Visite de l'usine et du musée Mazda : des voitures d'une rareté absolue!

Publié le 30 janvier 2017 dans Dossiers et conseils par Marc-André Gauthier

Hiroshima, ville martyre, victime du feu nucléaire. Cette ville est célèbre pour avoir été la première ville de l’histoire bombardée par un engin nucléaire.

Si on peut encore apercevoir certaines cicatrices, on ne peut qu’admirer à quel point cette ville fut reconstruite, et comment, plus de 60 ans plus tard, on ne peut dire qu’elle fut anéantie.

En fait, pas totalement. Construite au creux d’une coupole dont les bords sont, d’un côté, des montagnes, et de l’autre, l’océan, elle représentait une cible parfaite pour une bombe. Mais Mazda, par chance, avait construit ses usines de l’autre côté des montagnes, ayant ainsi été épargné.

Difficile à croire, mais le gigantesque complexe industriel de la compagnie, sur deux rives, reliées entre elles par l’un des plus longs ponts privés au monde, se situe au même endroit que les usines originelles de la compagnie. En fait, certains bâtiments datant de l’époque sont encore utilisés.

Cette usine, grosse comme une ville, est impressionnante à visiter. Mais de grosses usines, il y en a plusieurs dans le monde. Juste au Japon, la plus grande usine Toyota s’appelle littéralement Toyota City, où 80% des 420 000 résidents travaillent pour la compagnie.

Qu’importe, cette imposante usine, qui fabrique plusieurs produits Mazda et, depuis peu, la Fiat 124 Spider, abrite parmi les labyrinthes d’asphaltes un musée dédié à l’histoire de la compagnie, qui nous en apprend pas mal…

D’humbles origines, des succès, des échecs et des risques

Fondée en 1920, Mazda, à l’origine, se spécialisait dans la fabrication de liège, le matériau utilisé pour faire les bouchons de bouteilles de vin, par exemple. En 1930, la compagnie ouvre son usine à Hiroshima.

Ce n’est qu’en 1931 que Mazda se lancera dans la fabrication d’automobiles, initialement des motos à trois roues à vocation commerciale.

Les choses allèrent rondement pour ces petites motos par la suite, Mazda participant même, comme la grande majorité des compagnies japonaises, à l’effort de guerre lors de la Deuxième Guerre mondiale, de 1939 à 1945.

Comme mentionnée en introduction, la compagnie fut épargnée de la destruction grâce à son emplacement géographique, le 6 août 1945. À la demande du gouvernement japonais, Mazda a prêté ses installations afin de servir de base pour les secours, les réfugiés et les compagnies de construction. Malgré l’explosion et les nouveaux locataires de ses usines, la compagnie remit rapidement en marche ses usines, reprenant la production de ses motos quelques jours à peine après le bombardement.

À partir des années 50, Mazda introduit sur le marché d’autres véhicules commerciaux, dont une moto commerciale à trois roues dotée d’une meilleure autonomie.

Les années 60 auront été pour Mazda sa véritable introduction dans le marché de l’automobile grand public, avec la mise en marché de la R360 Coupe, la Mazda Carol, la Cosmo Sport et son moteur rotatif, la Familia et autres.

Les années 70 ont permis à Mazda de se positionner comme un véritable constructeur, et fabricant de voitures sportives, mettant en marché des voitures au nom mythique, comme la RX-3 et la RX-7.

Les années 90 marquèrent la création d’AutoAlliance International, un partenariat entre Ford et Mazda. De ce partenariat, Mazda ne sortit pas gagnante. Ses finances n’avaient rien de rose au tournant des années 2000, alors que le PDG de Ford poussait pour que la marque abandonne certains aspects superficiels pour se concentrer sur la fabrication de voitures plus « drabes », mais moins dispendieuses à développer.

Malgré tout, la compagne fit tout pour rester fidèle à ses origines, c’est-à-dire de privilégier le plaisir de conduire dans la conception de ses véhicules.

Ainsi, avec peu de moyens, malgré un manque de liquidité, Mazda risque le tout pour le tout en 2010, en dévoilant son nouveau langage stylistique, KODO – Soul in Motion et, quelques mois plus tard, la technologie SKYACTIV.

SKYACTIV, pour Mazda, c’était la conception de nouveaux châssis, de nouveaux moteurs et de nouvelles boîtes de vitesses, tout ça en même temps, ce que peu de manufacturiers se risquent à faire. Leur but était de créer une combinaison à la fois écologique, économique et amusante. Ce fut mission accomplie.

S’il y a un thème récurrent dans l’histoire de Mazda, du moins dans son histoire automobile, c’est que du moment où la compagnie s’est mise à fabriquer des voitures passagères, elle a toujours mis l’accent sur le plaisir de conduire. En pleines difficultés financières, nous avons tout de même eu droit à une MX-5 redessinée (nom de code NC pour les intimes), et à la sportive RX-8. En manque d’argent, nous avons eu droit aux technologies SKYACTIV.

Ainsi, malgré sa petite taille, la marque a toujours tenu à rester fidèle à elle-même, et à ce qui lui importait. Personne ne travaille sur le moteur rotatif? L’occasion était donc belle d’innover en introduisant la Cosmo Sport, la RX-3, les RX-7, et la RX-8, toutes équipées de ce type de motorisation.

Ainsi, c’est du côté corporatif qu’il faut aller chercher réponse à notre question, à savoir ce qui fait de Mazda une compagnie si spéciale.

Pour revoir la partie 1, c'est ici

Pour la partie 3, c'est ici

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