Smart Fortwo, tel un Jeep Wrangler !
Sur nos terres depuis 2005, la citadine smart – vous saviez sûrement que smart s’écrit sans lettre majuscule – ne fait plus tourner les têtes comme avant. Mais on ne peut pas dire, non plus, qu’elle passe inaperçue ! L’automne dernier, Mercedes-Benz, à qui appartient smart, lançait la deuxième génération de sa microvoiture. Plus grosse et plus puissante, la nouvelle smart ne fait toujours pas jeu égal avec les sous-compactes (Toyota Yaris, Hyundai Accent, etc.). Pourtant, dans le coeur de bien des gens, la smart est tout simplement imbattable !
Depuis l’automne dernier, les Américains découvrent la smart. La génération précédente n’était pas offerte chez eux et ils sont tout simplement entichés de cette mignonne voiture, à tel point que l’offre ne peut répondre à la demande. Au Canada, au Québec surtout, la folie des débuts s’est quelque peu résorbée. En fait, la smart est une voiture coup de foudre, au même titre qu’un Jeep Wrangler. Ce n’est pas nécessairement la voiture qu’on aime, mais plutôt le style de vie qui vient avec.
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La nouvelle Fortwo, autant en version coupé que cabriolet, a gagné 195 mm (plus de 7,5 pouces) en longueur tandis que son empattement est passé de 1 810 mm à 1 867 mm. Ces améliorations ne sautent pas aux yeux, mais elles n’en sont pas moins appréciées des utilisateurs ! L’esthétisme aussi a progressé. Les designers ont réussi à conserver à la smart son allure jouet tout en lui donnant une carrosserie plus crédible.
Habitacle plus fonctionnel
C’est dans l’habitacle que les changements sont toutefois les plus appréciés. Le tableau de bord fait plus sérieux qu’avant et, surtout, plus fonctionnel. Les commandes sont beaucoup plus intuitives et la visibilité, peu importe la direction, est excellente. La position de conduite, par contre, n’est pas toujours facile à trouver puisque le volant n’est ni ajustable en hauteur ni télescopique. Malgré les dimensions réduites de la carrosserie, l’espace intérieur est franchement impressionnant, mais je serais curieux de voir un joueur de basketball tenter de s’insérer dans la smart ! Dans une si petite voiture, il est rassurant de pouvoir compter sur quatre coussins gonflables. L’instrumentation est minimaliste et on regrette, dans un véhicule aussi économique, de ne pas retrouver d’ordinateur de bord calculant la consommation moyenne. Le coffre, comme précisé plus haut, se montre plus généreux qu’auparavant. Dans la partie inférieure du hayon, on retrouve un bac de rangement qui permet de loger quelques objets ou les barres latérales du toit du cabriolet lorsque le toit est baissé.
Pas un Muscle Car…
Du côté de la mécanique, le moteur diesel a fait place à un trois cylindres à essence de 1,0 litre de 70 chevaux et 68 livres-pied de couple. Certes économique (5,9 litres aux 100 km selon Transport Canada et 6,2 à la suite de notre essai où nous n’avons pas ménagé la petite citadine), ce moteur consomme un tantinet plus qu’avant. Toutefois, le fait qu’il ne prenne que de l’essence super lui enlève un peu de son avantage. Ce moteur est toujours situé entre les roues arrière. À l’avant, on retrouve un petit capot qui cache les réservoirs de lave-glace, du servofrein et du liquide de refroidissement. Le moteur 1,0 litre est tributaire d’une transmission automatique à cinq rapports. Elle a perdu un rapport dans l’opération, mais elle conserve toujours, quoique de façon moins marquée, son comportement bizarre lors des changements de rapport. Chaque fois, on ressent une baisse de puissance. Cela est dû au fait qu’il s’agit d’une boîte manuelle dont l’embrayage se fait de façon électrique. On ne parle donc pas d’une véritable automatique.
Les changements se font lentement, ce qui donne le temps au petit moteur de perdre beaucoup de son régime. Il est toutefois possible d’éviter un peu cet effet en changeant les vitesses manuellement lorsque le régime est plus élevé. On est en droit de se demander pourquoi la smart n’offre pas de boîte manuelle traditionnelle moins compliquée, moins chère et assurément plus agréable à vivre… D’ailleurs, il faut mentionner que l’entretien de la mignonne smart risque de coûter assez cher puisqu’il ne peut se faire que chez un concessionnaire Mercedes-Benz. Dans un centre-ville congestionné, la smart demeure la voiture la plus agréable à conduire. Elle se faufile partout et s’accommode d’une grosse berline mal stationnée pour siphonner une place autrement inutilisable. Par contre, son empattement très court nuit à son confort et un nid-de-poule aura tôt fait de vous secouer sérieusement la boîte à squelette. Quand on s’éloigne de la ville, le charme de la petite aguichante se perd dans la nature…
Certes, les accélérations sont maintenant très correctes et il est possible de suivre le flux de la circulation, mais la sensibilité de la smart aux vents latéraux est toujours très présente. Dans la neige, la smart se comporte bien lorsque chaussée de bons pneus d’hiver. Cependant, son système de contrôle de la traction est tellement intrusif que lorsqu’il y a quelques centimètres de neige, vous n’avez plus l’impression d’avoir la maîtrise de la voiture. C’est le système qui décide ! Au-delà du coup de foudre, il faut vivre avec une voiture pour en découvrir les petits et grands travers. Même si les prix de la smart ont passablement chuté, elle n’est pas toujours l’aubaine qu’elle paraît être de prime abord. Une Hyundai Accent ou une Toyota Yaris sont infiniment moins attirantes, mais elles offrent beaucoup plus pour beaucoup moins de sous. Mais si vous vous êtes rendu jusqu’à la fin de cet essai… allez donc la chercher votre smart et profitez de la vie !
FEU VERT
Le comble du charme
Moteur plus puissant
Peu gourmande en essence
Habitacle bien pensé
Niveau de sécurité élevé
FEU ROUGE
Requiert de l’essence super seulement
Confort relatif sur mauvaises routes
Sensible aux vents latéraux
Dispendieuse en entretien
Craquements du hayon (coupé)