Volkswagen New Beetle, combien de temps ?
C’est effectivement ce que l’on pourrait demander aux dirigeants de la marque allemande. Combien de temps reste-t-il à l’existence de la New Beetle ? Et cette question pourrait très bien être posée prochainement par la junte journalistique, car il faut admettre que présentement dans la gamme de véhicules de Volkswagen certains viennent systématiquement empiéter sur la clientèle de la petite « choupette ». En version coupé, la New Beetle est plus chère que la Rabbit alors qu’en livrée cabriolet, elle est moins excitante que l’Eos. Et les nostalgiques ne sont plus tellement nombreux.
La clientèle de la New Beetle aura toujours été bien ciblée. Que ce soit ceux qui ont déjà possédé une « coccinelle » ou la majorité féminine qui reluque cette coquine voiture, on constate tout de même que la magie s’effrite d’année en année. Et il serait presque impensable de pratiquer une chirurgie esthétique sur le modèle pour le rendre plus moderne, c’est l’âme même de la voiture qui en souffrirait. Non, la New Beetle dans sa forme actuelle est là pour rester et ceux qui en font l’achat le font pour assouvir leur passion et non pour la raison. L’attrait de la nouveauté semble s’estomper.
Une vraie coccinelle
La forme de la carrosserie est d’ailleurs l’élément accrocheur de la voiture, impossible de ne pas la reconnaître. La partie arrondie du toit se poursuit autant à l’avant qu’à l’arrière, la lunette arrière et le pare-brise ayant presque le même degré d’inclinaison. Les nombreuses courbes de la carrosserie donnent à la voiture une impression de robustesse et de stabilité. Il faut se rappeler qu’au début des années 90, la conception de la New Beetle était basée sur la carrosserie et qu’elle devait respecter scrupuleusement le design du modèle original. Il n’y avait donc pas énormément de marge de manoeuvre et on constate aujourd’hui à quel point l’aspect extérieur du véhicule est intemporel.
Si l’extérieur bénéficie de l’absolution totale quant à son design, il n’en est pas de même pour l’intérieur. La carrosserie faisant office de moule, il fallait présenter un habitacle épousant ses formes. Et c’est précisément ce qui a été fait. Ainsi, on a droit à un tableau de bord bas et profond, une console centrale proéminente et une position de conduite étrangement éloignée du tableau de bord. En fait, le conducteur se retrouve au centre du véhicule, ce qui est inhabituel et très déstabilisant lorsque l’on monte pour la première fois dans la New Beetle. Les places avant offrent par conséquent un espace plus que généreux pour les jambes et le dégagement aux épaules et à la tête est abondant, voire inutilement vaste.
Vous comprendrez alors que l’espace arrière est très limité et que deux adultes s’y sentiront bien à l’étroit d’autant plus que la lunette arrière courbe très vite et laisse peu de dégagement pour la tête. Et c’est pire sur la version cabrio let : la visibilité y est également un problème car le toit replié obs true grandement le champ de vision. C’est évidemment mieux sur le coupé mais l’emplacement des appuie-têtes occupe la moitié de la lunette. Pour ce qui est du coffre à bagages, il présente un volume de chargement très limité sur le coupé et pratiquement ridicule sur la version cabriolet.
Un seul regret
La seule version de la New Beetle renferme une motorisation de 5 cylindres de 2,5 litres, celle-là même qui équipe la Rabbit et la Jetta. Le moteur est techniquement moderne et offre un bon compromis entre une puissance convenable et une consommation d’essence raisonnable, néanmoins, il s’avère ennuyeux car il est trop neutre. On regrette la disparition du moteur turbocompressé qui apportait une facette ludique à la conduite de ce véhicule. On peut espérer le retour prochain de la motorisation diesel même si la plupart des propriétaires de New Beetle n’en font pas l’achat pour son économie d’essence. Conduire une New Beetle a quelque chose de rafraichissant et d’original. Malgré certains irritants, la position de conduite se trouve aisément grâce aux nombreux ajustements possibles. Les sièges soutiennent bien mais manquent de support latéral en virages serrés. La sonorité du moteur est presque désagréable tellement elle est ordinaire mais la bonne insonorisation de l’habitacle y est sûrement pour beaucoup.
Le châssis est d’une solidité exemplaire et les bruits de caisse sont pratiquement inexistants. La suspension est solide en étant à la fois souple, ce qui confère à l’auto des qualités de routière exceptionnelle. Entre les deux transmissions proposées, on recommande fortement la version manuelle qui est beaucoup plus souple et qui permet de mieux exploiter le cinq cylindres. La direction est très bien dosée et laisse admirablement bien sentir la route. Évidemment, les accélérations et les reprises ne sont pas la force de la voiture qui se débrouille tout de même bien. Son agilité et sa taille en font également un atout dans les rues étroites de la ville où les places de stationnement ne sont pas toujours généreuses. La New Beetle restera une légende dans le monde de l’automobile.
En conduire une nous rappelle indéniablement son histoire. D’ailleurs, aujourd’hui, il est étonnant de voir le nombre de Beetle restaurées en circulation. Toutefois, avec la concurrence qui présente de plus en plus de voitures ludiques et modernes, Volkswagen se doit de miser sur le design rétro de la New Beetle et de le conserver intact, c’est le seul espoir de garder cette légende en vie.
FEU VERT
Design rétro intemporel
Tenue de route solide
Espace avant vaste
Châssis rigide
FEU ROUGE
Petit coffre
Visibilité réduite vers l’arrière
Choix de moteur limité
Places arrière inconfortables