Saab 9-2X, une belle histoire d'un soir

Publié le 30 janvier 2006 dans 2006 par Alain Morin

Un enfant, ça a beau vous décrocher un rêve, n’empêche qu’on ne sait jamais comment il tournera plus tard… Aura-t-il plus de gènes de papa ou de maman ? Saura-t-il faire son chemin dans la vie ? Nul doute que les ingénieurs de Subaru et de Saab ont eu le même type de réflexions lorsque General Motors leur a demandé d’accoucher d’une voiture ! On pourrait pratiquement dire que Subaru avait, en la Impreza, la mère porteuse tandis que Saab fournissait la semence. Après une grossesse pas très difficile, semble-t-il, la Saab 9-2x voyait le jour !

En fait, c’est la nécessité pour Saab d’offrir, sans trop investir de sous, une voiture d’entrée de gamme avec traction intégrale qui a mené à cette naissance. General Motors n’a eu qu’à faire son choix parmi la pléthore d’entreprises qui sont sous sa férule ou qui sont partenaires (comme Subaru) pour trouver le bébé parfait. Même si la Saab 92x ressemble beaucoup à la Subaru Impreza, il faut noter que les stylistes de Saab ont su lui donner des attributs pour qu’elle se démarque. La partie avant, en premier lieu, nous semble beaucoup plus réussie (lire moins torturée) tout en gardant un look très « saabien ». Les différences sont par contre moins perceptibles à l’arrière et dans l’habitacle. Au niveau de la mécanique, plusieurs éléments ont été revus dans le but de les mettre au diapason de la réputation Saab. Nous y reviendrons.

PLUS CARTÉSIENNE QU’UNE SAAB

Dans l’habitacle, comme nous le disions, les références à l’Impreza sont beaucoup plus nombreuses mais l’ensemble fait plus raffiné. Notons, au grand dam des amateurs purs et durs de Saab, que la clé de contact ne se trouve pas sur la console mais plutôt sur la colonne de direction, comme la plupart des véhicules de la planète… Ce sont plutôt les sièges qui font consensus avec leur tissu rugueux qui semble peu adapté pour un usage quotidien et qui ramasse les poils et les cheveux comme Séraphin ses sous. Les sièges recouverts de cuir, optionnels, sont plus conviviaux et offrent un meilleur support latéral. La position de conduite idéale se trouve facilement et le confort n’est jamais remis en question. Les sièges arrière sont durs, proposent peu de dégagement pour les jambes si les sièges avant sont reculés un tant soit peu et on ne retrouve aucun porte-verres ou espace de rangement. La visibilité ne cause aucun problème même si l’imposante bosse sur le capot dérange lors des premiers contacts. Au chapitre des plaintes, mentionnons le système de chauffage, à la puissance trop juste pour assurer un réchauffement rapide de l’habitacle durant les grands froids hivernaux. J’imagine que le phénomène inverse est aussi vrai durant une canicule !

La Saab 92x se décline en deux versions, soit Linear et Aero. La Linear fait office d’entrée de gamme et est, naturellement, moins nantie au niveau de l’équipement de base que l’Aero. Dans la Linear, le climatiseur n’est pas automatique, le système audio ne propose qu’un lecteur CD et quatre haut-parleurs, tandis que l’Aero offre un lecteur six CD et six haut-parleurs (et comme la qualité sonore de ce dernier est assez ordinaire, je vous laisse juger de celui de la Linear…). Le toit ouvrant électrique n’est l’affaire que de l’Aero. Profitons de cette occasion pour dire qu’il s’agit probablement du plus petit offert sur le marché. Saab a pensé à nous, pauvres habitants du nord en proposant le groupe « climat froid » qui comprend des sièges avant et des rétroviseurs extérieurs chauffants ainsi qu’un dégivreur d’essuie-glace.

DES GÈNES DE SUBARU

Mais ce qui nous plaît, c’est davantage la traction intégrale Subaru. Ce système demeure l’un des plus transparents et des plus performants sur le marché et est offert en équipement de base sur les deux modèles. Dans la Linear, on retrouve un quatre cylindres à plat de 2,5 litres de 165 chevaux jumelé à une transmission manuelle à cinq rapports. Bien qu’un peu rugueux, ce moteur semble increvable et offre des prestations tout de même intéressantes, et ce, même lorsqu’il est associé à la transmission automatique à quatre rapports. Malgré tout, nous lui préférons la manuelle, agréable à manipuler. Le modèle Aero, lui, reçoit le quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé de 227 chevaux de la Subaru WRX. Inutile de préciser que ses performances sont de loin plus alléchantes que celles du 2,5 litres ! Mais il consomme plus d’essence et du super en plus… En ces temps de hausses abusives des prix de l’essence, c’est un pensez-y-bien.

Peu importe qu’il s’agisse de la Linear ou de l’Aero, la tenue de route impressionne. Avec ses suspensions plus axées sur la sportivité, l’Aero fait preuve, à des vitesses très illégales, d’une stabilité rassurante. L’hiver dernier, lors d’une tempête de neige et de grésil, notre pilote Bertrand Godin nous a fait une impressionnante démonstration des capacités et surtout de la stabilité de la 9-2x (chaussée de Bridgestone Blizzak) dans dix centimètres de gadoue sur l’autoroute Métropolitaine ! La direction précise et le feedback juste parfait ajoutent au plaisir de conduire et, malgré l’imposante cavalerie, on ne ressent jamais d’effet de couple grâce au rouage intégral. Les freins se montrent toujours solides même après plusieurs arrêts d’urgence.

Quoi qu’en disent certains penseurs, la Saab 9-2x est bien plus qu’une Impreza luxueuse. Les modifications apportées à sa carrosserie, son équipement de base et le soin donné aux réglages des différents éléments mécaniques font de la 9-2x une voiture distincte… mais plus chère !

Feu vert

Rouage intégral performant
Moteur 227 chevaux éveillé
Conduite sportive
Direction agréable
Stabilité impressionnante

Feu rouge

Rouage d’entraînement bruyant
Places arrière étriquées
Suspensions un peu sèches (Aero)
Automatique moins bien adaptée
Chauffage un peu juste

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