Saab 9-7X, un vrai bon 'DEAL' ?

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Antoine Joubert

Lorsqu’un véhicule a peu de succès, peu importe la raison, le manufacturier se doit tout de même de liquider les exemplaires produits. À ce moment, tous les moyens sont bons. On les refile aux compagnies de locations, on les envoie à l’encan où ils sont vendus à perte ou on les écoule auprès des employés de la boîte pour une bouchée de pain. Dans le cas de la 9-7x, chez GM, on a opté pour la troisième solution. Imaginez, on propose aux employés la 9-7x en location 12 mois pour aussi peu que 85 $ toutes les deux semaines ! Ça, c’est moins cher qu’une Aveo ! Vous comprendrez qu’à ce compte, il est difficile d’y résister !

Il est toutefois inutile de rêver, jamais un concessionnaire ne vous fera une telle offre. Dans le meilleur des cas, votre 9-7x en location vous coûtera au minimum 300$ taxable toutes les deux semaines, et ce, pour un terme de 48 mois. Ceux qui connaissent le marché des VUS de luxe reconnaitront qu’à ce prix, la 9-7x est néanmoins dans la course. Cependant, l’acheteur d’un véhicule de ce rang n’a généralement pas le béguin pour un utilitaire comme le GMC Envoy. Et puisque la 9-7x en dérive directement, personne ou presque ne mord à l’hameçon.

Qui sont ses vrais rivaux ?

Ainsi, même si la 9-7x rivalise techniquement avec des véhicules comme l’Acura MDX ou le BMW X5, il ne faut pas le placer devant ceux-ci. En fait, ses réels compétiteurs sont plutôt les versions haut de gamme des Grand Cherokee, Explorer et Pathfinder, qui constituent comme lui de véritables VUS de conception traditionnelle. Comme eux, il peut remorquer de lourdes charges, affronter les pires conditions et offrir un confort de haut niveau, mais il consomme aussi irrationnellement et voit sa valeur de revente fondre comme neige au soleil.

Avouons-le, la 9-7x est un échec commercial. Ce véhicule n’a jamais réussi à convaincre la clientèle cible ni même les concessionnaires qui ont pour unique argument de vente d’offrir un VUS de luxe à prix très compétitif. Toutefois, leurs seules chances d’en écouler une poignée par année se sont presque entièrement anéanties au cours des derniers mois, étant donné la flambée du prix du pétrole. D’impopulaire, la 9-7x passe cette année à rejeton. Il n’y aura donc que quelques rares habitués de la marque, pouvant notamment profiter des rabais fidélité Saab et des autres promotions GM, qui auront un intérêt pour ce véhicule. Et pour acquiescer à la proposition du constructeur, il faudra que le vendeur soit très, très persuasif.  

Maquillage trompe l'oeil

Si vous êtes un « gars de chars », vous aurez peut-être détecté facilement les origines modestes de ce VUS supposément suédois. Toutefois, il faut admettre que les modifications esthétiques sont passablement nombreuses, et que les changements mécaniques ont une incidence considérable sur le comportement de ce dernier par rapport au duo Trailblazer/Envoy.

La clé de la réussite esthétique de la 9-7 x consiste en son museau « Saabien ». Même s’il n’a rien de bien moderne, il parvient à faire de la 9-7x un véhicule aux lignes fluides et plus élégantes que celles du Trailblazer. En fait, certains sauront peut-être reconnaître plusieurs éléments esthétiques issus de l’Oldsmobile Bravada, qui n’a connu qu’une très brève carrière avant d’être mis à la retraite en 2004. Ainsi, à partir du pilier A, la majeure partie des pièces de carrosserie lui sont empruntées. À bord, c’est du GM tout craché. On a tenté par quelques subterfuges, tels que le portegobelet escamotable et la clé de contact centrale, de maquiller la chose une fois de plus, mais le jeu est ici drôlement moins habile. Instrumentation, commutateurs, commandes, tout est issu des coffres de GM. Il n’y a en fait que la planche de bord qui se démarque des autres, affichant un style moins utilitaire.

Les sièges avant sont donc aussi confortables que ceux de l’Envoy, alors que la banquette arrière est aussi inconfortable. Naturellement, le niveau de luxe est ici à son meilleur, mais il ne faut pas s’attendre à une technologie aussi élaborée que celle de véhicules à la conception plus récente. Mécaniquement, trois moteurs sont proposés. La version de base vous offre le choix entre un six cylindres en ligne de 4,2 litres et un V8 de 5,3 litres à cylindrée variable. Ici, le second choix est très certainement celui à faire, puisqu’il permet un roulement plus doux et une meilleure capacité de remorquage pour une consommation similaire. La version Aero renferme pour sa part un V8 de 6,0 litres très performant, mais également très gourmand. Prévoyez avec lui une moyenne de 18 litres aux 100 kilomètres. Un coup de volant suffit pour réaliser que les quelques modifications apportées à la direction et à la suspension permettent d’obtenir un comportement plus dynamique qu’avec les Chevrolet et GMC.

Attention, on est ici bien loin de ce que propose un Audi Q7, mais l’effet « bateau » du Trailblazer n’est plus. Évidemment, la boîte à quatre rapports, le châssis vieillissant et les bruits éoliens passablement nombreux nous rappellent l’âge vénérable de ce véhicule, mais l’acheteur moyen pourrait s’en accommoder sans problème. Je terminerai en mentionnant que la 9-7x n’en a plus pour très longtemps. Saab prévoit lancer sous peu un véhicule multisegment nettement plus en harmonie avec l’image de la marque, ce qui confinera par conséquent notre sujet à la retraite. La seule raison pour se procurer une 9-7x 2009 ? Un vrai, vrai bon deal.

FEU VERT

Confort honorable
Choix de moteurs
Lignes sympathiques
Prix compétitif
Service après-vente réputé

FEU ROUGE

Dépréciation importante
Conception vieillotte
Banquette arrière inconfortable
Modèle en fin de carrière
N’a rien d’un produit Saab

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