Ford Flex 2017: Bizarre, mais attachant

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Alain Morin

« Les chars se ressemblent toutes astheure! » ai-je souvent entendu. Cette affirmation, généralement suivie de « Dans mon temps, y’éta pas toutes pareilles », est en partie vraie. Les besoins de la société actuelle, les normes sévères que les constructeurs doivent respecter et le désir de chacun de se différencier tout en faisant partie d’un groupe le plus homogène possible font qu’effectivement, beaucoup de véhicules se ressemblent. Il y a des exceptions toutefois, et le Ford Flex en est toute une!

Carré comme un congélateur, imposant comme un paquebot, le Flex détonne dans le paysage automobile. On l’aime ou on le déteste. En fait, on pourrait affirmer sans risque de nous tromper qu’il est le chaînon manquant entre le VUS et la fourgonnette. Ses portes arrière, qui s’ouvrent grâce à des pentures plutôt que de coulisser, font davantage penser aux VUS mais son espace intérieur et l’aménagement amènent réfèrent à une fourgonnette. Peut-être parce qu’il est l’un et l’autre sans être totalement l’un ou l’autre, on en voit très peu sur nos routes. En 2015, au Québec, il ne s’en est vendu que 149 exemplaires.

Or, ce n’est pas parce qu’un véhicule n’est pas populaire qu’il ne vaut pas le détour. À l’inverse, certaines voitures ne valent pas grand-chose et sont populaires. Mais ça, c’est une autre histoire!

Effleurer le manque de concentration…

Le conducteur fait face à une instrumentation complète, quoique pas évidente à comprendre pour quelqu’un qui n’est pas habitué aux tableaux de bord complexes de Ford. Il est facile de se perdre dans les nombreux menus dont l’arborescence laisse parfois perplexe… à l’arrêt. Alors, imaginez lorsque le véhicule roule! De son côté, le système SYNC, si dénigré lors de son apparition il y a quelques années, a pris du mieux et est désormais beaucoup plus facile à gérer. Ce n’est pas encore la perfection, cependant, il faut saluer l’effort.

Parmi les bémols, il y a les commandes à effleurement du système de chauffage/climatisation. Puisqu’il n’y a aucun relief, il est impossible de trouver la bonne commande sans quitter la route des yeux. Il devrait y avoir des lois contre ces abominations. La finition de l’habitacle est réussie et les plastiques sont de belle facture mais, dans un exemplaire essayé, je me suis écorché le dessus de la main sur un plastique mal ébarbé dans le coffre à gants.

Assis (confortablement) à l’avant, il est difficile de se croire au volant d’une fourgonnette. Cependant, lorsque l’on regarde vers l’arrière, c’est nettement plus évident. L’espace pour les jambes et la tête des passagers de la deuxième rangée est abondant et le confort plutôt réussi quoiqu’après deux heures trente de route, une petite marche fait du bien. L’accès est facilité grâce à l’imposante ouverture des portes.

La troisième rangée, elle, tient plus du VUS que de la fourgonnette. L’espace pour la tête et les pieds est compté et les bosses, qui constituent une bonne partie de notre réseau routier, sont très bien senties. De plus, lorsqu’ils ne sont pas utilisés, les sièges ne se replient pas dans le coffre comme dans une fourgonnette. Ils forment un fond plat mais surélevé.

Deux V6 de 3,5 litres

Deux moteurs sont proposés pour le Flex. Le premier, un V6 de 3,5 litres, peut être livré avec le rouage intégral ou la traction (roues avant motrices). Ce moteur a fait ses preuves et représente un bon choix même si sa puissance peut s’avérer un peu juste une fois que le véhicule est chargé. Nous recommandons le rouage intégral, une option de 2 000 $ offerte sur certaines versions, ne serait-ce que pour une meilleure valeur lors de la revente.

L’autre moteur est un V6 de 3,5 litres aussi, mais turbocompressé (EcoBoost) et vient avec le rouage intégral. Sa puissance et son couple supérieurs en font, à première vue, un choix judicieux. Or, il est plus dispendieux que le V6 atmosphérique, consomme davantage, surtout si l’on s’amuse à jouer de l’accélérateur, et il ne permet pas de remorquer plus (4 500 livres ou 2 041 kilos) lorsque l’option Remorquage Classe III est cochée.

Un petit mot au sujet de la consommation… Peu importe le moteur, un Flex, ça boit. Trop. Ce qui n’a rien de surprenant quand on parle d’un véhicule de plus de 2 000 kilos à l’aérodynamique qui semble fort peu étudiée.

Là où le Flex se rapproche sans doute le plus d’une fourgonnette, c’est au chapitre de la conduite. À son volant, personne n’a envie de s’éclater. La direction est plutôt engourdie et renseigne peu sur le travail des roues avant, la suspension favorise le confort, très relevé au demeurant, au détriment de la sportivité. Malgré tout, le Flex fait preuve d’une certaine agilité, un trait de caractère surprenant compte tenu de son poids important et de son centre de gravité élevé. Il assure des déplacements en toute sécurité, tout confort et silence. Et sans trop ressembler à une fourgonnette. Juste ça, c’est beaucoup!

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