Subaru : la passion des grands circuits en plus du rallye

Publié le 20 décembre 2017 dans Blogue par Marc Lachapelle

Subaru est sans doute encore la marque que l’on associe le plus souvent au rallye, même si elle s’est retirée du Championnat du monde des rallyes (WRC) il y a près de dix ans. On peut dire la même chose des WRX et WRX STI, dont les versions actuelles sont pourtant axées avant tout sur des performances et une tenue de route aiguisée pour les rubans d’asphalte. Concurrence oblige. Les derniers lancements de ces modèles se sont d’ailleurs déroulés sur des circuits plutôt que sur des routes de terre.

Pas fous, les gens de Subaru sont toutefois loin de négliger la source de cette réputation exceptionnelle dont jouissent leurs voitures sport à rouage intégral. Il faut dire que ce véritable culte pour les WRX et STI a profité grandement de la fabuleuse popularité des simulations de pilotage et autres jeux vidéo de course depuis deux décennies.

Surtout le jeu Gran Turismo, lancé en 1997, et le premier Colin McRae Rally, apparu l’année suivante, qui célébrait le style flamboyant de ce légendaire pilote écossais et son titre mondial de 1995. C’était un premier titre « pilotes » pour Subaru, qui répéta l’exploit en 2001 et 2003, avec Richard Burns et le Norvégien Petter Solberg, en plus de décrocher trois titres mondiaux des constructeurs de 1995 à 1997.

Sage fidélité au rallye

Subaru a également été douze fois championne des rallyes au Canada depuis 1993. Le Québécois Antoine L’Estage vient d’ailleurs de décrocher son dixième titre canadien des pilotes et Alan Ockwell son cinquième chez les copilotes, à bord de la Subaru WRX STI officielle de l’importateur. Subaru Canada est aussi un des commanditaires principaux de la série, en plus d’offrir des primes aux mieux classés sur ses voitures et même des remises pour l’achat d’une Subaru neuve que l’on inscrit au championnat.

Et pourtant, lors du lancement de la nouvelle WRX STI, au fameux circuit Laguna Seca, les ingénieurs japonais étaient surtout fiers de montrer la version surbaissée qu’ils allaient inscrire aux 24 Heures du Nürburgring, en catégorie SP3T. Subaru a d’ailleurs été quatre fois victorieuse sur ce redoutable et mythique circuit de 20,6 kilomètres depuis 2011.

Comme pour souligner la chose, Subaru a inscrit un chrono de 6,57.5 minutes sur la célèbre boucle nord du circuit allemand de l’Eifel (Nordschleife), chrono quasi égal à celui qu’avait réalisé Marc Lieb au volant de la Porsche 918 Spyder de 887 chevaux (6,57.0). Cette Subaru WRX STI Type RA NBR devenait une des rares voitures à rouler sous les 7 minutes, mais également la berline la plus rapide de l’histoire sur le ‘Ring.

Hommage à une berline extrême

Il faut dire qu’il ne s’agissait vraiment pas d’une WRX STI ordinaire, mais plutôt d’une version développée conjointement par Subaru of America et le spécialiste britannique Prodrive, associé à Subaru depuis ses années victorieuses en série WRC, avec l’aide de Subaru Tecnica International (STI).

Cette véritable voiture de course est propulsée par un quatre cylindres à plat (aucune surprise ici) turbocompressé de 2,0 litres et 600 chevaux, pour un poids de seulement 1 175 kg. Au volant d’une machine presque identique, le pilote David Higgins a abaissé son propre record de 19 m 15 s à 17 m 35 s pour un tour complet de l’Île de Man, qui totalise 60,7 kilomètres de route étroite et souvent terrifiante, à une moyenne stupéfiante de 207 km/h.

Subaru souligne d’ailleurs ces exploits en offrant cette année la WRX STI Type RA (pour Record Attempt), une version allégée grâce à un toit et un becquet en fibre de carbone, à des roues BBS de 19 pouces en alliage forgé couleur or chaussées de pneus Yokohama Advan Sports de taille 245/35R19 et à l’élimination de la roue de rechange. Disponible en 75 exemplaires pour le pays entier. Pas de moteur de 600 chevaux, par contre.

Il y a peu de chance que Subaru ait un jour les ressources pour se lancer à fond dans une des grandes séries mondiales de course automobile contre ses rivaux géants, à coups de centaines de millions. Souhaitons, toutefois, que sa division STI continue d’y être active, quelle que soit l’arène choisie. Les voitures de la marque, sportives et autres, n’en seront toujours que meilleures. Le nouveau coupé BRZ tS 2018 en est une belle preuve.

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