Mercedes-AMG à Affalterbach : où les voitures de rêves deviennent réalité

Publié le 27 décembre 2017 dans Événements spéciaux par Michel Deslauriers

Lors de notre récent voyage à Stuttgart pour conduire le Mercedes-AMG GLC 63 S 4MATIC+ 2018, le constructeur allemand en a profité pour nous faire visiter de l’usine AMG à Affalterbach.

En 1967, Hans Werner Aufrecht et Erhard Melcher ont fondé une petite compagnie pour concevoir et construire des moteurs de course. Bien qu’ils aient érigé leur entreprise dans une bourgade nommée Burgstall an der Murr, Aufrecht est né à Großaspach, qui constitue la troisième lettre de l’acronyme AMG. Les deux hommes ont fait jaser en inscrivant la AMG 300 SEL 6.8 — également connue sous le célèbre nom Red Pig — à la course d’endurance des 24 heures de Spa en 1971, terminant l’épreuve en deuxième place. À l’époque, ils ne savaient probablement pas que leur compagnie deviendrait une division haute performance à part entière chez Mercedes-Benz, responsable de la création des bolides les plus excitants et désirables du constructeur.

Au fil du temps, outre la construction de moteurs de course, AMG a commencé à modifier des voitures de route Mercedes-Benz, améliorant du coup leurs performances et leur comportement routier. La firme a déménagé son siège social de Burgstall à Affalterbach en 1976 et, depuis ce temps, l’usine s’est agrandie. En 1993, AMG et Daimler-Benz ont signé une entente de partenariat, et des voitures portant l’écusson AMG ont commencé à débarquer des chaînes de montage de Mercedes — la première étant la C36 AMG en 1993. En 1999, le constructeur (connu à cette époque comme étant DaimlerChrysler) a acquis 51% de AMG, et la balance des actions en 2005.

Depuis, Mercedes-AMG constitue une filiale à part entière de Daimler AG, et n’est plus une simple compagnie de tuning, mais une de développement avant tout. Elle emploie presque 1 700 personnes — 70% d’entre elles œuvrant dans le département de développement.

En ce moment, les seules choses construites à Affalterbach sont les V8 biturbo de 4,0 litres et de 5,5 litres équipant bon nombre de ses modèles, mais aussi le V12 biturbo de 6,0 litres de la Pagani Huayra, dont environ 35 unités sont assemblées chaque année. Les V8 sont montés à la main selon le principe « un homme, un moteur », signifiant qu’un seul mécatronicien construit les rutilants V8 de A à Z.

Le quatre cylindres turbo de 2,0 litres qui motorise les modèles AMG 45 ainsi que le V12 biturbo de 6,0 litres des modèles AMG 65 sont assemblés dans d’autres usines allemandes. Quant au V6 biturbo de 3,0 litres des modèles AMG 43, il est construit normalement aux côtés des autres moteurs de Mercedes-Benz.

Photo: Catrin Dunz / Daimler AG

Le processus de création d’un V8 AMG est fascinant. Chaque mécatronicien commence à l’assembler du bas vers le haut sur un chariot, à l’aide de composants codés. Lorsque chaque étape est complétée, le mécatronicien pousse son chariot à la prochaine station de travail.

Et à chacune des stations, des capteurs et des caméras surveillent le processus d’assemblage, et la moindre erreur ou omission est détectée. Un écran affiche des points verts, jaunes ou rouges selon le travail accompli, et le mécatronicien ne peut avancer à la prochaine station si tous les points n’ont pas tourné au vert, les outils de la prochaine station restant verrouillés. Autrement dit, personne ne peut faire d’erreurs ou oublier quoi que ce soit. Chaque étape de l’assemblage d’un moteur est documentée et archivée. Le technicien termine son travail en apposant un écusson signé sur le dessus du moteur.

Chaque moteur se fait tester à froid dans une machine qui le fait tourner électriquement afin de détecter des fuites, mais on ne le démarre avec de l’essence qu’une fois qu’il est installé dans le véhicule.

Environ 3,5 heures sont nécessaires à la fabrication d’un V8 AMG, et cinq heures pour un V12. Lorsque la journée de travail est terminée, tout le monde pousse son chariot dans un coin de l’usine et recouvre le moteur partiellement assemblé d’une bâche. Précisons une fois de plus qu’une seule personne touche à un moteur lors de son assemblage — même si l’employé part en vacances ou s’absente pour cause de maladie, le moteur restera intouché jusqu’à ce que l’ouvrier soit de retour. Cette obsession du détail est appréciée par les clients des produits AMG. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux écrivent des lettres aux mécatroniciens, les remerciant d’avoir construit un moteur si magnifique.

À l’usine d’Affalterbach, on retrouve aussi un atelier dans lequel les clients d’AMG peuvent faire modifier leur véhicule sur mesure. On n’a pas pu prendre de photos lors de notre visite, mais l’endroit était rempli de belles machines profitant d’une hausse de puissance, d’ajouts aérodynamiques ou d’un habitacle personnalisé. Les gens d’AMG ont précisé que chaque véhicule admis dans l’atelier a été complètement assemblé et livré au client avant de recevoir les modifications désirées.

Les ventes de véhicules AMG ont grimpé considérablement lors des dernières années. En 2013, 32 000 véhicules arborant un écusson AMG ont été vendus; en 2017, plus de 100 000 véhicules AMG trouveront preneur. Il faut dire que les variantes AMG 43 sont largement responsables de cette hausse. En ce moment, le modèle AMG le plus rapide est la berline E 63 S, qui accélère de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes. La familiale E 63 S a besoin de 0,1 seconde de plus. Toutefois, dans un proche avenir, on devrait voir des ingénieurs AMG jouer avec des moteurs électriques afin de bonifier la puissance de ces véhicules.

On va prendre la sonorité et la furie d’un V8 AMG, merci beaucoup.

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