Lamborghini Aventador 2017: Un beau ouf!

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Jacques Deshaies

Qui aurait cru un jour qu’une chicane entre deux hommes donnerait un résultat aussi extraordinaire? D’un côté, Enzo Ferrari a été à l’origine de l’une des marques les plus illustres de l’histoire de l’automobile. Et de l’autre, Ferruccio Lamborghini qui allait devenir le maître des voitures exotiques les plus spectaculaires de l’industrie. Pour la petite histoire, mentionnons que Lamborghini était propriétaire d’une problématique Ferrari. Après s’en être plaint à Enzo, ce dernier l’avait invité « à fabriquer sa propre voiture s’il n’était pas content ». Ce qui fut fait…

Mais sur le plan technique, les Lamborghini n’avaient aucune chance de rivaliser avec la firme de Maranello. Par chance, le constructeur allemand Audi est venu sauver la mise. Aujourd’hui, Lamborghini profite de l’expérience unique de la société d’Ingolstadt. Le tout sous une robe des plus séduisantes, comme les Italiens savent si bien le faire.

Avion de chasse

Le dessin d’une voiture exotique semble toujours débuter par le même trait. Une silhouette en pointe de flèche qui annonce un museau court et plat se terminant par une partie relevée à l’arrière afin de laisser tout l’espace au groupe moteur. Chez Lamborghini, les stylistes peuvent se targuer d’avoir amélioré la Countach (1974-1990), qui répondait à cette norme, par une carrosserie des plus spectaculaires. Et tout ça, sans sombrer dans le style kitch.

Même en version Superveloce, l’Aventador demeure empreinte d’une certaine sobriété. Il y a bien cet aileron et quelques éléments aérodynamiques qui laissent perplexe, mais l’ensemble conserve une certaine noblesse. Toutefois, soyons honnêtes, cette Lamborghini n’a rien de bien anonyme. Lors de mon essai, j’ai presque causé quelques accrochages tant les autres usagers de la route voulaient la prendre en photo.

Si l’admirer demande du temps, y prendre place offre la même sensation. L’on se glisse dans l’Aventador comme dans une capsule spatiale. Au premier coup d’œil, la présentation est intimidante. Les commandes de la console centrale et le bouton de démarrage laissent imaginer toute la cavalerie qui se loge derrière votre siège. Nul besoin de mentionner que l’assemblage est impeccable tandis que les matériaux utilisés sont d’une classe supérieure. À ce prix, c’est la moindre des choses!

Et voilà le « ouf »!

Une fois que vous êtes en mesure de comprendre les commandes pas toujours intuitives, vous laissez votre doigt pousser le bouton rouge logé sous le petit panneau de couleur assortie. Et c’est là que l’histoire devient intéressante. Votre vaisseau crache ses 700 chevaux dans un élan symphonique des plus invitants. Le V12 de 6,5 litres se contente d’une aspiration normale. Pas de turbocompresseur. Cet aspect un peu vieillot par rapport à certaines concurrentes viendra pourtant séduire les purs et durs.

Avec toute cette puissance, vivement l’apport d’une boîte à double embrayage! Après un essai sur piste avec un pilote professionnel, du côté d’Estoril au Portugal, la voiture, poussée à fond, répondait violemment aux changements de rapport. Un peu trop à mon goût. Certaines concurrentes répondaient beaucoup mieux à ce brasse-camarade.

Si les 700 chevaux de l’Aventador ne vous suffisent pas, vous pourrez sauter à bord de la SV, ou Superveloce. Elle ajoute 50 chevaux et un peu plus d’appui aérodynamique. Vous y gagnerez 0,1 seconde en fin de compte. Croyez-moi, les 2,9 secondes pour atteindre 100 km/h sont amplement suffisantes pour vous accrocher un sourire au visage. La SV affichera 2,8 secondes pour le même exercice.

Le tableau serait incomplet sans l’addition d’un choix de modes de conduite, selon votre humeur. D’entrée, il faut savoir que l’Aventador peut se conduire au quotidien en mode Strada. En mode Sport, la voiture devient plus violente sans compter la sonorité de la mécanique qui en rajoute. Pour compléter, le mode Corsa permet d’exploiter à fond les attributs de votre Aventador sur une piste. Grâce à un rouage intégral efficace, l’Aventador se plaque au sol sans broncher.

Malgré son air de félin prêt à sauter, cette Lamborghini demeure relativement douillette. Ce n’est pas le confort d’une grande berline allemande, mais il est tout de même étonnant pour une voiture au caractère si bouillant. Si vous désirez profiter de la courte période estivale, la version cabriolet est pour vous. De plus, vous aurez le bonheur de savourer pleinement la sonorité de l’orchestre logé à l’arrière.

Somme toute, Lamborghini peut profiter d’une certaine pérennité grâce à l’apport technologique d’Audi. Loin des bolides spectaculaires, mais difficiles à conduire, l’Aventador rivalise les plus belles exotiques du monde. Son seul handicap est son prix. En contrepartie, cette caractéristique lui confère toute l’exclusivité recherchée.

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