BMW X5 2017: Ange et démon

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Alain Morin

Les constructeurs de voitures de prestige allemands sont bien connus du public et les noms BMW, Mercedes-Benz, Audi ou Porsche sont sur toutes les lèvres. Malgré tout, ils demeurent de petits joueurs sur notre marché. En 2015, par exemple, ces quatre constructeurs ont vendu un peu plus de 110 000 véhicules au Canada. Ford, à elle seule, plus de 275 000. Vous me direz que les produits Ford – ou GM ou FCA – sont moins dispendieux, qu’ils s’adressent à un public différent, bla-bla-bla. N’empêche que…

Une des façons qu’ont trouvées les Allemands pour vendre plus de voitures sans qu’il leur en coûte les yeux de la tête est de multiplier les versions d’un modèle. Juste pour le X5, qui s’est vendu à 5 381 exemplaires au pays l’an dernier, on compte quatre motorisations et un modèle coupé (X6) disponible avec deux moteurs. Chacun de ces moteurs donne une personnalité différente au véhicule. Et ce n’est rien, vous devriez compter le nombre de déclinaisons des différentes Porsche et des Mercedes!

Le bas de gamme du X5 (à plus de 66 000$, quand même) possède un six cylindres en ligne turbocompressé de 3,0 litres développant 300 chevaux et autant de couple. Les accélérations de ce XDrive35i ne sont pas démentes, mais ne sont pas agonisantes non plus. Et la sonorité de l’échappement s’avère fort agréable… plus que les arrêts à la pompe. Avec un poids de près de 2 200 kilos, on ne peut pas s’attendre à une consommation de Prius! Il peut tirer jusqu’à 750 kilos (1 653 livres) si la remorque ne possède pas de freins.

Ange

Nouveau l’an dernier, le xDrive40e, un hybride rechargeable (plug-in), est doté d’un quatre cylindres turbo de 2,0 litres, qui s’allie à un moteur électrique pour générer des accélérations très potables et une consommation tout à fait honorable. La semaine où nous en avons fait l’essai, la porte cachant la fiche était brisée et ne pouvait être ouverte, même en tirant sur le câble d’appoint sous le capot. Nous avons donc conduit le véhicule toute la semaine sans le recharger et il a tout de même terminé avec une moyenne de 10,9 l/100 km. Pour une montagne de plus de 2 300 kilos, c’est remarquable.

La palme de l’économie d’essence revient toutefois à la version xDrive35d, dont le 3,0 litres ne développe que 255 chevaux, mais un couple de 413 livres-pied disponible dès 1 500 tr/min, qui autorise des reprises musclées. C’est la beauté des moteurs diesel. En plus de consommer relativement peu, l’autonomie est bonifiée. Assez curieusement, ce modèle ne remorque pas davantage que le xDrive35i, mais, à sa décharge, avec ce poids supplémentaire à l’arrière, il ne consommera guère plus qu’en temps normal. C’est une autre beauté des moteurs diesel.

Démon

La livrée xDrive50i, de son côté, ne fait pas dans la dentelle avec un V8 de 4,4 litres développant la bagatelle de 445 chevaux. Le temps requis pour accomplir le 0-100 km/h est inversement proportionnel à sa consommation d’essence et annule tous les efforts écologiques faits par le xDrive40e. Ce xDrive50i vous impressionne ou vous écœure? Attendez de faire l’essai d’un X5 M de 567 chevaux! C’est l’enfer, rien de moins, et les oreilles sont au paradis à chaque coup d’accélérateur. Il est immensément lourd, intensément rapide et joyeusement impertinent. On adore ou on déteste, point. Personne ne peut juste dire ‘’bof’’.

Si le modèle rechargeable s’avère le moins sportif du groupe, il est loin d’être le plus démuni à la première courbe venue. Sa direction est assez légère en mode Normal et s’intensifie un peu en mode Sport. Pas de mode Sport + pour cette version écolo, mais personne ne devrait s’en plaindre. Plus on monte dans la hiérarchie du X5, plus le comportement devient sportif pour culminer avec la version M, dont la tenue de route semble défier les lois physiques, surtout en mode Sport +. Il est toujours impressionnant de lancer un monstre de ce poids dans une courbe et en ressortir sans jamais avoir noté de roulis. Mais, car il y a toujours un ‘’mais’’, les pneus à taille basse et aussi larges qu’une autoroute (285/35ZR21 à l’avant et 325/30ZR21 à l’arrière) suivent fidèlement la moindre roulière. Ça garde son pilote éveillé! Ah! oui, le X5 M engloutit autant de liquide que Manic 5.

Quant au X6, il s’agit essentiellement d’un X5 dont on a amputé une partie du coffre pour courber la ligne du toit et dont le prix a été augmenté de quelques milliers de dollars. Pour ce VUS absolument pas utilitaire, seules les versions xDrive35i, xDrive50i et M sont offertes.

Qu’il s’agisse d’un X5, d’un X6, que le moteur soit sobre ou alcoolique, BMW a enfin réussi à rendre son système multimédia iDrive presque convivial. Tous les sièges sont confortables et certaines versions du X5 peuvent même recevoir une troisième banquette. Vaut-elle les 2 100$ demandés? On se dit que rendu là, ça ne fera que quelques dollars de plus par mois…

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