Infiniti Q60 Red Sport 400 2017 : sauvage, mais pas bestiale

Publié le 9 octobre 2017 dans Essais par Michel Deslauriers

Dans le segment des voitures compactes de luxe, les berlines à quatre portes constituent le choix populaire des consommateurs nord-américains. Les coupés ne sont pas aussi courus, puisqu’ils sont moins pratiques, cependant, ils sont plus stylisés et s’adressent davantage aux célibataires ou aux gens plus âgés dont les enfants ont quitté le nid familial.

En principe, s’acheter un coupé de luxe est généralement un geste égoïste, une récompense d’avoir travaillé fort et pour combler notre désir de rouler en autre chose qu’une banale berline. Ou une familiale. Ou un VUS.

Le coupé Infiniti Q60 2017, fraîchement redessiné, n’a pas la vie facile, puisqu’il doit se frotter aux meilleures voitures deux portes de l’Allemagne, telles que les Audi A5, BMW Série 4 et Mercedes-Benz Classe C, mais aussi à la Cadillac ATS de l’Amérique et de la Lexus RC du Japon. Tous ces coupés proposent des variantes hautes performances afin de faire étalage du savoir-faire technologique de leur créateur, et la Q60 doit également afficher un certain potentiel.

Sur papier, la Q60 Red Sport 400 ne satisfait pas complètement les attentes, mais tout dépend de ce que l’on cherche dans un coupé sport. Comme son nom le suggère, la Q60 à 400 chevaux doit baisser la tête devant les 425 chevaux de la BMW M4, les 464 chevaux de la Cadillac ATS-V, les 444 chevaux de l’Audi RS 5, les 469 chevaux de la Mercedes-AMG C 63 ainsi que les 467 chevaux de la Lexus RC F.

Photo: Michel Deslauriers

Elle est équipée d’un V6 biturbo de 3,0 litres qui produit également un couple de 350 livres-pied entre 1 600 et 5 200 tr/min, donc beaucoup de muscle à mi-régime. Une boîte automatique à sept rapports achemine cette puissance aux quatre roues et, selon le constructeur, la Red Sport 400 peut accélérer de 0 à 100 km/h en 5,0 secondes.

La Q60 est rapide, et devient particulièrement sauvage lorsque l’on active le mode Sport+. Le grognement du moteur est enivrant, trait typique d’Infiniti, et les sélecteurs montés au volant répondent avec des changements de rapport rapides. Le rouage intégral peut distribuer la puissance à 50/50 avant/arrière quand une adhérence optimale est nécessaire, sinon, il enverra 100% de la puissance aux roues arrière.

La suspension variable de la voiture fait un excellent boulot en procurant un confort de roulement en mode Standard, mais se raffermit bien en modes Sport et Sport+ afin d’affronter des routes sinueuses. En contrepartie, la Direction adaptative, qui transmet électroniquement les sensations de la route au conducteur, ne peut remplir la promesse du constructeur, soit de procurer « l’expérience de conduite ultime d’un coupé sport. » En conditions normales, toutefois, la conduite de la Q60 est superbe, malgré une direction un peu surassistée.

La consommation de l’Infiniti Q60 Red Sport 400 2017 est convenable, avec des cotes ville/route de 12,5/9,2 L/100 km. Et la cote combinée de 11,0 L/100 km n’est que d’un litre de plus par rapport à celle de la Q60 équipée du quatre cylindres turbo de 2,0 litres de base. Par contre, on n’a pu faire mieux qu’une moyenne de 12,0 L/100 km lors de notre essai.

L’habitacle de la Red Sport 400 est un endroit très accueillant. Le mélange bicolore noir et blanc est particulièrement joli, bien que la sellerie en cuir pâle se salira très rapidement, et nos jeans finiront par déteindre dessus avec le temps. Autrement, on aime les coutures contrastantes grises et les motifs perforés sur les sièges, tandis que les réglages électriques sont tout juste suffisants pour procurer un bon confort. Les deux places arrière peuvent servir pour de courtes distances, bien qu’y accéder et en sortir soit difficile, et que le dégagement pour la tête soit déficient. Le coffre est plutôt petit avec un volume de 246 litres, malgré le fait que l’on puisse abaisser le dossier arrière pour y insérer des objets longs, et minces.

Photo: Michel Deslauriers

Le design du tableau de bord est chic et la qualité d’assemblage est sans reproche. Par contre, les garnitures en fibre optique argentées ne font pas très riches. Sur la planche centrale, les deux écrans superposés sont tactiles, mais celui du bas n’est pas des plus sensibles au toucher, alors une pression soutenue du doigt est nécessaire, ce qui peut être distrayant en conduite. Au moins, les commandes principales de climatisation sont dupliquées par de vrais boutons des deux côtés de l’écran. La chaîne audio ambiophonique Bose à 13 haut-parleurs procure une sonorité fantastique.

L’ensemble Technologie comprend une foule de caractéristiques de sécurité avancée telles que les phares adaptatifs pivotants, les feux de route automatiques, le régulateur de vitesse adaptatif, les ceintures de sécurité précollision aux places avant, la surveillance des angles morts ainsi que l’avertissement et la prévention de sortie de voie. Il ajoute également la mal-aimée Direction adaptative et la détestable Pédale éco qui, lorsqu’activée, se raidit et résiste à la pression de notre pied droit quand on cherche à accélérer.

L’Infiniti Q60 se détaille à partir de 45 990 $, alors que la version Red Sport 400 coûte 60 990 $ avant les frais de transport et de préparation, et l’ensemble Technologie mentionné plus tôt réclame 3 200 $ supplémentaires. Voilà où l’Infiniti brille vraiment. Elle n’est pas aussi brutale que la M4, la C 63 ou la RS 5, mais elle est environ 20 000 $ plus abordable. Le coupé ATS-V n’a qu’un rouage à propulsion et coûte 8 000 $ de plus.

Ce que l’on obtient, c’est une voiture plus puissante pour le même prix qu’un coupé 440i xDrive et un coupé S5. La menace la plus sérieuse, en fait, c’est le coupé Mercedes-AMG C 43, qui coûte à peu près la même chose, mais qui est un cheveu plus rapide et sa sonorité à plein régime est plus rugissante.

Si une tenue de route chirurgicale, un roulement ferme et un écusson prestigieux sur la grille figurent parmi nos critères d’achat principaux, on devrait se tourner vers les marques allemandes. En revanche, si l’on peut se contenter d’un coupé sport rapide, luxueux et stylisé qui est plus confortable au quotidien, et qui devrait s’avérer le plus fiable à long terme, alors la Q60 Red Sport 400 mérite notre attention.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Infiniti Q60 2017
Version à l'essai Coupé 3.0t Red Sport 400 TI Technologie
Fourchette de prix 45 990 $ – 64 840 $
Prix du modèle à l'essai 64 840 $
Garantie de base 4 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 6 ans/110 000 km
Consommation (ville/route/observée) 13,1 / 9,3 / 12,0 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Audi A5, BMW Série 4, Cadillac ATS, Chevrolet Camaro, Ford Mustang, Lexus RC, Mercedes-Benz Classe C
Points forts
  • Moteur musclé et rouage intégral
  • Belle carrosserie
  • Finition intérieure
Points faibles
  • Direction adaptative peu excitante
  • Petit coffre
  • Pourrait être moins énergivore
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Pas si mal, bien que la moyenne lors de notre essai ait été plus élevée que ce à quoi on s’attendait.
Confort 4.0/5 Pour un coupé sport compact de luxe, le roulement de la Q60 est confortable.
Performances 4.0/5 Pas aussi viscérale que ses concurrentes, mais une voiture tout de même très rapide.
Système multimédia 3.5/5 Un bon système, bien qu’il soit un peu distrayant.
Agrément de conduite 3.5/5 Bonne tenue de route, mais la direction adaptative a encore besoin de peaufinage.
Appréciation générale 4.0/5 Le coupé sport pour la conduite au quotidien.
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