Bentley Bentayga 2017: Pourquoi n’y a-t-on pas pensé avant?

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Alain Morin

Les constructeurs automobiles investissent des sommes folles pour mieux comprendre les besoins du marché. Et pour les créer quand ils n’existent pas. Comment expliquer autrement la commercialisation, par exemple, d’un BMW X6 ou d’un Mercedes-Benz Coupé GLE?

Curieusement, personne n’avait encore pensé investir dans le marché du VUS de prestige. Certes, depuis plusieurs décennies, Range Rover, Mercedes, BMW et Porsche proposent des modèles suffisamment dispendieux pour éloigner la plèbe mais, malgré l’envoûtement du public pour les VUS de plus en plus dispendieux, les marques de prestige demeuraient étonnamment silencieuses.

Il y a quelques années, Lamborghini avait présenté le Urus, un VUS qui devrait être commercialisé en 2018 et dont le prix devrait logiquement être d’une totale indécence. Or, c’est Bentley qui, la première, s’engouffre dans ce marché très lucratif avec son Bentayga. En 2012, la marque de Crewe, en Angleterre, avait dévoilé le concept EXP 9 F, qui affichait une calandre pour le moins… comment le dire poliment… différente. Le Bentayga, dévoilé au Salon de Francfort à l’automne 2015, est bien plus doux pour la rétine. Le nom, qui semble un mélange entre un cri de guerre et la taïga, provient d’une formation rocheuse des îles Canaries.

Le Bentayga est construit sur la plate-forme qui héberge les Audi Q7 ainsi que les futurs Volkswagen Touareg et Porsche Cayman. Même si ses lignes extérieures en imposent et affichent une présence hors du commun, l’habitacle n’est pas très grand. On n’est pas dans un Mazda CX-3, loin s’en faut, mais ceux qui recherchent d’abord de l’espace feraient mieux de regarder ailleurs. Heureusement pour Bentley, il n’y a pas d’ailleurs!

Du grandiose, même dans les détails

L’habitacle, on s’en doute, ne fait pas dans la parcimonie. Une fois les portières refermées – automatiquement –, l’on se retrouve dans un cocon recouvert des cuirs les plus fins, de boiseries exquises, choisies avec minutie, de chrome et d’aluminium de la plus haute qualité.

Pour Bentley, la tradition fait partie du quotidien et le Bentayga, bien qu’il soit tout à fait nouveau, n’échappe pas à cette règle. Les cadrans du tableau de bord et les différents boutons sont d’un design suranné que seules des années à perfectionner le passé peuvent créer. La chaîne audio Naim promet des décibels d’une grande pureté tandis que la montre, qui trône au tableau de bord, rassure conducteur et passagers sur cette richesse qui nous file entre les doigts, le temps. Quatre Bentayga dans le monde auront toutefois droit, pour la modique somme de 160 000 $, à une montre Breitling Mulliner Tourbillon, faite d’or et sertie de diamants. Le temps ne passera pas plus rapidement ou lentement, mais quatre personnes pourront avoir l’ultime impression de l’acheter.

Au moment de mettre sous presse, le Guide de l’auto n’avait pas pu prendre le volant du Bentayga mais, au moins, nous avons eu un accès privilégié avec ce monstre de prestige. Les sièges, pour le peu que nous nous y soyons assis, s’avèrent d’un confort exceptionnel. Et ils devraient le demeurer même après plusieurs heures de route si l’on se fie aux sièges des différentes Bentley essayées au fil des années. Les deux sièges arrière (en option, on peut obtenir une banquette pour trois personnes) sont tout aussi confortables, mais l’espace pour les jambes et la tête est compté. Une version allongée du Bentayga serait bienvenue!

Trop, ce n’est jamais assez

Sous le capot du Bentayga, le W12, qui officie déjà dans la gamme Continental, a été considérablement remanié. Le mot « peu » ne fait pas partie de sa fiche technique. À preuve, sa puissance de 600 chevaux et son couple de 664 livres-pied disponible entre 1 350 et 4 500 tr/min permettent à cet édifice de 2 440 kilos d’atteindre 100 km/h en 4,1 secondes, selon les chiffres de Bentley. Même si nos tests futurs donnaient 5,0 secondes, ça demeurerait quand même un exploit! La boîte automatique est une ZF à huit rapports, dont le fonctionnement devrait être aussi doux qu’une pluie de billets de 20 $ 100 $.

Le rouage intégral Torsen est contrôlé via une molette sur la console centrale. Pas moins de quatre modes (huit avec l’option Off-Road Specification) sont proposés au conducteur et nul doute que le Bentayga possède des qualités hors route nettement supérieures aux besoins des acheteurs.

Avec un prix de départ bien au-delà des 250 000 $, le Bentley Bentayga n’aura aucun mal à trouver preneur. D’ailleurs, au moment où vous lisez ces lignes, il y a de fortes chances qu’il soit déjà en concession. Allez, vite! Vous pourriez être l’un des premiers humains sur la planète à écrire un nouveau chapitre de l’histoire des VUS. Et ça, ça n’a pas de prix.

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