Buick Regal 2017: En quête de personnalité
S'il y a une marque américaine qui a profité de la mondialisation, c'est bien Buick! Pourtant, il y a une dizaine d'années, Buick était perçue comme moribonde en Amérique du Nord. Toutefois, le marché chinois a donné une neuvième vie à l’entreprise centenaire qui a survécu à plusieurs crises depuis sa création en 1903. Or, Buick doit sa renaissance non seulement à la Chine, mais aussi aux consommateurs nord-américains qui sont maintenant moins gênés de se promener au volant d'une marque vénérée par leurs grands-parents.
Cette perception favorable envers Buick a été un travail de longue haleine pour ses dirigeants et ingénieurs. En plus d'augmenter la qualité de fabrication et la fiabilité de leurs produits, ces derniers ont dû développer des véhicules aux lignes contemporaines et à la conduite plus amusante. On se rappellera que le renouveau de la marque avait débuté en 2011 avec la résurrection de la Regal, un modèle portant un vieux nom mais doté d'une silhouette jeune et athlétique.
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Lors de son retour, le défi de la Regal n'était pas de tout repos puisqu'on la confrontait aux BMW Série 3 et Mercedes-Benz Classe C, des modèles plus cossus et aguerris qui offraient des moteurs à six ou huit cylindres. La comparaison était boiteuse car la Regal était équipée de tire-pois pour rivaliser avec les performances des modèles allemands. En effet, les quatre cylindres de cette époque étaient moins évolués et puissants qu'aujourd'hui et devaient évoluer dans un monde où le moteur à six cylindres régnait en roi et maître.
Mais les choses ont changé. La mise au point de quatre cylindres turbo à haut rendement et la démocratisation de Mercedes et Audi ont mené à la création de nouveaux modèles comme la CLA et l'A3, lesquelles jouent désormais dans les plates-bandes de la Regal. Il est vrai que la Regal est plus grande que ces deux rivales, par contre elle se situe dans le même créneau de prix. À la limite, on pourrait dire que la Regal rivalise autant avec les Mercedes CLA et Classe C que les Audi A3 et A4 en s'immisçant dans les deux catégories à la fois.
L'héritage de Buick
L'image de Buick n'a pas toujours été associée au monde du troisième âge. En effet, la performance fait partie de son ADN depuis plus d'un siècle, notamment en course NASCAR et aux 500 miles d'Indianapolis. Parmi les modèles qui ont fait l'histoire de Buick, on trouve : la « Bug » Special 60 1910, la Century 1938, la Special 1963, la GSX 1970 et la Grand National GNX 1987. L'actuelle Regal essaie tant bien que mal de concilier cet héritage avec un quatre cylindres turbo optionnel de 2,0 litres qui développe 259 chevaux et 295 livres-pieds de couple. Ce qui n'est pas si mal... Mais rien de comparable au V8 455 Stage I de la Buick GSX 1970 qui produisait 510 livres-pieds de couple!
Quant à l'autre moteur de la Regal, le quatre cylindres de 2,4 litres livré de série, il s'est converti depuis 2014 à la technologie d'hybridation légère eAssist de GM. Ce système fait appel à un petit bloc-batteries au lithium-ion (0,5 kWh) et un ensemble moteur-alternateur électrique pour permettre le freinage par récupération. Au lieu d'assurer une propulsion entièrement électrique, le système fournit une assistance en accélération ou à vitesse continue au moteur à essence. Le dispositif eAssist sert également à diminuer la consommation du moteur en décélération, ou lors d'un arrêt à un feu rouge par exemple.
Il est indéniable que le moteur turbo de 2,0 litres manque de pep même si la Regal parvient à réaliser le 0-100 km/h en moins de 7,5 secondes. Pour imposer le respect et se tailler une place dans un segment aussi contingenté, une version avec une puissance avoisinant 300 chevaux ferait un malheur.
Américaine ou germanique
Si l'attrait des moteurs est remis en question, le comportement routier comble les attentes. Cette bagnole est silencieuse comme… une Buick! L'ajustement des suspensions et le dosage de la direction procurent un bon confort et une conduite dynamique. En virage, elle demeure stable et prévisible comme une voiture germanique! Normal puisque la Regal partage sa plate-forme et la majorité de ses composantes avec l'Opel Insigna, une berline allemande vendue en Europe. Seul bémol, la visibilité est perturbée par la largeur des piliers.
Avec ses dimensions de voiture intermédiaire, son prix calqué sur celui d’une voiture allemande d'entrée de gamme et sa ligne de toit qui s'apparente à un coupé-berline, il est difficile de définir la Regal. À qui s'adresse-t-elle vraiment?