Ram 2500 Power Wagon 2017 : ce sera de votre faute

Publié le 24 avril 2017 dans Premiers contacts par Alain Morin

Ça y est. Vous venez de vous payer un beau Ram Power Wagon flambant neuf. Malgré son coût de 73 000 $ (68 000 $ si vous n’avez pas coché le groupe Cuir), vous décidez de le mettre un peu à l’épreuve sur un terrain aussi vague que boueux. Après tout, un tel véhicule se moque des obstacles! Les premières petites buttes vous impressionnent, mais il n’est pas long qu’il vous en faut davantage. Et davantage. Et encore plus. Et les Rocheuses ne vous font plus peur. Tant que vous êtes au volant de votre Power Wagon, s’entend. Les mares de boues les plus profondes non plus ne vous effraient plus. Et c’est là que le plaisir commence…

Nous avons récemment pu essayer le Power Wagon 2017 dans son élément naturel, c’est-à-dire en hors route. Tout d’abord, mentionnons que le premier Power Wagon a vu le jour durant la Seconde Guerre mondiale, puis en 1945 en version civile. Après l’avoir abandonné pendant de nombreuses années, Dodge ressortait ce nom des boules à mites en 2005. Jusqu’à l’année dernière, le Power Wagon était une option. Maintenant, il s’agit d’un modèle à part entière, sauf qu’il est possible d’avoir une version LT avec le groupe d’options Power Wagon, ce qui en fait presque un vrai Power Wagon.

Le Power Wagon, seul ou avec le LT, est construit sur le châssis d’un Ram 2500 cabine équipe (Crew cab) avec boîte de 6’4’’. Il est mû par un V8 6,4 litres HEMI développant 410 chevaux à 5 600 tr/min et un couple de 429 livres-pied à 4 000 tr/min. La boîte de vitesses possède six rapports, ce qui semble bien peu de nos jours. Mais, comme dit le biscuit chinois, mieux vaut une bonne six qu’une mauvaise neuf.

Photo: Alain Morin

Lourd, mais pas lourdaud

Si ces éléments mécaniques ne sont guère impressionnants, le reste l’est davantage. Outre une allure typée et macho au possible, on remarque d’abord les roues inédites de 17 pouces et les Goodyear Wrangler DuraTrac — à la semelle agressive — mais étonnamment silencieux sur la route. On note aussi la présence d’un treuil à l’avant, capable de tirer jusqu’à 12 000 livres (5 443 kilos), soit bien au-delà du poids du Power Wagon… qui n’a rien d’un poids plume lui-même puisqu’il pèse 6 996 livres (3 173 kilos).

Sur un chemin de gravier parsemé de trous parcouru à bonne vitesse, l’arrière sautille allègrement. Ce comportement, combiné à une direction assez vague merci, peut se solder par des sueurs froides si l’on ne ralentit pas suffisamment. Même si nous avons été passablement doux avec l’accélérateur, sauf pour deux ou trois fois où nous avons abusé de l’exquise sonorité de l’échappement, notre moyenne s’est établie à 20,6 l/100 km. Sans doute qu’en conduisant dans le respect le plus strict des limites légales nous aurions pu atteindre 17 litres.

Ce camion (rendu là, on ne parle plus de camionnette!) est doté de plusieurs éléments lui permettant de quitter la route asphaltée sans trop s’en faire : différentiels avant et arrière électroniques bloquants (ratio de 4,10 à l’arrière), amortisseurs Bilstein, plaques en métal protégeant le boîtier de transfert et le réservoir d’essence et barre antiroulis à déconnexion, entre autres.

Et, surtout, un levier pour contrôler le boîtier de transfert. Oui, monsieur! Un vrai levier comme dans un Jeep Wrangler, un levier qui demande une certaine force pour pouvoir passer d’un rapport à l’autre. Pas une petite roulette « cheapette ». Non, la vraie affaire. Les angles d’approche, ventral et de départ sont, respectivement, de 33,6, 23,5 et 26,2 degrés. Pour vous situer, ceux d’un Ford F-150 Raptor sont de 30, 22 et 23 et ceux de la référence utlime, le Jeep Wrangler Rubicon sont de 42,2, 25,8 et 32,3. À ce chapitre, on peut donc situer le Power Wagon entre le Raptor et le Rubicon, mais plus près du Ford que du Jeep.

Photo: Alain Morin

« Jammé » solide

Ce qui n’a pas empêché un des Ram 2500 Power Wagon 2017 mis à l’essai de sérieusement s’enliser dans une rivière de boue. Cependant, puisqu’un autre véhicule identique venait juste de franchir cette « Vallée de la mort » (oui, bon, on a exagéré un peu quand on lui a donné ce nom), la faute appartient au conducteur — je tiens à préciser que ce n’est pas celui qui signe cet article! — qui n’a pas su garder le rythme. En effet, dès que le véhicule s’est mis un peu en travers, il a eu le réflexe de relâcher l’accélérateur et, quelques mètres plus loin, le véhicule ne pouvait plus avancer. À partir de ce moment, il aurait conduit un Wrangler Rubicon ou un tank et ça n’aurait rien changé.

Au moins, cette expérience nous a appris les valeurs d’un bon treuil. Celui du Power Wagon peut remorquer jusqu’à 12 000 livres comme on l’a déjà vu. Son câble de 7/16’’ en acier galvanisé mesure 125 pieds (38,1 mètres). C’est suffisant pour trouver, dans la plupart des cas, quelque chose de solide auquel s’agripper pour se sortir d’un mauvais pas. Ou sortir un autre véhicule embourbé. Ce treuil est commandé à distance grâce à un câble électrique de 12 pieds (3,6 mètres). Ainsi, une personne seule pourrait se retrouver au volant et commander le treuil en même temps.

Bande de dégonflés

Juste avant cet « exercice de la Vallée de la mort », nous avions pu nous amuser dans quelques pouces de boue dans diverses dénivellations et nous avons pu franchir une petite montagne rocheuse. Au préalable, les experts qui nous accompagnaient avaient dégonflé les pneus d’un des Ram 2500 Power Wagon 2017 pratiquement de moitié.

La pression recommandée par le manufacturier (65 livres à l’avant et 60 à l’arrière) a uniquement pour but d’améliorer la consommation d’essence. En hors route c’est différent. Des pneus dégonflés vont beaucoup mieux expulser la boue qui se loge entre les blocs de la semelle que des pneus gonflés. Nous avons pu le remarquer dès le premier exercice alors que le camion dont les pneus étaient demeurés à la pression recommandée a eu beaucoup plus de difficultés à passer dans le premier bain de boue.

Le Power Wagon et le Raptor sont de belles bébelles que l’on se paie pour avoir du plaisir. Et tant mieux si ce plaisir c’est de mettre des photos de votre Power Wagon « jammé » dans la bouette sur votre compte Facebook. Car ça va arriver. Et n’allez surtout pas écrire que c’est la faute du camion. Ce sera de la vôtre.

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