Volvo S60, cul-de-sac

Publié le 1er novembre 2008 dans 2009 par Denis Duquet

Il y a des signes qui ne trompent pas. Par exemple, la S60 affiche cette année tous les signes d’une fin de carrière ou tout au moins de l’arrivée d’une transformation en profondeur d’ici quelques mois. En effet, le prix de détail suggéré a été abaissé de plusieurs milliers de dollars tandis que la liste d’équipement de base a été bonifiée. Autant de gestes destinés à intéresser les acheteurs qui auraient autrement ignoré cette berline tentant de jouer les coupés.

Il faut souligner que Volvo croyait avoir fait une bonne affaire en transformant sa berline intermédiaire en voiture à vocation sportive. On voulait tellement nous faire oublier les Volvo aux allures carrées d’autrefois qu’on a même poussé le design un peu trop pour les inconditionnels de la marque. Il est vrai que le concept du coupé quatre portes a été repris avec succès par d’autres compagnies, notamment Mercedes-Benz avec la CLS, mais celle-ci avait d’autres berlines à vocation plus pratique dans ses catalogues. Après un certain engouement à la suite du lancement en 2000, le public s’est rapidement lassé de cette voiture à la silhouette quelque peu déséquilibrée et ne correspondant pas tellement aux attentes des acheteurs traditionnels de la marque. Et dans le monde de l’automobile, c’est de commettre une grave erreur que délaisser sa base de clients.

Pour se faire pardonner

Quand vous avez commis une erreur et que vous désirez vous faire pardonner, vous achetez des fleurs à votre conjointe ou vous donnez un cadeau à vos enfants. Cette année, Volvo agit pareillement en baissant ses prix. C’est ainsi que le prix de vente de cette voiture a été abaissé de 4 600 $, en plus d’ajouter en équipement de série des sièges recouverts de cuir et des phares antibrouillard, une valeur de 2 300 $. Bref, on tartine épais afin de rendre l’offre la plus alléchante possible.

Autre signe de disparition ou de remplacement évident, les groupes d’options ont été éliminés du catalogue pour être remplacés par le groupe d’options luxe. Celui-ci comprend des roues en alliage de 17 pouces, des phares de route au xénon, des garnitures de cuir pour le volant, le frein à main et le levier de vitesses ainsi qu’une sellerie de cuir de meilleure qualité. À cela s’ajoutent un siège du passager à réglage électrique, des cadrans indicateurs à affichage exclusif, une direction à assistance variable en fonction de la vitesse et plusieurs autres gadgets du genre.

Enfin, les automobilistes habitant les villes de Toronto, Montréal, Vancouver et Ottawa qui optent pour le système de navigation par satellites vont bénéficier d’une aide automatique à la navigation qui les préviendra des bouchons de circulation et des obstacles dans leur ville respective. Ces informations sont transmises automatiquement au système. Quant à la voiture elle-même, elle n’est l’objet d’aucune modification esthétique ou mécanique. Il est toujours aussi difficile d’accéder à l’arrière tandis que les sièges avant sont d’un confort exemplaire. Il faut également accorder de bonnes notes au tableau de bord qui est d’une ergonomie de bon aloi. Soulignons en terminant que la qualité des matériaux est hors pair, tout comme la finition.

Retour au calme

Les planificateurs de nouveaux produits chez Volvo avaient de grandes ambitions sportives pour ce coupé quatre portes. Il y avait en effet la version S60R et son moteur de trois cents chevaux qui a été abandonné l’an dernier. Cette année, c’est au tour de la version T5 à disparaître du catalogue. Avec ses 247 chevaux, ce moteur offrait un bon compromis entre la puissance et la consommation. Donc, un seul choix est possible pour 2009, il s’agit du moteur cinq cylindres en ligne de 2,5 litres produisant 208 chevaux et associé à une boîte manumatique à cinq rapports. Voilà autant de chiffres qui nous indiquent à coup sûr que la S60 a perdu toute prétention sportive. Mais il ne faut pas l’ignorer pour autant, puisque ce moteur surprend par son rendement et ses performances.

Les courbes de couple et de puissance travaillent en harmonie pour assurer des accélérations correctes et de bonnes reprises. Et il est important de souligner que ce modèle peut être commandé avec la traction intégrale, un système efficace qui a fait ses preuves. Par contre, reste à savoir si la différence de 5 000 $ est justifiée. Le comportement routier est rassurant et les freins puissants et progressifs. Certains vont trouver que la suspension est ferme, mais elle est dans la bonne moyenne pour une voiture européenne. Bref, une voiture sans surprise, mais dont le comportement et les performances ne sont pas à la hauteur de sa silhouette, qui est plutôt une relique des ambitions de Volvo d’en faire une voiture sportive.  

FEU VERT

Finition sérieuse
Motorisation adéquate
Prix alléchant
Sécurité efficace
Habitacle confortable

FEU ROUGE

Silhouette dépassée
Places arrière difficiles d’accès
Direction imprécise au centre
Velléités sportives abandonnées
Modèle en fin de carrière

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