Audi A3 2017: Différences culturelles
En Amérique du Nord, une Audi, une BMW ou une Mercedes se doit d’être luxueuse et haut de gamme. Pourtant, ailleurs dans le monde, ces marques de prestige proposent des voitures relativement basiques, mais dotées des gênes qui ont fait leur réputation. Ce n’est pas pour rien que Audi met tant d’effort dans sa A3, sa plus petite voiture vendue chez nous. À peu près partout sur la planète, Audi offre même une A1. Cependant, ses chances de survie dans la jungle américaine seraient à peu près nulles. La A3 a beau être petite, elle est une Audi, tout ce qu’il y a de plus Audi.
Entièrement remaniée en 2014, la A3 distribuée au Canada se décline en trois configurations : berline, cabriolet et hatchback, cette dernière étant baptisée Sportback. Chaque année, Audi peaufine sa A3. 2017 ne fait pas exception. On retrouve peu de changements, mais ils sont notables.
- À lire aussi: Audi A3 2015-2020 : quoi savoir avant d’acheter?
Le plus remarquable concerne la partie avant, dont les phares affichent maintenant le même design que ceux de sa grande sœur, la A4, avec un décroché dans la partie inférieure. Du joli. Au point de pratiquement éclipser la grille, plus grande qu’avant. Les feux arrière ont aussi été revus. Dans l’habitacle, peu a changé dans les versions de base que sont les Komfort et Progressiv.
Virtuelle
La livrée haut de gamme, Technik, se voit dotée du Audi virtual cockpit, un système d’information, entièrement numérique, placé dans un grand écran juste devant le conducteur et remplaçant les jauges traditionnelles. Ce système, l’un des plus avancés, a d’abord été dévoilé sur la TT 2016 et est en train de se tailler une place dans l’ensemble de la gamme Audi.
À lui seul, la carte de navigation vaut le détour (façon de parler…) et il est beaucoup plus facile de suivre des instructions, diffusées en haute définition droit devant le conducteur, qu’en devant regarder vers le centre du tableau de bord. L’écran central est toujours là cependant, réglable en passant par le bouton de la console.
L’habitacle des A3, comme de toutes les Audi, est assemblé avec un soin quasiment maladif. La qualité des matériaux est fabuleuse, rien de moins. Les sièges sont fermes, mais ils supportent parfaitement bien les formes du corps. À l’arrière, c’est un peu moins reluisant et l’espace pour les jambes, surtout, est trop restreint. Il ne faut pas oublier que la A3 est une petite voiture, plus courte qu’une Ford Focus, par exemple.
Un nouveau 2,0 litres
Dans le rayon de la mécanique, les améliorations sont subtiles. Sauf pour la berline de base à roues avant motrices, qui reçoit un nouveau quatre cylindres de 2,0 litres en remplacement du 1,8 litre. Ce 2,0 litres est plus puissant et possède plus de couple que le moteur qu’il remplace. Il ne donne pas d’ailes à cette A3, mais il autorise des départs et des dépassements sécuritaires et devrait consommer raisonnablement.
Sa boîte de vitesses, quant à elle, est nouvelle. Il s’agit d’une automatique à sept rapports avec double embrayage qui se laisse oublier tellement elle fait son travail de façon transparente. Mais quand on en a besoin, lors d’un dépassement par exemple, elle se réveille aussitôt et se précipite au travail avec entrain. Je connais plusieurs patrons d’entreprise qui aimeraient bien l’embaucher!
Pour les autres versions, c’est le statu quo. La berline quattro ainsi que le cabriolet, offert uniquement avec le rouage intégral, continuent de se balader au gré d’un autre 2,0 litres, mais développant 220 chevaux, et d’une boîte S tronic à six rapports. Je ne serais pas surpris si d’ici quelques années, toute la gamme Audi héritait de l’automatique à sept rapports dont nous parlions un peu plus tôt.
De son côté, la berline S3 continue de faire des ravages dans le cœur des amateurs de performance. Cette voiture n’en fait pas trop, juste assez. Toutes les qualités mécaniques et esthétiques de la A3 sont ici rehaussées avec doigté. Dommage que la RS 3, avec ses 367 chevaux, soit réservée au marché européen.
Enfin, la Sportback est encore offerte, mais uniquement avec une motorisation hybride rechargeable e-tron. Audi annonce l’autonomie « d’une voiture à essence », ce qui ne veut absolument rien dire! Malgré tout, le moteur à essence de 1,4 litre et le moteur électrique, avec 204 chevaux combinés, procurent des accélérations vives et permettent de s’en tirer avec une consommation moyenne réaliste de 6,5 ou même de 6,0 l\100 km. Un collègue s’est même déjà vanté d’un 5,3.
Décidément, la gamme A3 d’Audi prouve qu’une petite voiture peut très bien être construite avec sérieux, être raffinée et agréable à conduire. Mais allez dire ça à des Américains qui tripent encore sur les gros V8…