Ford Fusion 2010, une gamme plus complète, une meilleure voiture

Alors que la plupart des constructeurs font passer leur berline intermédiaire pour des voitures pleine grandeur, Ford délimite très bien ses modèles. Car chez Ford, la Taurus est très grosse, alors que la Fusion demeure moins volumineuse que la plupart de ses rivales. Cette année, la Fusion s'inscrit comme une berline intermédiaire plus conservatrice, qui par ses dimensions, vient en quelque sorte plaire à ceux qui ne souhaitent pas conduire les désormais corpulentes Accord, Camry, Altima et autres. De plus, Ford tente pour 2010 de rejoindre une clientèle encore plus vaste, par l'ajout de nombreuses versions et motorisations. Car même si le marché de la berline intermédiaire est en déclin, Ford le considère toujours comme l'un des plus importants.

Esthétiquement, la nouvelle Fusion innove peu. Elle se présente avec un museau plus moderne et oui, plus joli, mais on ne peut pas parler d'une révolution stylistique. Normal direz-vous, puisqu'il ne s'agit pas d'une voiture complètement redessinée. Toutefois, force est d'admettre que la Fusion affiche comme à ses débuts une élégance marquée qui plaît de façon unanime. Et vous me permettrez d'ajouter que la nouvelle version Sport, avec son ensemble de jupes aérodynamiques, son becquet arrière et ses jantes de 18 pouces, a vraiment fière allure.

À bord aussi, rien de fantastique. La finition est belle, la présentation est sobre et soignée, mais disons que la planche de bord manque de piquant. Encore une fois, Ford a trouvé la solution en ajoutant à la version Sport des enjoliveurs de couleur ceinturant les divers éléments de la planche de bord. Mais bon, il faut aimer.

Toutefois, je dois admettre avoir apprécié au plus haut point la position de conduite, le confort des sièges et celui de l'habitacle en général. L'ergonomie est sans faille, la visibilité est bonne et la position adoptée nous laisse l'impression d'un contrôle absolu sur la voiture. Et croyez-moi, impossible d'en dire autant avec une Altima ou une Malibu. 

Festival des moteurs

Pour sa cinquième année de carrière, la Fusion nous propose un choix de quatre moteurs. De ceux-là, trois sont réellement intéressants, alors que le V6 de 3,0 litres tire un peu de la patte. Je sais que Ford a longtemps misé sur ce moteur et qu'aujourd'hui, on ne craint plus rien quant à sa fiabilité, mais son rendement rugueux et sa forte consommation me laissent franchement sur mon appétit. L'amateur de V6 peut toutefois être servi par un nouveau V6 de 3,5 litres, fort de ses 263 chevaux, et avec lequel on peut combiner la traction intégrale. Avec lui, les performances sont non seulement très intéressantes, mais le rendement est divin. Bien sûr, la consommation est conséquente, mais ne demeure pas plus élevée que celle de l'autre V6, pourtant nettement moins intéressant.

À mon sens, le choix numéro un demeure toutefois le quatre cylindres de 2,5 litres, auquel s'harmonise désormais un choix de boîte manuelle ou automatique à six rapports. Non seulement ce moteur est souple et nerveux, mais il ne requiert qu'environ 9 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Ford croit d'ailleurs et avec raison, que ce moteur (disponible avec trois versions) sera de loin le plus populaire au Canada.

Et le quatrième?

Eh oui, c'est l'hybride. Appelée Fusion HEV (Hybrid Electric Vehicle), cette berline fait appel à un quatre cylindres de 2,5 litres à cycle Atkinson, qui se jumelle à un moteur électrique et à une boîte automatique à variation continue, d'une remarquable efficacité. Résultat, on obtient un rendement franchement agréable, une puissance tout à fait honnête et un rendement énergétique supérieur à celui de toutes ses rivales (les versions hybrides des Camry, Altima et Malibu). En fait, seules les Honda Insight et Toyota Prius surpassent la Fusion HEV en matière de consommation. D'ailleurs, ces trois voitures sont les seules à être admissibles au nouveau crédit d'impôt du gouvernement fédéral, applicable aux acheteurs de voitures dont la consommation moyenne est égale ou inférieure à 5 litres aux 100 kilomètres. Personnellement, nous avons réussi à atteindre une consommation moyenne de 5,1 litres aux 100 kilomètres, non pas sans se faire quelques ennemis sur la route. Car pour obtenir ce genre de résultat, il faut s'armer de patience et être extrêmement doux avec l'accélérateur…

La Fusion HEV, c'est aussi une expérience de conduite particulière. En effet, par ses nombreux graphiques illustrés au tableau de bord baptisés Smart Gauges, elle nous permet de mieux comprendre le fonctionnement mécanique de la voiture pour ainsi nous conscientiser à conduire de façon plus écologique. La voiture va même jusqu'à nous récompenser pour notre bonne conduite en faisant apparaître un nombre variable de feuilles d'arbre à même l'instrumentation. Plus de feuilles signifiant bien sûr une conduite plus verte…

Une routière?

La Fusion est une berline que l'on ne se lasse pas de conduire. Bien installé, le conducteur bénéficie d'un confort honorable, d'une insonorisation marquée et d'un comportement routier dont le mot d'ordre est équilibre. Alors non, ce n'est pas aussi dynamique qu'une Jetta, mais les aptitudes routières de cette berline sont nettement supérieures à bien des rivales. Parce que tant au niveau de la direction, de la suspension, des freins et du châssis, la voiture est bien armée.

Bref, la Fusion de nouvelle cuvée est réussie. On ne parle pas ici d'une révolution, mais avec un tel choix de moteurs et de versions, ainsi qu'avec toutes les modifications apportées cette année, on ne peut qu'en dire que du bien. Et ça, c'est sans compter que la qualité chez Ford s'améliore sans cesse. Et ce n'est pas au détriment du prix.