Saab 9-7X, suédoise d'adoption

Publié le 30 janvier 2006 dans 2006 par Denis Duquet

De nos jours, pour survivre sur un marché engorgé, il est obligatoire d’avoir plusieurs modèles dans son catalogue. Cela peut sembler contradictoire, mais c’est la règle. Les constructeurs qui se limitent à un ou deux produits voient leur clientèle les délaisser pour choisir un véhicule d’un autre manufacturier. Pour remédier à cette situation, la compagnie de Trollhattan a déjà élargi son offre avec la 9-2x empruntée à Subaru et elle propose dorénavant un VUS intermédiaire avec la 9-7x.

Mais puisque Saab n’est pas une compagnie qui dispose de ressources financières inépuisables pour développer de nouveaux produits, elle doit se tourner vers un fournisseur qui serait en mesure de lui procurer, presque clé en main, le véhicule désiré. Étant donné que Saab fait partie de la grande famille de General Motors, c’est son propriétaire qui s’est chargé de fournir la mécanique. Et les recherches ont été relativement courtes car c’est ni plus ni moins la défunte Oldsmobile Bravada qui a servi de base. Et il est important de corriger une information erronée véhiculée par bien des chroniqueurs automobiles qui se contentent de décrire cette Saab comme étant un dérivé du Chevrolet Trailblazer. S’il est vrai que la Bravada et la Trailblazer se partageaient le même châssis et le même moteur, le rouage intégral ainsi que le calibrage de la suspension étaient totalement différents. Ce qui explique pourquoi la Bravada avait un comportement plus voiture sur la route tandis que le Chevrolet s’apparentait davantage au camion. Et cette affirmation s’est vérifiée à la conduite du 9-7x.

La « Saabification » d’une américaine

Adapter une voiture d’une autre marque est un exercice périlleux qui risque d’antagoniser les inconditionnels. Et cette affirmation est particulièrement vraie dans le cas de Saab dont les propriétaires sont d’une fidélité quasiment fanatique. Et quand on connaît le peu d’estime que ces gens ont pour tout produit de facture nord-américaine, on était dans le trouble ou presque dès la case départ.

Et puisque le produit final est très bien réussi, il faut rendre hommage aussi bien aux stylistes qu’aux ingénieurs. Sur le plan esthétique, il a fallu avoir beaucoup d’ingéniosité et d’imagination pour transformer une ancienne Oldsmobile en Saab. Il était sans doute impossible aux designers de couper par ci, de rallonger par là. Les dimensions demeurant donc sensiblement les mêmes, il leur a fallu avoir du doigté, d’autant plus qu’il leur fallait respecter la grille de calandre de la marque suédoise. Il est vrai que la présentation extérieure n’est pas spectaculaire, mais c’est une caractéristique de toutes les Saab. Par contre, vue de face, la ressemblance aux autres modèles de la gamme est indéniable. C’est moins évident à l’arrière, mais cela importe moins. Soulignons au passage la présence d’un porte-bagages en aluminium brossé qui donne un peu plus de mordant à la présentation générale. Des pneus de 18 pouces et des jantes très esthétiques contribuent à donner une allure plus sportive.

Moteurs américains, réglages suédois

Compte tenu de ses origines et de ses dimensions, il aurait été impensable que Saab place l’un de ses moteurs sous le capot. Une fois encore, c’est la mécanique originale qui a été choisie. Pour les amateurs de moteurs à double arbre à cames en tête, d’allumage sans fil et de plusieurs autres caractéristiques très modernes, c’est le moteur six cylindres en ligne de 4,2 litres qui a été choisi. En fait, sa consommation moyenne est de 16 litres aux 100 km, tandis que celle du moteur V8 de 5,2 litres est de 15,1 litres aux 100 km. Pourtant, ce moteur est plus puissant, 300 chevaux vs 290 chevaux, et son couple est nettement supérieur. Ces chiffres confirment l’efficacité du système de cylindrée variable utilisé sur ce moteur.

Soulignons en terminant que la transmission intégrale s’accomplit bien de sa tâche. Nous avons roulé sur des routes fort détrempées alors que des trombes d’eau nous tombaient dessus et aucune glissade n’a été remarquée. Mais c’est un système qui est étiqueté toute route et non pas tout-terrain.

Belle exécution

Il faut préciser que la nouvelle 9-7x n’est pas le genre de véhicule qui vous accroche par sa silhouette, ses performances ou encore son prestige comme la Mercedes-Benz ML 500. Par contre, à l’usage, c’est un véhicule qui possède de belles qualités et qui devrait initialement plaire aux amateurs de la marque. C’est d’ailleurs ce marché qui est avant tout visé.

Les ingénieurs de Saab ont raffermi la suspension, modifié l’ancrage de la direction et sa démultiplication. Il en résulte un véhicule qui se conduit fort bien, qui est confortable même sur mauvaise route et dont le comportement routier est sain en général. Dans les courbes serrées, la verticalité de la 9-7x est sentie, mais c’est quand même fort homogène tandis que les freins, rendus plus gros, sont efficaces et progressifs. Et soulignons également un diamètre de braquage très court.

La version à moteur six cylindres est quasiment aussi véloce, mais il faut que la boîte de vitesse demeure plus longtemps sur un rapport, notamment dans les côtes. Le moteur V8 a plus de muscles à bas régime et son couple supérieur le rend plus apte au remorquage. Au risque de déplaire aux amateurs de soupapes en tête, ce moteur à tiges et culbuteurs est mon préféré.

Feu vert

Silhouette équilibrée
Habitacle confortable
Suspension arrière pneumatique
Choix de moteurs
Tenue de route saine

Feu rouge

Prix élevé
Boîte à quatre rapports
Compresseur de suspension bruyant
Certaines commandes à revoir
Texture des plastiques à la GM

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