Ferrari 488 2017: À l’ère turbo

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Gabriel Gélinas

Transformation radicale pour la récente évolution de la sportive à moteur central de Ferrari qui, l’an dernier, mettait au rancart le fabuleux V8 atmosphérique de la défunte 458 Italia, au profit d’un tout nouveau V8, turbocompressé, qui anime la nouvelle 488 GTB. Deuxième modèle de la marque à adopter la suralimentation par turbo, la 488 GTB fait la démonstration d’une grande maîtrise des motoristes de la marque italienne puisque le nouveau V8 turbo est à la fois plus puissant et possédant plus de couple que le V8 atmosphérique. La 488 GTB se montre donc plus rapide, en ligne droite et en virages, et une page d’histoire se tourne avec cette sportive accomplie.

La désignation GTB fait écho à la première 308 GTB, née il y a quarante ans, et le chiffre 488 évoque le volume de chaque cylindre du moteur, volume chiffré à 487,7 centimètres cubes.

Prendre le volant d’une Ferrari à moteur central qui mise, avant toute chose, sur la sportivité et sur la dynamique est toujours un événement en soi. Ayant eu l’occasion d’essayer les 360 Modena, F430, et 458 Italia, je n’ai pas eu de mal à retrouver mes repères à bord de la 488 GTB dont l’habitacle adopte, encore et toujours, une configuration de type cockpit.

Ici, les principales commandes sont regroupées sur le volant ou sur l’un ou l’autre des deux blocs orientés vers le conducteur. Le tachymètre, dont le fond est jaune sur notre voiture d’essai, est localisé en plein centre et deux écrans multifonctions en couleur sont disposés de part et d’autre du compte-tours. Dès le démarrage, le moteur prend vie avec cette sonorité typique du V8 à vilebrequin à plat, qui se retrouve toutefois un peu étouffée par les deux turbocompresseurs.

Évasion

En zone urbaine, en mode automatique, la boîte à double embrayage à sept rapports commande le passage aux rapports supérieurs rapidement, histoire de garder les révolutions-moteur à un niveau très bas et de bonifier la consommation. La 488 GTB se conduit aussi facilement en ville qu’une Honda Civic, dont la pédale de frein serait extrêmement sensible.

Pour exploiter le plein potentiel de performance de la 488 GTB, il faut s’évader… S’évader vers les routes secondaires, souvent désertes, où la voiture peut s’exprimer sans contraintes. C’est dans cet environnement moins restrictif que l’on se plaît à évaluer les différences de comportements routiers de la 488 GTB, dont la conduite est paramétrable au moyen du manettino, localisé sur le volant.

Par rapport à la 458 Italia, la 488 GTB livre plus. Plus de puissance, avec 100 chevaux supplémentaires, plus de couple et plus d’appui aérodynamique à haute vitesse. La livrée du couple est toute aussi immédiate et les changements de rapports sont plus rapides. Tous ces éléments font en sorte que la conduite de la 488 GTB devient rapidement physique lorsqu’on la pousse vers ses limites très élevées.

Les révolutions-moteur augmentent tellement vite qu’il faut se fier aux lumières, disposées sur la partie supérieure du volant, pour changer de rapport lorsqu’elles sont toutes allumées, signifiant que le régime maximal est atteint. La livrée de la puissance est très linéaire et la poussée vers l’avant, phénoménale. En apprenant que les turbines des turbocompresseurs sont faites d’un alliage de titane et d’aluminium et qu’elles sont montées sur des roulements à billes, on comprend pourquoi ce moteur turbo est aussi vif.

La dynamique remarquable et l’excellente tenue de route de la 488 GTB s’expliquent par l’équilibre de son châssis et par l’efficacité des liaisons au sol, assurées par les amortisseurs magnétorhéologiques, dont la fermeté est ajustable. Il est facile d’apprivoiser le comportement de la 488 GTB à haute vitesse puisque l’on sent bien que la limite est atteinte, alors qu’un léger sous-virage se manifeste tout en douceur. La direction est un brin légère, une caractéristique partagée avec les modèles précédents, et les freins en composite de céramique sont d’une efficacité redoutable, assurant une décélération massive à chaque sollicitation.

Une aérodynamique étudiée

Toute en courbes, la plastique de la 488 GTB est frappante, mais son look est le résultat d’une obsession constante pour l’efficacité aérodynamique acquise par la marque en compétition. Aileron fixe sous le bouclier avant, volets mobiles sous le diffuseur arrière, flancs creusés, tout a été conçu afin de générer un appui aérodynamique de 325 kilos à 250 kilomètres/heure. Même les poignées des portières sont conçues afin de canaliser le flot d’air vers les prises d’air latérales.

Avec la 488 GTB, Ferrari réussit avec brio la transition vers les moteurs turbocompressés plus performants et plus efficients en consommation, en conservant l’identité et le caractère très typé de cette exotique. Une belle réussite.

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