Mazda Mazda6 2017: Championne invaincue… et boudée
La Mazda6 a gagné de nombreux prix et nous la recommandons chaudement à quiconque se demande quelle berline intermédiaire acheter. La presse spécialisée apprécie généralement son style fluide et sa conduite dynamique.
Malgré tout, les ventes ne sont pas proportionnelles aux éloges : l’an dernier, 765 Mazda6 ont trouvé preneur au Québec. Pendant ce temps, Volkswagen a vendu 1 665 Passat, Subaru a vendu 1 307 Legacy, Kia a vendu 1 931 Optima et Toyota a écoulé 4 252 Camry! Mais pourquoi?
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Son style?
Peut-être est-ce à cause de ses lignes? La Mazda6 est audacieuse, ayant été dessinée pour 2012 selon le style KODO, celui qui définit les produits de la marque. Pour le millésime 2017, Mazda a choisi de procéder à des changements très mineurs sur l’extérieur de la berline. Même sans ces subtiles modifications, la Mazda6 est non seulement plus belle que la plupart de ses rivales – ce qui, je l’admets, est subjectif –, mais elle est aussi plus dynamique et ose sortir de l’ordinaire. Elle est longue, basse et effilée, comme une voiture sport.
Dans les versions de base, des roues de 17 pouces sont au programme; sur les versions haut de gamme GT, on retrouve de grosses jantes en aluminium de 19 pouces, en plus de phares à DEL et d’une ceinture de diodes, illuminant le pourtour intérieur de la grille lorsqu’on allume les feux avant. Décidément, peu importe votre choix, la Mazda6 paraît bien.
L’ennui, c’est que ses voluptueuses courbes n’influencent pas les acheteurs. Cherchons donc ailleurs.
L’habitacle, peut-être?
Encore une fois, ce n’est pas à l’intérieur que se cache la réponse des faibles ventes : la cabine de la Mazda6 est l'une des plus jolies et des mieux assemblées de son segment. Les sièges sont souples, facilement réglables pour trouver précisément la position de conduite idéale et le volant est juste de la bonne taille. Cette berline vous donnera l’impression d’être aux commandes d’un véhicule ajusté pour vous, un peu comme un complet fait sur mesure. Même constat pour les passagers arrière, puisqu’il y a suffisamment d’espace pour les grands gabarits.
Une climatisation bizone vient sur les modèles GS et GT, tandis que le régulateur de vitesse est de série, tout comme le démarrage par bouton-poussoir et les sièges chauffants. Côté infodivertissement, Mazda offre un écran de sept pouces contrôlable via la molette située juste derrière le levier de vitesse. Le fonctionnement du système multimédia n’est pas parfait – on note quelques ralentissements, et une ou deux fois où la radio satellite et le lecteur MP3 ont refusé de lire une piste –, mais il est supérieur à celui de beaucoup de ses concurrentes. De même, le maniement de la molette devient rapidement intuitif, on peut ainsi naviguer à travers les menus sans avoir à pianoter sur un écran tactile.
Serait-ce la motorisation?
Sous le stylisé capot de la Mazda6, il n’y a qu’une seule option : un quatre cylindres à injection directe de 2,5 litres et 184 chevaux. On peut cependant choisir la boîte de vitesses pour acheminer ces équidés aux roues avant : il y a une automatique à six rapports et une manuelle possédant le même nombre de vitesses. Ceci devrait donner un avantage à la Mazda6, puisqu’elle est l’une des seules, dans ce segment, à offrir une pédale d’embrayage. Néanmoins, un faible pourcentage des Mazda6 sont vendues avec cette configuration.
L’expérience de conduite de la Mazda6 se situe, honnêtement, à des années-lumière de ce qu’offre Honda ou Toyota : Elle est plus maniable et agile que ses concurrentes, et sa direction répond au doigt et à l’œil. De même, le moteur aime révolutionner haut et il délivre sa puissance de façon fluide. En fait, piloter la Mazda6, dans une suite de petits virages, fait ressortir toute l’ingénierie que le constructeur a apportée dans l’expérience de conduite; on voit immédiatement que la voiture partage plus d’un gène avec la MX-5.
Trop douée finalement
Tout compte fait, je crois que ce sont ses grandes qualités qui nuisent à la Mazda6; les clients de ce segment ne recherchent pas la sportivité, mais plutôt la fiabilité éprouvée et un style relativement anonyme. Ses suspensions, que nous adorons pour leur aplomb, sont jugées trop fermes par certains. Chez les berlines intermédiaires, l’acheteur moyen ne cherche pas à se démarquer… il suffit de regarder le nombre de Camry beiges, sur la route, pour s’en convaincre.
Malgré tout, si vous recherchez la plus plaisante, ou la plus jolie, tout simplement, LA berline intermédiaire que nous vous recommandons, n’allez pas plus loin, c’est la Mazda6.