Ferrari F12 2017: Racée et radicale
À l’heure où tous les constructeurs, même Ferrari, adoptent la suralimentation par turbocompresseur, en vue de réduire la cylindrée de leurs moteurs pour atteindre de nouvelles cibles de consommation et d’émissions polluantes, la F12berlinetta, du constructeur italien, mise toujours sur un V12 atmosphérique de 6,3 litres. Livrant plus de 700 chevaux aux seules roues arrière, ce moteur permet à la très racée et très radicale italienne de s’exprimer avec panache.
Avec une zone rouge qui débute à 8700 tours/minute, on peut dire que le V12 aime la haute voltige et, selon Ferrari, la F12berlinetta accélère de 0 à 100 kilomètres/heure en 3,1 secondes, de 0 à 200 en 8,5 secondes, et sa vitesse de pointe est de 340 km/h. Comme c’est le cas avec toutes les exotiques animées par des moteurs hyperpuissants, la contribution des systèmes électroniques d’aide à la conduite s’avère aussi providentielle qu’essentielle.
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L’électronique au service de la performance
C’est par le célèbre manettino, localisé sur le volant, que le conducteur peut régler le degré d’intervention de l’électronique selon plusieurs modes, qui rendent la voiture aussi docile qu’une berline conventionnelle ou aussi furieuse qu’une véritable auto de course. Il est également possible de désactiver complètement le contrôle électronique de la stabilité. Cette assistance électronique au pilotage prend la forme du système de contrôle de la traction, de celui de la stabilité F1-Trac, d’un différentiel piloté électroniquement, de suspensions adaptatives et d’un système de freinage ABS, calibré en fonction des caractéristiques de performance des pneus Michelin Pilot Super Sport qui équipent cette sportive de haut calibre.
La F12berlinetta a été créée conjointement par le Ferrari Style Center et par le carrossier Pininfarina. Avec son style ravageur et ses proportions classiques, elle respecte en tous points les critères d’une voiture de Grand Tourisme, assurant ainsi une filiation directe avec les modèles antérieurs que sont les 599 GTB et 575 Maranello. La forme est classique, avec un très long capot recouvrant le V12 atmosphérique logé en position centrale avant, mais la technique est de pointe, la F12berlinetta étant construite sur un châssis de type space frame, réalisé avec douze types différents d’alliages d’aluminium et drapé d’une carrosserie faite de matières composites.Tout comme les autres voitures de la marque au cheval cabré, l’aérodynamisme de la F12berlinetta a fait l’objet de savantes études en soufflerie, ce qui explique son coefficient aérodynamique très bas, chiffré à 0,29, et le fait que la voiture génère 123 kilos d’appui aérodynamique à 200 kilomètres/heure. Cette obsession de l’efficacité aérodynamique explique également pourquoi la F12berlinetta est dotée d’un système de refroidissement actif des freins, composé d’aubes directrices qui ne s’ouvrent que lorsque les températures de freinage sont suffisamment élevées, et qui demeurent closes lorsque le refroidissement maximal des freins n’est pas essentiel.
Encore plus radicale
Comme si ce n’était pas assez, la célèbre marque de Maranello a lancé, l’an dernier, une version encore plus radicale appelée F12tdf, les lettres « TDF » faisant référence à la désignation « Tour de France », utilisée par Ferrari pour certains modèles de la marque, développés pour la compétition dans les années cinquante et soixante.
Pour cette évolution de la F12berlinetta, la puissance du moteur est portée à 769 chevaux à 8500 tours/minute alors que le couple passe de 509 à 519 livres-pied. La boîte à double embrayage passe les rapports plus rapidement et le poids est réduit de 110 kilos. Le rapport poids/puissance est donc encore plus favorable, ce qui explique pourquoi le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure se fait en 2,9 secondes avec ce modèle spécial.
Par rapport à la F12berlinetta conventionnelle, tous les panneaux de carrosserie ont été modifiés, le look devenant ainsi encore plus typé. Avec ces modifications, l’appui aérodynamique est amélioré de 87 pour cent, selon les concepteurs. Les voies avant et arrière sont plus larges et les ingénieurs de la marque ont également développé un système de roues arrière directrices pour rendre la voiture plus agile en virages. À noter que l’exclusivité est assurée puisque Ferrari ne construira que 799 exemplaires de la F12tdf.
Comme toujours chez Ferrari, l’acheteur d’une F12berlinetta devra composer avec des délais de livraison chiffrés en mois, voire en années; peut-être devra-t-il faire l’acquisition d’une Ferrari d’occasion entretemps, histoire de montrer patte blanche et faire la preuve du sérieux de sa démarche. Quand l’offre est très nettement en deçà de la demande, c’est parfois le genre de concessions qu’il faut faire.