tortue ?
La grande nouveauté de la Classe C la C230, a été lancée en début d’année 2008 et connait depuis un bon succès. Exclusive au marché canadien, la C230 reçoit un V6 de 2,5 litres souple et très doux, développant 201 chevaux. Offerte en version propulsée ou 4Matic à traction intégrale, ce modèle n’est évidemment pas très rapide. En fait, il ne faut pas considérer cette voiture si les performances figurent parmi vos priorités. Et malheureusement, l’économie de carburant n’est pas non plus la plus grande qualité de la C230, la moyenne se situant autour de 11,5 litres aux 100 km. Disons qu’elle est en réalité une façon plus abordable d’accéder à la sélecte Classe C, tout en bénéficiant de la traction intégrale. À l’opposé, Mercedes présente en 2009 la C63 AMG munie d’un monstrueux V8 de 6,2 litres. Extrêmement puissante, elle émet une sonorité des plus envoûtantes et procure aux occupants des sensations hors du commun, quasi indescriptibles.
La C63 AMG est le cocktail parfait pour perdre son permis de conduite en un temps record. À titre d’exemple, on boucle avec elle le 0-100 km/h en 4,5 secondes pour atteindre une vitesse de pointe de 280 km/h. Pour le reste, on retrouve les quatre modèles initialement introduits, soit les C300 et C350 en version propulsée ou intégrale. Plus performante que la C230, la C300 est incontestablement celle à considérer pour l’acheteur soucieux d’une faible consommation de carburant, alors que la C350 rehausse d’un cran le niveau de puissance. Chose certaine, toutes les Classe C possèdent ce rare talent qui consiste à offrir un confort princier et une conduite des plus dynamiques. En matière de sportivité, la Série 3 de BMW fait encore un peu mieux, mais la douceur et le confort de roulement de la C sont supérieurs.
Terminons en mentionnant que cette petite Mercedes s’est sensiblement améliorée, dans les dernières années, au chapitre de la fiabilité. Il est encore tôt pour crier victoire avec cette nouvelle génération, mais tout porte à croire que les histoires d’horreur trop souvent entendues par des propriétaires insatisfaits sont maintenant choses du passé.
FEU VERT
Élégance remarquable
Agrément de conduite étonnant
Confort exceptionnel
Qualité de finition impeccable
Performances hallucinantes (C63 AMG)
FEU ROUGE
Pas de moteur diesel CDI
Version familiale non importée
Performances un peu justes (C230)
Consommation décevante (C230)