Subaru Outback / Legacy, le plaisir dans la sobriété
Les gens qui ont connu l’enfer de la drogue, de la boisson ou du jeu vous le garantiront : après avoir connu les affres de la surconsommation, la sobriété a bien meilleur goût ! Pour un journaliste automobile qui a conduit une Subaru Legacy ou Outback la semaine après avoir piloté une diminutive Smart, la comparaison s’applique parfaitement ! Tandis que l’une fait se dévisser les têtes, l’autre, même renouvelée, ne suscite aucune passion. Triste sort ? Aucunement, puisque les acheteurs type de Subaru n’aiment généralement pas être le point de mire !
Le duo Legacy / Outback a été revu de fond en comble l’an dernier. Si nous parlons de duo alors qu’il s’agit de deux voitures différentes, c’est que leur carrosserie ne diffère guère et la Outback est fréquemment considérée, à tort, comme une Legacy jackée ! Quoi qu’il en soit, la Legacy est disponible en livrées berline et familiale, tandis que la Outback ne se pointe le pare-chocs avant qu’en version familiale. Ce dernier modèle, destiné aux gens actifs et effectuant plus souvent des randonnées hors des sentiers balisés, a droit à une garde au sol plus élevée (213mm contre 150), à des freins de plus grandes dimensions et à un poids plus élevé. Les suspensions se montrent plus souples et plus confortables, mais il faut vraiment pousser pour connaître les limites de la tenue de route de la Outback. Trois moteurs sont proposés, soit le quatre cylindres opposés (en H ou Boxer) de 2,5 litres de 168 chevaux. On retrouve le même moteur, mais turbocompressé, qui crache 250 chevaux et un H6 de 3,0 litres qui produit le même nombre de chevaux, soit 250. Le couple de ce dernier moteur est moins élevé que celui du 2,5 turbo (219 contre 250), mais sa courbe de puissance est plus linéaire. Seule la transmission automatique à cinq rapports peut se marier à ce moteur et son fonctionnement ne s’attire aucune critique. Quant au moteur de 2,5 litres atmosphérique (lire non turbocompressé), il devrait être arrêté pour cruauté envers ses 168 chevaux ! Ses accélérations sont plus déplaisantes et on doit jouer fort de la transmission manuelle à cinq rapports, au demeurant fort agréable à manipuler même si la marche arrière est quelquefois pénible à enclencher, et on sent qu’il doit toujours donner le maximum de lui-même surtout lorsque la voiture est chargée (c’est une familiale, n’oubliez pas !), c’est encore pire. Le moteur de 2,5 litres de 250 chevaux s’avère le mieux adapté et ses performances, sans être qualifiées de sportives, n’en sont pas moins éblouissantes. À l’accélération, le turbo émet un sifflement très perceptible mais c’est davantage le temps de réponse pratiquement inexistant qui impressionne. De plus, il faut mentionner que la puissance du turbo est facilement exploitable et n’arrive jamais brusquement. Aussi, les suspensions du modèle turbo (2,5XT) semblent un peu plus fermes tout en ne pénalisant pas le confort. Avec son rouage intégral sophistiqué symétrique et sa garde au sol plus élevée, la Outback est l’outil rêvé pour affronter de la neige ou de la boue. Prière, cependant, de ne pas tenter de suivre un Jeep TJ Rubicon dans la forêt !
Au tour de la Legacy maintenant
À la limite, la Legacy pourrait être considérée comme une Outback sage. Elle n’a pas droit au moteur six cylindres et les deux moteurs proposés sont les quatre cylindres, atmosphérique ou turbocompressé. Ce dernier moulin est confié à la livrée GT, facilement identifiable grâce à son imposante prise d’air sur le capot. Les quelques kilos sauvés par rapport à la Outback, le centre de gravité moins élevé et des suspensions légèrement plus rigides lui confèrent une agréable sportivité. Lancer la Legacy dans les courbes devient rapidement une source de plaisir et si jamais ledit plaisir se transformait en sueurs froides à la suite d’une erreur de jugement ou de pilotage, le contrôle de traction se chargera de replacer la masse dans la bonne direction. Il s’agit d’un des meilleurs mécanismes de ce type, aussi doux qu’efficace, et il faut vraiment le faire exprès pour dépasser ses limites.
Qu’il s’agisse de la Legacy ou de la Outback, la finition de la carrosserie ou de l’habitacle fait preuve d’un professionnalisme de haut niveau. Les gens assis à l’avant ont droit à des sièges très confortables même si je les trouve un peu trop durs. Les deux passagers montant à l’arrière sont aussi choyés. Il y a certes trois places mais la troisième personne risque de se sentir de trop. Parmi les accessoires qui méritent notre attention, mentionnons les six coussins gonflables, les freins ABS et un immense toit ouvrant en deux parties sur les livrées familiales. Ces dernières versions proposent un vaste espace de chargement et la présence d’un recouvrement de caoutchouc, en équipement standard, est toujours appréciée des propriétaires.
Dès que le contact est tourné, la sonorité un peu « tracteur » du moteur surprend et la légèreté de la direction déçoit. Même s’il s’agit d’un détail anodin, je tiens à souligner la beauté du couvre-moteur utilisé par Subaru. Cette considération esthétique étant, finalement de bien peu d’importance, il faut mentionner que les prix de la gamme Legacy - Outback vont de 33 000 $ à 45 000 $. Pour le même prix, plusieurs consommateurs vont leur préférer quelque chose de plus gros, plus « truck ». C’est dommage puisque l’équipement de série est fort relevé et le dossier de fiabilité de Subaru demeure dans la bonne moyenne malgré des éléments mécaniques très sophistiqués.
Feu vert
Sportivité insoupçonnée
Solidité impressionnante
Rouage intégral sophistiqué
Moteur 2,5 turbo efficace
Équipement complet
Feu rouge
Moteur de 168 chevaux chétif
Carrosserie peu enthousiasmante
Prix un peu élevé
Direction déconnectée
Trappe à skis seulement (berline)