Nissan 350Z, de l'ombre à la lumière
Le retour de la Z, emblème des premiers succès nord-américains de Nissan, a marqué le redressement spectaculaire et quasi miraculeux de ce constructeur, orchestré par le désormais légendaire Carlos Ghosn, il y a déjà sept ans. Avec la venue longuement annoncée et l’apparition de la nouvelle GT-R, la 350Z doit se contenter pour l’instant de jouer les seconds rôles, à l’ombre de celle qu’on surnomme déjà Godzilla, mais le lancement prochain d’une version redessinée et renouvelée du coupé Z devrait lui permettre de ressortir de l’ombre.
Nissan attend l’automne pour dévoiler une nouvelle édition du coupé de série Z. Selon toute vraisemblance, ce coupé se nommera 370Z pour refléter la cylindrée d’un nouveau V6 de 3,7 litres apparenté au groupe VQ37VHR de 330 chevaux qui équipe déjà le coupé Infiniti G37. On peut s’attendre également à une interprétation rafraîchie de la même silhouette et à un habitacle plus raffiné. Entre-temps, Nissan offre toujours la version décapotable de la 350Z, sans presque de changement.
Voir et se faire voir
Cette 350Z Roadster a encore beaucoup de gueule, même si sa capote plutôt trapue lui fait toujours un drôle de profil. La bonne nouvelle, c’est qu’elle s’escamote facilement, en une quinzaine de secondes. Suffit de déverrouiller au sommet du pare-brise en faisant pivoter une poignée et d’appuyer sur un bouton. Il y a peu de remous et de turbulence lorsqu’on roule à 110 ou 120 km/h. Vous serez également heureux d’apprendre que la capote est parfaitement étanche dans un lave-auto. La visibilité arrière est par contre carrément mauvaise, surtout si la capote est en place. Avec une ceinture de caisse haute, une lunette arrière de petite taille et des rétroviseurs qui ne sont vraiment pas grands non plus, les manoeuvres en marche arrière n’ont rien d’évident, même lorsque la capote est abaissée.
Les sièges sont bien sculptés et on trouve facilement une bonne position de conduite, bien que les réglages du siège soient plutôt difficiles d’accès. L’essentiel repose-pied est là, mais sa hauteur est limitée et les grandes pointures s’y sentiront sans doute à l’étroit. Au tableau de bord, on fait face à un jeu de beaux cadrans avec des inscriptions ambrées dans une nacelle qui se déplace sur la hauteur avec un volant sport également doté d’un réglage télescopique. Les commandes et contrôles sont très bien taillés en général et la qualité des plastiques s’est améliorée depuis le lancement de la plus récente Z en 2003.
Les rangements sont assez rares dans l’habitacle. Il n’y a pas de coffre à gants et les vide-poches sur les portières sont microscopiques, et triangulaires... Il y a un fourre-tout sur la console centrale mais on ne réussit même pas à y poser un petit téléphone. On doit se contenter d’un coffret coiffé d’un couvercle au tableau de bord, mais seulement si on a résisté à la tentation du système de navigation optionnel. Le volume du coffre est également limité, ce qui n’a rien de très étonnant avec un roadster. On y verra cependant des instructions imagées sur la manière de ranger un sac de golf. Les gicleurs des essuie-glace sont intégrés aux balais, un détail qui vous épargnera une douche de liquide lave-glace sur cette décapotable. Dommage que le coupé en soit équipé lui aussi, puisque cette technique est moins souple et efficace que les gicleurs séparés.
Peut-être trop musclée
La solidité est impressionnante pour un roadster et le confort correct, malgré une suspension indéniablement ferme. Le silence de roulement est parfois étonnant pour une telle voiture sur l’autoroute, parfois moins. Les pneus sont par contre toujours bruyants en ville. La conduite est précise, marquée d’abord par une direction sans flou et sans jeu. Avec sa caisse ultrasolide et sa suspension qui ne trahit aucun excès de souplesse, la 350Z Roadster donne l’impression d’avoir fait trop de musculation. Elle attaque les virages avec netteté, sans presque de roulis et en s’accrochant fort, à la faveur d’une monte pneumatique généreuse. En poussant davantage en courbe, on est à l’occasion surpris par l’arrière qui décroche sec. C’est rattrapé aussitôt par l’antipatinage et un contrebraquage rapide, mais il faut certainement jouer de prudence sur une chaussée mouillée ou glissante. Également notés : les contrecoups secs dans le volant lorsqu’on est en appui sur virage bosselé.
La boîte manuelle à six rapports est solide et précise, comme si ses composantes avaient été sculptées dans un bloc de métal et assemblées par un horloger. Cela dit, la marche arrière est dure à enclencher. D’autre part, l’embrayage mord très sec et porte à caler facilement, sans doute à cause de la faible inertie du volant-moteur. Pas étonnant qu’il réponde aussi vivement à l’accélérateur. Il faut y mettre l’attention pour conduire la 350Z en douceur. Le moteur lui-même est très souple et assez musclé à bas régime pour repartir d’un arrêt presque complet en 3e sans rechigner. En revanche, les montées en régime sont accompagnées d’un hurlement rauque et rugueux en pleine accélération. La 350Z fait le spectacle, certes, mais apparaît vite plutôt bruyante et rude, des impressions renforcées par la fermeté de la suspension. Espérons que le nouveau coupé gagnera non seulement en finesse et en agilité mais aussi en puissance, et qu’un éventuel nouveau 370Z Roadster en fera autant.
FEU VERT
Tenue de route sportive
Encore très belle
Solide et fiable
FEU ROUGE
Piètre visibilité vers l’arrière
Roadster en sursis
Suspension ferme