Pontiac Grand Prix, c'était trop beau !

Publié le 30 janvier 2006 dans 2006 par Denis Duquet

Lorsque la Grand Prix a été dévoilée en 2004, nous avons eu l’agréable surprise de découvrir une Pontiac dépouillée de ses artifices habituels que sont les panneaux de bas de caisse, les pièces en plastique au profil tourmenté et un habitacle décoré comme un arbre de Noël. Sous l’impulsion de Bob Lutz, le tzar des nouveaux produits de GM à l’époque, les stylistes avaient conçu un habitacle sobre et une silhouette dénuée de tout artifice. Mais voilà, chassez le naturel et il revient au galop !

Bob Lutz a été muté à la direction des produits globaux de GM. Et il semble que dès qu’il avait le dos tourné, les responsables de ce modèle retournaient à leurs anciennes habitudes. Ce qui explique sans doute l’arrivée d’une Édition Spéciale qui sera offerte sur les modèles Grand Prix et Grand Prix GT. Cette version sera maquillée avec une grille de calandre de couleur harmonisée à celle de la carrosserie, des bouts de tuyaux d’échappement chromés de même que des jupes latérales de type « effet de sol ». Et j’allais oublier, on a mis du chrome. Bref, je vous parie que ces « décorations » vont s’ajouter au fil des années et que la Grand Prix aura à nouveau l’air d’un arbre de Noël d’ici deux ou trois ans. Au moins, cette année, il suffit de ne pas choisir l’Édition Spéciale pour ne pas avoir une GP trop fardée.

Cela dit, il est difficile de critiquer les dirigeants de la division Pontiac d’avoir recours à ces artifices, car il semble que l’acheteur traditionnel de cette marque aime avoir un véhicule qui ressemble à ce que les Américains appellent un « pimp car » ou « voiture de proxénète » en traduction libre. Donc, plus la GP sera fardée, plus elle sera populaire. Et puisque les ventes de cette dernière ne sont pas tellement encourageantes, la tendance au maquillage devrait se poursuivre.

Changement de cap

La politique initiale de cette voiture n’a pas été modifiée uniquement au chapitre de l’apparence, elle l’a également été en ce qui concerne les groupes propulseurs. Toujours selon l’ami Bob, la Grand Prix se voulait une voiture nord-américaine se comportant comme une européenne. Le moteur V6 3,8 litres en version atmosphérique ou suralimentée assure de bonnes performances pour la catégorie, tout en étant fiable et relativement peu affamé en carburant, malgré ses soupapes en tête et une conception mécanique qui remonte presque à des décennies. Du moins, la version atmosphérique puisque l’ajout d’un compresseur pour porter la puissance de 200 à 260 chevaux a eu un effet négatif sur la fiabilité.

Compte tenu de l’image de berline sport que la Grand Prix est censée refléter, ce groupe propulseur est un curieux choix. Il est vrai qu’il accélère rapidement pour s’essouffler par la suite. De plus, il est relativement bruyant. Enfin, la boîte de vitesses automatique à quatre rapports est d’une fiabilité et d’une efficacité exemplaires, mais une voiture ciblant un public de conducteurs enthousiastes devrait avoir au moins une boîte à cinq ou même six rapports.

C’est sans doute pour combler cette lacune que les ingénieurs ont décidé d’utiliser un moteur V8 de 303 chevaux afin de permettre aux propriétaires de la GXP, la Grand prix ultime selon GM, d’avoir du pep sous la pédale. Cette décision signifie que ce moteur, généralement destiné aux camionnettes, a dû être modifié pour être monté sous le capot de cette traction. Il offre le système de cylindrée variable qui permet d’économiser lorsque le moteur n’est pas en charge. Dans ces conditions, ce V8 se transforme en moteur V4. La consommation de carburant est ainsi réduite de 12 à 15 pour cent.

Attention ça porte dur !

L’habitacle est quand même de bonne conception avec des sièges confortables, un tableau de bord élégant tout de même et une finition qui semble avoir progressé au fil des mois. Par contre, les occupants des places arrière sont toujours mal servis. Non seulement la banquette est trop basse, mais le dégagement pour les jambes et la tête est moyen tandis que la ceinture de caisse, très haute, nuit à la visibilité.

De plus, cette voiture est dotée d’une suspension très ferme qui convient assez mal à nos routes. Chaque trou ou bosse rencontrés se traduit par une violente secousse dans la suspension. En fait, seule la Grand Prix de base peut être considérée comme confortable. Au moins, la tenue de route est bonne et s’améliore graduellement quand on grimpe dans la hiérarchie des modèles. Tant et si bien que la GXP est la plus performante, et celle qui tient mieux la route, mais aux dépens du confort. Il est certain que les pneus de 18 pouces à taille basse ne font rien pour arranger les choses…

L’arrivée du moteur V8 sous le capot assure de meilleures performances mais, cette masse supérieure vient rompre l’équilibre et la voiture a toujours tendance à chasser de l’avant dans les virages serrés. Par contre, dans une courbe à long rayon, cette Pontiac s’accroche avec détermination. Et si vous perdez la maîtrise, cette GXP est dotée de freins à disque ventilés aux quatre roues.

Somme toute, la Pontiac Grand Prix a été modifiée cette année, mais il me semble que ces changements ne sont pas nécessairement le remède qu’il fallait pour secouer les ventes. Les inconditionnels de la marque se réjouiront, mais il serait surprenant que ces changements intéressent ceux qui magasinent chez les marques concurrentes.

Feu vert

Moteur V8
Tenue de route saine
Tableau de bord pratique
Silhouette toujours élégante
Équipement complet

Feu rouge

Éléments décoratifs de retour
Suspension ferme
Places arrière peu confortables
Transmission manumatique TAPshift
Visibilité arrière

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