Genesis G90 2017 : le luxe, façon coréenne
Comme Honda l’a fait il y a longtemps avec Acura, Nissan avec Infiniti et Toyota avec Lexus, voilà que Hyundai tente sa chance dans le lucratif marché des voitures de luxe avec la nouvelle marque Genesis.
Pour débuter cette aventure, Genesis propose deux berlines. La G80 prend le relais de la Hyundai Genesis, après quelques modifications. De son côté, la G90 est toute nouvelle et remplace la Hyundai Equus déjà oubliée. C’est cette G90 que nous avons récemment essayée.
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Au chapitre du style, on ne peut pas dire que la nouvelle berline de luxe révolutionne le genre. On y retrouve un peu de Lexus, un peu de Mercedes-Benz. L’ensemble n’est pas laid, il affiche même une certaine classe, mais passe totalement inaperçu dans la circulation.
L’habitacle se démarque davantage par la qualité de ses matériaux, le sérieux de son assemblage et la pléthore d’équipements que l’on y retrouve. Le grand écran central de 12,3 pouces est facile à manipuler via une grosse molette sur la console et diffuse des informations claires. Les boiseries ajoutent de la chaleur à l’habitacle mais, en même temps, montrent bien que la G90 ne s’adresse pas à un public sportif appréciant la fibre de carbone.
De l’équipement, en veux-tu en v’là
Malgré cela (ou peut-être à cause de cela), l’intérieur de la G90 est un endroit où il fait bon vivre. Les sièges avant sont d’un confort suprême, bien que j’aie eu de la difficulté à trouver rapidement une position de conduite à la fois confortable et sécuritaire. Les places arrière sont tout aussi accueillantes, cependant leur dossier ne s’abaisse pas pour agrandir le coffre. On y retrouve juste une trappe à skis.
Nommez-moi un accessoire existant dans le domaine de la berline de luxe et il y a de très fortes chances qu’il soit dans la G90 : sièges avant chauffants, climatisés et ajustables en 22 positions (conducteur), neuf coussins gonflables, toutes les aides possibles à la conduite, une excellente caméra de recul (sauf quand la lentille est sale, ce qui arrive souvent), phares bixénon à décharge haute intensité et adaptatifs, système audio Lexicon de 900 watts, pare-soleils électriques pour la lunette arrière et les vitres latérales arrière, régulateur de vitesse adaptatif, système d’affichage tête haute, etc. Et ça, c’est pour la version de base dotée du V6 3,3 litres. La version 5,0 litres en offre encore plus!
Comme moteur de base, on a déjà vu pire
Notre modèle d’essai était doté du V6 biturbo de 3,3 litres. Ce dernier développe 365 chevaux et un couple de 376 livres-pied. Ce moteur est souple grâce à tout ce couple, disponible dès 1 300 tr/min. La boîte automatique à huit rapports répond avec célérité lorsqu’il lui faut monter les rapports. Elle est toutefois un peu plus lente à les descendre, sauf lorsque le conducteur enfonce l’accélérateur. À ce moment, elle ne se fait pas prier pour rétrograder de plusieurs rapports.
Durant notre semaine d’essai, nous avons obtenu une moyenne de 13,8 l/100 km selon l’ordinateur de bord, 14,2 selon notre calcul manuel. Genesis promet une consommation de 13,7 en ville et 9,7 sur la route. Notre consommation hivernale est donc justifiée. En passant, Genesis recommande l’utilisation d’essence super, mais la G90 peut se contenter d’essence ordinaire, au prix de quelques chevaux.
Le rouage intégral fut, comme on peut s’en douter, bien apprécié sur les routes enneigées de la Montérégie. Le comportement de la G90 est celui d’une propulsion (roues arrière motrices) qui est aidée par les roues avant lorsque le besoin se fait sentir. Ainsi, il est possible de faire déraper le train arrière sur une surface glacée. Attention! On ne parle pas ici de dérapages « à la Corvette », alors qu’un habile pilote peut « drifter » aussi longtemps qu’il le désire. Que non! Les nombreux systèmes de contrôle de la G90 ont tôt fait de ramener l’arrière dans la bonne direction et de façon assez intrusive.
D’ailleurs, la conduite de la G90 n’inspire en rien le dynamisme. Certes, la voiture est suffisamment puissante, sa tenue de route est largement supérieure à ce que désirent généralement ses propriétaires et sa structure est extrêmement rigide. Les ingénieurs de Genesis ont plutôt mis l’accent sur le confort, le silence de roulement et l’équipement.
Le conducteur peut choisir entre plusieurs modes de conduite, allant de Eco à Sport en passant par Smart (Normal), Sport, Eco et Individuel. Outre le mode Sport qui se démarque un peu, les différences entre les autres sont plutôt discrètes. Et quand on dit que le mode Sport se démarque un peu, il faut appuyer sur le « un peu »… La direction devient alors un zeste plus ferme, de même que la suspension.
Là où la G90 brille, c’est au chapitre de la suspension. Même à bonne vitesse sur une route secondaire démolie (le terme « mauvais état » serait nettement insuffisant), jamais la suspension n’a tapé trop dur et a toujours su préserver le confort du conducteur. Dans une courbe prise avec un entrain dépassant les règles de la bienséance dictées par le ministère de la Justice, la caisse penche, mais pas exagérément.
Conduite rétro… comme le prix!
Au volant de la G90, on croirait conduire une Mercedes-Benz Classe S de 2005 ou une Lexus LS de la génération précédente (une toute nouvelle est attendue pour l’année-modèle 2018). Ou une BMW Série 7 (ou une Audi A8) d’il y a 20 ans.
Cependant, cette nouvelle Genesis a un atout non négligeable dans sa manche. Elle affiche un prix plus bas d’au moins 20 000 $ à 30 000 $ par rapport aux modèles précités. Je ne sais pas si la G90 attire les gens qui ont l’habitude de se balader en voiture allemande. En revanche, je sais qu’il y a des gens prêts à débourser plus de 80 000 $ pour le confort et les performances d’une bagnole allemande sans les tracas mécaniques ou électroniques. Et pour qui une étoile, une hélice ou des anneaux n’ont pas beaucoup d’importance.
Les Coréens ont beaucoup, beaucoup appris avec les Hyundai Genesis et Equus. Pas juste en termes techniques. La G90 en est la meilleure preuve.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Genesis G90 2017 |
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Version à l'essai | 3.3T |
Fourchette de prix | 84 000 $ – 87 000 $ |
Prix du modèle à l'essai | 84 000 $ |
Garantie de base | 5 ans/100 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 13,7 / 9,7 / 14,2 L/100km |
Options | Aucune |
Modèles concurrents | Audi A8, BMW Série 7, Jaguar XJ, Lexus LS, Maserati Quattroporte, Mercedes-Benz Classe S |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | La G90 n'est pas un modèle de sobriété, mais à près de 2 200 kilos, on ne peut pas espérer mieux! |
Confort | Réussi! |
Performances | V6 biturbo 3,3 litres de 365 chevaux et 376 livres-pied. Ça ne fait pas de la G90 une bombe, mais c'est amplement suffisant. |
Système multimédia | Outre l'impossibilité (du moins pour l'auteur!) de programmer des stations de radio satellite, le reste a été facile à comprendre. |
Agrément de conduite | Bof... |
Appréciation générale | Si l'on ne recherche pas le comportement d'une BMW mais un grand confort, un excellent niveau d'équipement et un prix raisonnable... pourquoi pas? |