Lotus Evora 2017: Gardienne du fort

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Jacques Deshaies

Encore aujourd’hui, le constructeur britannique (et malaisien) Lotus résiste à sa disparition. Après la promesse de quatre nouveaux modèles au Mondial de Paris il y a quelques années, il ne se passe plus rien. L’Elise et l’Exige sont disparues du marché nord-américain tandis que l’Evora fait cavalier seul. Si cette dernière assurait une certaine présence et surtout une accessibilité au chapitre du prix, disons que la nouvelle Evora 400 vous fera hésiter.

Il est difficile de comprendre la philosophie de mise en marché de Lotus. Si au moins la direction avait conservé l’Evora « ordinaire », les acheteurs auraient repris confiance et auraient pu goûter aux produits de la marque. Eh bien non! Elle est carrément remplacée par une copie plus puissante qui coûtera presque 50 000 $ de plus. Et une fois le cap des 125 000 $ franchis, la concurrence devient plus virulente.

Il est vrai que les normes de sécurité de plus en plus sévères poussaient l’Evora de première génération vers la sortie. Mais à regarder sa remplaçante, il n’aurait sans doute suffi que d’un petit effort pour l’adapter à la nouvelle réalité. Néanmoins, parlons un peu de cette bête esseulée.

Raffinement

Au premier coup d’œil, l’Evora 400 porte la même silhouette que l’Evora tout court. Un profil élancé qui s’abaisse un peu pour laisser place aux entrées d’air du compartiment moteur. La partie arrière est toujours aussi trapue et est surmontée d’une lunette presque à l’horizontale. C’est en fait la structure type d’une voiture exotique.

Cette Evora 400 présente un bouclier avant plus agressif avec une grille plus imposante et des bandes DEL insérées dans les entrées sous les phares. Même exercice pour la partie arrière qui porte un diffuseur revu et qui s’intègre mieux au dessin de la carrosserie. Mais la base de la voiture demeure inchangée. Les seules parties modifiées sont remoulées. Question de budget, encore une fois.

C’est l’habitacle qui se transforme avec évidence. Au premier contact visuel, le tableau de bord est beaucoup plus moderne. À la manière des belles exotiques de ce monde, une large bande de cuir ou de suède traverse l’habitacle en sa largeur. Sur celle-ci se dépose la nacelle principale des instruments. Au centre, l’écran multimédia surplombé par les petits contrôles de certains accessoires assure la continuité avec la console centrale. Comme pour imiter certains modèles Ferrari et autres, les buses de ventilation sont mises en évidence de chaque côté de la planche de bord et au centre près du pare-brise. Le coup d’œil est plus joli que dans l’Evora de première génération.

Malgré ces changements, l’habitacle est toujours aussi exigu et la visibilité plutôt réduite. Les manœuvres dans les stationnements comme dans la circulation lourde commandent toute votre attention. Pour le rangement, il faudra également se contenter d’espaces limités. Une version 2+2 est encore au catalogue. À ce chapitre, cela frise le poisson d’avril. Les deux sièges arrière peuvent à peine recevoir un chaton. Rien de plus!

Quelques chevaux supplémentaires

Cette Evora 400 annonce déjà ses couleurs. Elle porte en son cœur un V6 de 3,5 litres d’origine Toyota dont s’extirpent plus de 400 chevaux. Ce groupe motopropulseur demeure le même que celui de la précédente version S de l’Evora. Si la puissance grimpe de 55 chevaux, le couple, lui, passe de 295 à 302 livres-pied. Le groupe se complète par une boîte manuelle à six rapports ou, moyennant supplément, une boîte automatique également à six rapports. Le constructeur annonce un 0-100 km/h en moins de 4,2 secondes.

Au moment de mettre sous presse cette 51e édition du Guide de l’auto, cette nouvelle Evora n’avait toujours pas passé les tests d’homologation du côté des États-Unis. Pour cette raison, nous n’avons malheureusement pas pu mettre la main sur ladite Lotus. C’est vraiment dommage, car nous aurions aimé comparer cette dernière évolution versus la version S déjà essayée l’an passé.

C’est dire à quel point le petit constructeur britannique est en manque de ressources financières. Cette nouvelle Lotus devait se pointer le nez au Canada en décembre dernier. Pour l’instant, le concessionnaire de la marque au Québec nous indique qu’elle pourrait apparaître chez nous en août au plus tôt. Ce qui est d’autant plus navrant, c’est qu’avec le support d’un grand manufacturier, la société Lotus aurait bien pu se loger parmi les exotiques les plus prisées, comme les Lamborghini de ce monde. Par exemple, Toyota aurait bien pu mettre la main sur les actifs et consacrer l’énergie nécessaire à sa survie. Le résultat aurait été beaucoup plus probant que l’aventure Scion. Je dis ça de même…

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