Toyota Tacoma, costaud et rationel

Publié le 1er novembre 2008 dans 2009 par Marc Lachapelle

Toyota nous offre des camionnettes depuis déjà près de quatre décennies. Première à connaître une certaine réussite avec des camionnettes véritablement compactes vers la fin des années 70, elle dut composer avec la concurrence féroce des Américains durant les décennies suivantes. L’apparition en 2005 d’un Tacoma à la fois plus imposant, musclé et convaincant l’a relancé. Et cette année, le premier constructeur mondial ajoute de l’équipement et abaisse les prix pour faire encore mieux.

Au premier coup d’oeil, on est tout à fait pardonné de confondre une camionnette Tacoma avec une des versions de sa grande soeur, le Tundra. La masse n’est évidemment pas la même, mais la gueule est semblable. Elles en imposent toutes deux, avec ces grandes calandres en trapèze aux coins arrondis flanquées de gros blocs de phares. L’intention est toujours, sinon plus que jamais, de régner sur un marché nord-américain des camionnettes où la subtilité ne fait jamais le poids devant l’audace, sinon la bravade, surtout depuis l’arrivée en 1994 d’un nouveau Dodge Ram affichant une calandre spectaculaire digne d’un Freightliner ou d’un Peterbilt.

C’est pour cette même raison que le Tacoma a grandi et pris du muscle lors de sa refonte complète en 2005. Il était alors offert en trois modèles : avec une cabine normale, une cabine allongée baptisée Accès et une cabine à quatre portières, la Double Cab. La première version est disparue depuis. Pour illustrer son gain en taille, il suffit de mentionner que le modèle Double Cab est plus long de 48,6 centimètres que celui de la génération précédente. C’est même 7,1 cm de plus qu’un Dodge Dakota, la pionnière des camionnettes intermédiaires, dont la calandre de la version actuelle évoque d’ailleurs nettement celle de du Ram.

Malgré qu’il soit également plus large, plus haut et doté d’un V6 plus gros et puissant que celui de l’américain, le Tacoma Double Cab est plus léger de 194 kilos, une marge substantielle qui se traduit aussi par une consommation moindre.

Sur tous les tableaux

Les Tacoma se comparent en fait avantageusement à leurs rivales chez les camionnettes de conception traditionnelle – donc avec un châssis séparé – à pratiquement tous les égards. Pour jouer au maximum la carte de la frugalité et de la simplicité, on peut par exemple se tourner vers la version de base à cabine normale, dotée du quatre cylindres de 2,7 litres et d’une boîte manuelle à 5 rapports. Ses cotes officielles sont de 10,1 L/100 km en ville et 7,7 L/100 km sur la grand-route, ce qui s’approche beaucoup des 9,9 et 7,7 L/100 km du Ford Ranger de base, une camionnette plus courte de près d’un demi-mètre (49,8 cm), plus légère de 202 kilos et propulsée par un moteur plus petit (2,3 litres vs 2,7 litres) et moins puissant de 11 chevaux. Leurs cotes combinées respectives étant de 10,8 et 10,4 L/100 km, le Tacoma offrira une autonomie largement supérieure, puisque son réservoir peut contenir 80 litres contre les 64 litres du Ranger. Une autonomie de 740 km pour une camionnette, ce n’est pas banal.

De façon réaliste, la grande majorité des Tacoma est toutefois vendue avec le V6 de 4,0 litres et 236 chevaux. C’est un moteur très souple, qu’on peut aisément conduire en passant les six rapports de la boîte manuelle à bas régime pour profiter du couple. Ce V6 est évidemment bien adapté à la boîte automatique qui cherchera invariablement à passer le rapport le moins démultiplié au plus bas régime possible. Cela dit, les plus grands atouts des Tacoma ne se mesurent pas en chiffres. Ces camionnettes sont effectivement superbement construites et finies, impeccablement solides et d’une grande fiabilité, selon les sondages les plus crédibles. La peinture est lisse et brillante, le chrome éclatant et riche, les plastiques d’un fini mat ou satiné, toujours bien choisi pour l’aspect et la fonction. En fait, le tableau de bord semble emprunté à une berline cossue plutôt qu’au traditionnel outil de ferme ou de chantier que furent longtemps et exclusivement les camionnettes.

De quoi déplaire aux amateurs de camions purs et durs, mais aussi de quoi attirer une clientèle plus variée, la règle d’or dans ce segment.

Offrir plus pour moins

Cette année, le mot d’ordre pour le Tacoma est d’offrir plus d’équipement à prix moindre et pas seulement pour s’ajuster à la quasi-parité actuelle des dollars. Toyota y est allée hardiment en ajoutant des coussins gonflables latéraux montés sur les sièges avant, des rideaux gonflables latéraux avec détecteurs de roulis (pour prévenir les capotages), des appuie-têtes avant actifs et un système antidérapage (VSC) sur tous les modèles. On a également doté les modèles à roues arrière motrices de l’antipatinage et les quatre roues motrices d’un antipatinage « actif » baptisé A-TRAC.

De plus, les feux arrière sont maintenant à diodes et on profite désormais d’une sono améliorée compatible avec les formats MP3/WMA et dotée d’une prise auxiliaire et d’une antenne pour radio par satellite. On a aussi ajouté un huitième modèle : un Tacoma à quatre roues motrices avec cabine allongée (Accès) et boîte manuelle à 5 rapports. Une version mieux adaptée aux besoins de la majorité des acheteurs potentiels de chez nous que la bizarre X-Runner avec ses bas de caisse gonflés au collagène et ses deux roues motrices.

FEU VERT

Fabrication solide
Fiabilité reconnue
Souplesse et vivacité du V6
Ergonomie et confort soignés  

FEU ROUGE

Roulement ferme
Essieu arrière dansant
Carrosserie fardée (X-Runner)
Échappement bruyant (X-Runner)

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