Jaguar XE 2017: Par la grande porte

Publié le 1er janvier 2017 dans 2017 par Jacques Deshaies

La Jaguar XF avait la mission d’accueillir les nouveaux clients au sein de la gamme britannique. Trop chère pour convaincre les acheteurs de faire le saut chez Jaguar, un modèle plus abordable était toutefois nécessaire. La XE vient combler le vide, et elle était attendue depuis longtemps, cette berline de format compact. Car il faut bien la catégoriser ainsi. Les ambitions de Jaguar sont claires : le fabricant veut atteindre le niveau de ventes de ses concurrents allemands.

Évidemment, la hausse du volume des ventes a le même effet sur les profits. Les trois grands fabricants de voitures de luxe, Audi, BMW et Mercedes-Benz, vendent entre 1,6 et 1,8 million de véhicules par année. Le rêve pour Jaguar! Et la majeure partie de ces revenus proviennent des voitures compactes ainsi que des utilitaires de même gabarit.

Cette XE pourrait bien permettre d’atteindre ces objectifs. Mais est-elle en mesure d’affronter la concurrence confortablement installée ? En partie, je crois que oui. Le nom Jaguar porte tout de même une riche histoire et une certaine noblesse. D’ailleurs, je crois fermement que ce sont les constructeurs japonais qui vont en payer le prix. Entre une Acura TLX ou une Lexus IS, je choisis cette XE. Et sans me questionner au sujet de la fiabilité. Car avouons-le, sur ce plan, Jaguar n’a pas toujours pas eu un beau bulletin.

Elle accroche

Pour ce qui est de l’apparence, je dois avouer qu’elle accroche le regard. Bien qu’elle soit un peu trop semblable à la XF, elle demeure séduisante. Oui, elle reprend la grille identitaire qui lui est propre, mais c’est devenu la norme dans l’industrie. Il faut bien savoir si c’est une Jaguar sans utiliser des jumelles!

Pour le reste, il y a des différences. Le capot est un peu plus plongeant tandis que les porte-à-faux sont écourtés. D’ailleurs, certains éléments, comme le pare-chocs arrière, rappellent étrangement ceux de la concurrence. Sa silhouette propose un style très dynamique et s’approche des versions plus pointues – et plus puissantes – chez Jaguar, comme une SVR, par exemple.

À l’ouverture des portières, on découvre une présentation de bon goût. Le tableau de bord se pointe avec un certain style, mais demeure tout de même assez épuré. Attention aux versions de base qui annoncent certains plastiques de mauvais goût, comme la surface complète de la planche de bord.

On retrouve néanmoins un écran multimédia de grande dimension et une ergonomie bien réalisée. Évidemment, si Saab avait sa clé d’allumage dans la console centrale et Porsche, du côté gauche du volant, cette XE propose encore et toujours un levier de vitesse rotatif qui s’élève de la console centrale au démarrage et fait bonne impression aux premiers acheteurs. J’imagine toujours le jour où il ne voudra pas se montrer!

Diesel sur la ligne

Trop tard, peut-être, mais Jaguar nous offre une XE à moteur diesel en sol canadien. C’est un signe que la direction se veut agressive à souhait dans le segment. Aurait-on préféré une motorisation hybride et, au mieux, rechargeable? Honnêtement, je pense que oui. Le moteur diesel a connu ses heures de gloire et a créé des attentes à une certaine époque où Volkswagen dominait le marché. Aujourd’hui, nous sommes passés à autre chose, ou du moins, nous sommes sur le point de le faire.

De toute façon, cette XE se présente chez nous munie d’une motorisation turbodiesel, un quatre cylindres de 2,0 litres offrant une puissance de 180 chevaux. Pour le couple, pensez à 318 lb-pi. Jaguar annonce des 0-100 km/h en 7,9 secondes. À l’interne, on appelle cette nouvelle famille de moteurs compacts Ingenium.

Un seul autre moteur est proposé, soit un V6 de 3,0 litres à compresseur volumétrique, pour une puissance totale de 340 chevaux. Il faut également signaler que toutes les versions canadiennes sont équipées du rouage intégral de série. Pour ce qui est du comportement de cette XE, le châssis réalisé en grande partie en aluminium est rigide et assure un bel aplomb.

Notre essai étant réalisé dans les montagnes de l’état du Colorado, l’altitude a possiblement altéré les performances de nos voitures. Le moteur diesel semblait manquer de couple tandis que les accélérations du moteur V6 accusaient un certain recul par rapport à ses concurrentes directes.

Sommes toutes, il nous faudra comparer les protagonistes de façon équitable pour mesurer la portée de l’introduction de ce nouveau joueur dans la catégorie des compactes de luxe.

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