Mercedes-Benz Classe S 2018 : à la recherche de la perfection

Publié le 20 juillet 2017 dans Premiers contacts par Alain Morin

Mercedes-Benz, ainsi que plusieurs autres constructeurs de voitures de luxe, doit, pour assurer sa survie, proposer des voitures accessibles à la masse. En même temps, elle ne doit pas perdre de vue sa clientèle traditionnelle, celle qui ne jure que par les modèles les plus exclusifs. C’est la raison pour laquelle la noble marque allemande ne cesse de peaufiner sa Classe S, la berline la plus imposante (et la plus chère) de toute sa gamme. La Classe S fait toutefois face à des adversaires de taille, les BMW Série 7 et Audi A8, entre autres. D’ailleurs, le jour où le Guide de l’auto faisait l’essai de la Classe S 2018, Audi présentait en primeur sa A8 2019. Un hasard, assurément…

Donc, la Classe S est renouvelée pour 2018. En fait, il s’agit plutôt d’une sérieuse mise à jour de mi-génération. Sans doute que le coupé et le cabriolet auront droit aux mêmes attentions plus tard cette année. La Classe S actuelle a été lancée en 2014 et devrait demeurer avec nous encore quelques années.

Les changements apportés à la carrosserie sont plutôt discrets et seuls les phares, maintenant à trois bandes DEL, et la partie avant, se démarquent. Il y a bien d’autres modifications ici et là, mais rien de majeur. La Classe S continue donc à ressembler à une Classe E qui, elle, ressemble à une Classe C… Dans l’habitacle non plus, on ne voit pas de changements drastiques.

Là où Mercedes-Benz a surtout travaillé, c’est sous le capot et au chapitre des technologies. Alors là, bingo! Il y a tellement de technologies de sécurité ou améliorant le confort, que nous avons décidé de faire un texte séparé à leur sujet.

Photo: Alain Morin

Parlons boulons…

Tout d’abord, tous les moteurs sont changés ou améliorés. La S 400 est remplacée par la S 450 et son V6 de 3,0 litres gagne 38 chevaux, passant de 329 à 367 équidés. Son couple, qui était de 354 livres-pied se chiffre maintenant de 369 et est toujours disponible entre 1 600 et 4 000 tr/min.

La S 560 remplace la S 550 et reçoit un nouveau V8 4,0 litres biturbo déballant 413 chevaux et 516 livres-pied. On tombe ensuite dans le sérieux avec la Mercedes-AMG S 63 2018 dont le 4,0 litres crache 603 chevaux et 664 livres-pied. Pour ceux qui ont des besoins extrêmes, et les moyens de se les payer, il y a la AMG S 65 avec son V12 6,0 litres biturbo et ses 621 chevaux et 738 livres-pied.

Toutes ces versions ont droit au rouage intégral, sauf la S 65 qui est mue par les roues arrière uniquement, et toutes reçoivent une boîte à neuf rapports, sauf la S 65 qui n’a droit qu’à une boîte à sept rapports. Pauvre S 65… Lors du lancement, nous avons pu conduire une S 560 ainsi qu’une AMG S 63. Il n’y avait malheureusement pas de AMG S 65 à notre disposition.

Au Canada, la S 560 4MATIC sera offerte en version à empattements court et long. C’est cette dernière que nous avons essayée et à son volant, on prend la mesure de ce qu’est une Mercedes-Benz Classe S. Bien que l’étoile sur le capot semble très près du conducteur, ce n’est qu’une illusion d’optique. Une Classe S, à empattement allongé ou non, c’est long.

Grâce à l’écurie sous le capot, on ne sent pas vraiment les 2 200 kilos de la voiture. On appuie sur le champignon et ça avance, tout en émettant un beau grondement. Le volant se prend parfaitement en main, mais ne laisse pas vraiment sentir le travail des roues avant. Pourtant, la direction est juste assez ferme et vive. Tout comme la suspension qui n’est jamais déroutée, peu importe l’état de la chaussée ou le rayon de la courbe. Les freins sont à la hauteur de la tâche qu’ils sont à accomplir.

La boîte à neuf rapports est un modèle de précision et de douceur. En mode régulier, elle passe ses rapports au bon moment, sans hésitation. Le mode Sport ne fait pas de la S 560 une bête de course, mais il aiguise ses sens de belle façon. Le grondement du V8 est plus affirmé, la direction gagne – un peu – en sensation tactile et passablement en fermeté et l’accélérateur devient plus sensible. Bref, on oublie qu’on est au volant d’une très grosse berline. Jusqu’à ce qu’on doive dépasser un tracteur sur une étroite route de campagne.

Photo: Alain Morin

Fabuleuse AMG S 63

De son côté, la AMG S 63 reprend là où s’arrête la S 560. La suspension est plus ferme et les pneus à taille basse ne font rien pour amoindrir les coups (285/35ZR20 contre 275/40R19). Toutefois, en mode régulier, elle procure un excellent dosage de confort et de fermeté. Le volant en suède, plat dans sa partie inférieure, est plus direct et offre un meilleur « feedback » de la route, même si ce dernier n’est parfait.

Le V8 biturbo de 4,0 litres (603 chevaux entre 5 500 et 6 000 tr/min et 664 livres-pied entre 2 750 et 4 500 tr/min) peut être docile comme un petit mouton tout mignon, ou enragé comme une bête traquée. Une fois le bouton montrant un double échappement enfoncé, on a l’impression de se retrouver au volant d’une voiture NASCAR… à laquelle on aurait ajouté 200 kilos de matériel insonore. Mercedes-Benz avance un 0-100 km/h établi en 3,5 secondes (4,6 pour la S 560) et ce chiffre semble tout à fait plausible d’autant plus que la S 63 pèse huit kilos de moins que la S 560 (2 192 contre 2 200). Les freins sont extraordinairement puissants, mais je doute qu’ils puissent survivre longtemps à une utilisation sur une piste de course.

Après l’expérience au volant d’une AMG S 63, on n’a qu’une envie… essayer une AMG S 65 et son V12 6,0 litres dont les 621 chevaux sont expédiés aux seules roues arrière. Ah, si j’avais les moyens…

Voici les prix et la date de mise en vente au Canada des différentes Mercedes-Benz Classe S 2018:

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Mercedes-Benz Classe S 2018
Version à l'essai 560 4Matic berline (allongée)
Fourchette de prix 106 400 $ – 254 800 $
Prix du modèle à l'essai 124 400 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) 13,6 / 8,2 / n.d. L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Audi A8, BMW Série 7, Jaguar XJ, Lexus LS, Maserati Quattroporte, Porsche Panamera, Tesla Model S
Points forts
  • Voitures éminemment confortables et silencieuses
  • Moteurs puissants à souhait
  • Tenue de route de haut calibre
  • Niveau de raffinement exceptionnel
  • Version AMG tellement, tellement désirable...
Points faibles
  • Dimensions hors normes
  • Direction trop peu bavarde
  • Suspension un peu sèche (AMG S 63)
  • Prix scandaleux (AMG S 65)
  • Coûts d'entretien dantesques
Fiche d'appréciation
Consommation 3.0/5 Lors de notre essai, nous n'avons pas pu mesurer la consommation, mais on ne s'attend pas à des miracles de ce côté.
Confort 5.0/5 Rien à ajouter.
Performances 4.5/5 Jamais on a l'impression de conduire une voiture pesant bien plus de 2 000 kilos. Wow!
Système multimédia 3.0/5 Pas le plus simple à comprendre. On se perd facilement dans les menus (en tout cas, moi je me perds facilement dans les menus!)
Agrément de conduite 3.5/5 Outre la AMG S 63 qui fait partie d'une catégorie à part, on ne peut pas dire qu'une voiture de la Classe S soit enivrante à conduire.
Appréciation générale 4.5/5 Mercedes-Benz a réussi à amener sa Classe S à un niveau de raffinement jusqu'à maintenant insoupçonné.
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