Saleen S7, fantasme, quand tu nous tiens !

Publié le 29 janvier 2006 dans 2006 par Bertrand Godin

Certaines voitures sont tout simplement faites pour être des trophées. Des objets de fantasme que l’on souhaite essayer une fois dans sa vie, uniquement pour le bonheur de pouvoir dire qu’on l’a fait. C’est exactement ce qu’est la Saleen S7. Car comment imaginer en effet que quelqu’un voudrait sérieusement se balader quotidiennement au volant de ce qui est la plus puissante, et une des plus dispendieuses, voitures de série actuellement sur le marché ?

En fait, la S7 est l’une des rares voitures conçues à la fois pour la route, et pour la piste où elle est capable de performances dignes des plus racées monoplaces. Dans sa catégorie, où elle doit affronter les Mercedes SLR, Lamborghini Murcielago et Porsche Carrera GT, elle est certainement la plus polyvalente, et une des plus impressionnantes.

Unique en tous points

Attention, quand je dis impressionnante, ce n’est pas uniquement avec le chronomètre en main que je l’affirme. Jeter un seul regard sur cette super voiture suffit pour en tomber amoureux fou. Rarement a-t-on vu une silhouette à la fois aussi racée, aussi moderne, et qui rappelle à la fois les grandes sportives italiennes et les bolides de course les plus puissants.

Derrière ce design unique, on ne retrouve pas de grands génies italiens, ni d’ingénieurs allemands. C’est plutôt un Américain, Steve Saleen, dont la réputation concernant la modification de voitures (ceux qui ont vu les Mustang Saleen s’en souviennent) n’est plus à faire. Et c’est pour mettre à profit cette expertise qu’il a choisi, avec son équipe, de concevoir un bolide à la fois musclé et raffiné. Ainsi est née la S7. Pour le look, la S7 n’est à nulle autre pareille. Les portières en papillon, qui s’élèvent sur leur axe comme des ailes, donnent l’impression que la voiture veut prendre son envol. Les multiples prises d’air surdimensionnées, les courbes prononcées à l’avant et l’habitacle avancé en raison du moteur central sont autant de signes distinctifs de la S7.

La caisse elle-même descend presque jusqu’au sol, englobant littéralement les pneus (des Pirelli P-Zero Rosso de 19 et 20 pouces, à profil performance évidemment) afin de contrer tout effet de friction. Bref, tout dans ce profil est destiné à donner du style, mais aussi à en faire une véritable flèche capable de filer malgré les vents de face. Rappelons-nous en effet que cette voiture est d’abord construite pour participer à des courses renommées comme les 24 heures du Mans.

Un peu plus haut

Dans le cas de la Saleen S7, parler de puissance de moteur est presque un euphémisme. Déjà, l’an dernier, elle possédait une des mécaniques les plus performantes. Mais cette année, on a voulu pousser la machine un peu plus haut et on a remodelé le V8 de 7,0 litres qui animait la voiture pour l’amener dorénavant jusqu’à 750 chevaux. Pour y arriver, un tout nouveau système biturbo engouffre l’air dans le moteur, augmentant aussi le couple jusqu’à 700 livres-pied. La beauté de la chose, c’est que c’est l’atelier Saleen qui développe lui-même toute sa motorisation. Avec une telle puissance, la S7 fait arrêter le chronomètre à 3,4 secondes pour le 0-100 kilomètres (retranchant un dixième sur l’année dernière). Mais le plus impressionnant demeure le quart de mille, réussi selon certains essayeurs, en moins de 11,3 secondes ! Pour y arriver, une accélération instantanée, pas du tout retardée par l’arrivée du turbo, et une puissance tellement grande qu’on a l’impression de littéralement s’enfoncer dans le siège. C’est le même genre de sensation que j’éprouvais alors que je poussais à fond la machine quand je courais en monoplace. Tout cela, peu importe à quel des six rapports de vitesse vous êtes puisque le couple, abondant, est disponible à tous les régimes.

Ce qui permet de telles performances, outre le moteur lui-même, c’est la conception de la voiture. Construite sur un châssis intégral en majeure partie composé d’aluminium, la voiture profite d’un allègement maximal sans pour autant sacrifier à l’extrême rigidité. Pour enrober tout cela, une carrosserie presque toute en fibre de carbone vient donner encore plus de légèreté à l’ensemble, et solidifie davantage la structure.

On ne peut propulser un tel bolide sans prévoir un moyen efficace de le freiner en bout de ligne droite. On a donc mis à profit des freins à disque ventilés de compétition que la compagnie Brembo a spécifiquement dessinés pour la S7. Comme toutes les voitures de course, la S7 peut compter sur une direction exceptionnellement précise. Ceux qui en prennent le volant pour la première fois doivent apprendre à maîtriser leur moindre mouvement, car le plus petit geste entraîne immédiatement la voiture dans un changement de direction proportionnel. Pour quelqu’un qui en a l’habitude, cette précision chirurgicale est un cadeau du ciel puisqu’elle permet le maintien d’une trajectoire parfaite. En contrepartie, il faut savoir qu’elle répond aussi aux moindres changements dans la chaussée, et qu’une bonne prise est nécessaire pour maintenir le cap.

Évidemment, il faut aussi parler du cockpit, dénudé mais efficace, des commandes placées en mode course étant donné que la position de conduite elle-même est prévue pour ce mode. En fait, si vous le souhaitez Saleen personnalisera les sièges, les pédales et la position du volant en fonction de chacun des acheteurs. Unique, c’est vrai. Mais à plus de 550 000 $ US l’unité, il faut qu’elle en propose plus. Beaucoup plus.

Feu vert

Exclusivité assurée
Puissance astronomique
Direction comme un scalpel
Freinage de F1

Feu rouge

Prix himalayen
Suspension trop rigide
Garde au sol trop basse pour nos routes
Embrayage pour expert

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