Lamborghini Murcielago, LP640 pour 640 chevaux
Lorsque la Gallardo est arrivée en 2003, la Murcielago a pris un sérieux coup de vieux, la plus petite et la plus récente des Lamborghini étant presque aussi rapide que sa grande sœur. Cependant, au dernier Salon de l’auto de Genève, Lamborghini a retenu l’attention en dévoilant une version encore plus performante de l’exotique Murcielago appelée LP640 qui est animée par une version plus puissante du moteur V12 dont la cylindrée est passée de 6,2 à 6,5 litres ce qui permet de livrer 640 chevaux. Ce nouveau modèle a été conçu afin de rivaliser directement avec les Mercedes-Benz SLR et Porsche Carrera GT.
La table est donc mise pour la reprise des hostilités dans la course vers la suprématie en termes de puissance brute dans ce monde parallèle des gens riches, insensible aux fluctuations de l’économie ou du prix du carburant. La LP640 a été développée pour ceux qui sont incapables de se contenter des 580 chevaux de la Murcielago originale qui représente la quatrième génération de la voiture à moteur central de la marque, et qui fut précédée par des modèles ayant marqué l’histoire et portant les noms Countach et Diablo. La LP640 se démarque également par ses parties avant et arrière redessinées ainsi que par ses roues en alliage d’un nouveau design. Parmi les acheteurs de Lamborghini, les plus extrovertis pourront commander un capot moteur transparent afin d’admirer la mécanique, la marque au taureau imitant de ce côté sa rivale Ferrari qui propose de série un tel capot sur sa F430.
Le roadster
Le modèle roadster de la Murcielago est équipé d’un toit tellement simpliste que l’acheteur est prévenu de ne pas rouler à plus de 160 kilomètres/heure si celui-ci est en place parce qu’il pourrait tout simplement partir au vent… Lorsque le toit est retiré et remisé dans le coffre, on peut apprécier la sonorité particulière du V12 au-delà de la barre des 5 000 tours/minute. Comme la poussée est de 580 chevaux, il est possible de dépasser la limite légale de 100 kilomètres/heure au Québec en n’utilisant que la première vitesse de la Murcielago dont les boîtes manuelle et robotisée comptent toutes deux six vitesses. L’influence germanique du groupe Volkswagen se remarque par la présence d’un rouage intégral emprunté chez Audi que l’on retrouve à la fois sur la Murcielago et sur la Gallardo. La carrosserie de ce bolide italien est réalisée presque entièrement en fibre de carbone à l’exception du toit et des portières qui sont en acier. Quant à la conception des portières en élytre de la Murcielago, il est évident que cela ajoute une touche d’exotisme à la voiture tout en permettant une certaine filiation avec les modèles précédents, mais ces portières ne facilitent pas l’accès à bord.
En approchant la Murcielago, on ne manque pas d’être frappé par le fait que la voiture est très basse puisqu’elle ne fait que 42 pouces en hauteur, alors que sa largeur hors tout est de 80 pouces et demi. En s’installant au volant, on note immédiatement que l’on est assis très bas dans la voiture ce qui gêne un peu la visibilité tout en créant un habitacle plus intimiste en raison de la ceinture de caisse qui paraît alors surélevée. Il y a cependant assez d’espace pour accommoder les grands gabarits qui souffriront moins aux commandes de la Murcielago qu’au volant de certaines rivales. L’ergonomie déficiente des défuntes Countach et Diablo fait désormais place à un habitacle signé Audi qui ne prête pas flanc à la critique à cet égard, exception faite des boutons de la chaîne audio qui sont très petits. Le design du levier de vitesse de la boîte manuelle offre une touche rétro avec sa grille de sélection métallique et son pommeau métallique qui devient vite brûlant lorsque la voiture est exposée au soleil.
Le degré de sophistication technique de la Murcielago se retrouve rehaussé d’un cran par la présence d’amortisseurs à calibration électronique ainsi que d’éléments mobiles qui apportent notamment un plus grand flot d’air au moteur afin d’assurer un refroidissement plus efficace. On aurait cependant aimé que la même attention soit accordée aux freins qui ont tendance à s’échauffer rapidement, ce qui affecte inversement les distances de freinage lors de la conduite sur circuit, et ce qui constitue le principal point faible de la Murcielago. Elle a de la gueule et du cœur, mais la Murcielago souffre un peu de la comparaison avec les modèles en provenance de chez Ferrari, et même avec la Gallardo qui offre des performances relevées tout en étant moins chère. La mission donnée à la nouvelle LP640 est donc de rehausser la barre d’un cran pour assurer la pérennité du modèle.
feu vert
Lignes racées
Puissance du moteur
Tenue de route performante
Visibilité vers l’arrière
Exclusivité assurée
feu rouge
Freins peu endurants
Accès à l’habitacle
Position de conduite un peu basse