Saab 9-3, dans le peloton
Alors que les 9-2x et 9-7x sont essentiellement des véhicules de marque Subaru et Chevrolet qui ont reçu l’insigne de la marque suédoise, la 9-3 conserve la signature génétique de Saab même si elle partage sa plate-forme Epsilon avec d’autres véhicules développés pour alimenter diverses divisions de General Motors. Pour 2006, la gamme des 9-3 s’enrichit d’une familiale appelée Sport Combi, histoire de concurrencer directement les modèles de ce genre alignés par Audi, BMW, Jaguar, Mercedes-Benz ainsi que Volvo. Les modèles Aero reçoivent à présent un moteur V6 turbocompressé, et les versions Linear et Arc ont été jumelées en un seul modèle de base.
Le nouveau modèle Sport Combi s’inscrit donc dans la lignée des modèles à cinq portes de la marque, dont les débuts remontent à 1959 avec le modèle Saab 95. Comme c’est maintenant le cas pour toutes les versions de la 9-3, deux variantes du Sport Combi sont offertes soit le modèle de base ou le modèle Aero, tous deux animés par des moteurs turbocompressés, Saab ayant été le premier constructeur à introduire la turbocompression sur les modèles de grande série à la fin des années soixante-dix.
Pour ce qui est du style, le modèle Sport Combi retient la ligne classique de la marque tout en étant efficace sur le plan de l’aérodynamique puisque le coefficient de traînée n’est que de 0,33. Concernant les considérations pratiques, précisons que le volume de chargement de la 9-3 Sport Combi n’est pas tout à fait aussi élevé que celui d’une Volvo V50, mais que la Saab propose également un espace de rangement localisé sous le plancher de l’aire de chargement, ce qui permet d’y cacher certains articles de valeur.
Le moteur V6 turbo qui équipe désormais les versions Aero des berlines, cabriolets, et Sport Combi a été développé à partir du V6 de 2,8 litres à 24 soupapes avec calage variable et doubles arbres à cames en tête et conçu par General Motors. Moteur auquel on a greffé un turbocompresseur Mitsubishi afin de porter la puissance à 250 chevaux et le couple à 258 livres/pied. Il est important de préciser que la livrée de la puissance est plus linéaire et graduelle avec ce moteur qu’avec les autres motorisations turbocompressées de la marque et que l’effet de couple en accélération franche est nettement moins présent malgré la puissance supplémentaire. La sonorité s’en trouve par ailleurs bonifiée, le système d’échappement étant composé de deux silencieux plutôt que d’un seul. Ce nouveau V6 est jumelé à une boîte manuelle à six vitesses ou encore à une boîte automatique qui compte également six rapports. Quant aux versions de base des berlines, cabriolets et Sport Combi, elles font toujours appel au moteur quatre cylindres de 2,0 litres avec turbocompresseur qui livre 210 chevaux, et aux boîtes manuelle et automatique qui comptent cinq rapports.
Au volant de la Saab 9-3, on est tout de suite confronté à certaines particularités qui rendent ces voitures uniques dans l’industrie automobile, à commencer par la position de la clé de contact qui est localisée sur le plancher entre les deux sièges avant, plutôt que sur la planche de bord. Cet emplacement particulier a été choisi il y a très longtemps pour des raisons de sécurité. Les concepteurs de la marque faisaient valoir qu’en cas d’accident, le genou du conducteur ne vient pas percuter le trousseau de clés, mais plutôt une partie de la planche de bord qui a été justement conçue pour absorber le choc. Quant aux commandes du système de chauffage/climatisation et de la chaîne stéréo, précisons qu’elles nécessitent une certaine période d’adaptation et que l’écran du système de navigation est trop petit pour être facilement lisible.
Sur la route, la première caractéristique qui frappe chez la Saab 9-3, c’est la rigidité de sa structure. En effet, même les modèles cabriolets se défendent bien à cet égard, alors que c’est souvent le principal point faible des décapotables. Les suspensions sont particulièrement bien étudiées parce qu’elles possèdent un bon débattement, ce qui est un plus au niveau du confort, et il faut noter que la suspension arrière multibras a été calibrée afin de donner à la 9-3 plus d’adhérence et de stabilité en virage. Le résultat est probant, mais la 9-3 n’est pas en mesure d’égaler les ténors de la catégorie en ce qui a trait à la tenue de route sportive et à l’agrément de conduite, en raison d’une direction trop légère qui ne communique pas parfaitement les sensations de la route.
La plate-forme Epsilon, sur laquelle est élaborée la Saab 9-3, sera entièrement revue en 2008, et permettra également l’adoption de la traction intégrale, ce qui laisse entrevoir la possibilité que Saab propose éventuellement ce type de rouage afin de pouvoir opposer une concurrence directe aux rivales qui en sont présentement équipées. Au chapitre de la fiabilité, la 9-3 est le modèle qui se défend le mieux, mais le bilan de la marque n’est pas très reluisant à cet égard, puisque Saab compte toujours 286 défauts par 100 véhicules, alors que la moyenne de l’industrie est de 237, selon le sondage mené par la firme américaine J.D. Power en 2005 mesurant la fiabilité des véhicules ayant trois ans d’usure. À titre d’information complémentaire, les marques Saab et Audi sont les deux seules qui n’ont pas amélioré leurs résultats par rapport à ceux enregistrés l’an dernier, et cela a une incidence directe sur la valeur de revente des modèles de la marque suédoise. Il faut cependant préciser que la 9-3 a été entièrement redessinée en 2003, et que l’on s’attend à ce qu’elle permette à Saab de redorer son blason l’an prochain, alors que la fiabilité des modèles 2003 sera mesurée par ce même sondage annuel, puisque les premiers échos s’avèrent favorables à cet égard.
Feu vert
Style unique
Nouveau moteur V6 turbocompressé
Rigidité du châssis
Freins performants
Feu rouge
Prix élevé des cabriolets
Places arrière symboliques (cabriolets)
Écran de navigation petit
Absence de la traction intégrale