Formation de conduite préventive : savez-vous vraiment conduire en hiver?
Au Québec, on est habitué à la conduite hivernale. Pourtant, chaque année, plusieurs automobilistes québécois se font surprendre par Dame Nature, et ce, malgré le fait que leur véhicule soit muni de pneus d’hiver. Pourquoi? L’une des raisons principales est le manque de compréhension du comportement d’un véhicule, chose que la SAAQ néglige toujours d’apprendre aux automobilistes.
Au circuit ICAR, à Mirabel, on croit qu’il est possible de réduire les risques d’accident en conditions extrêmes par l’éducation en invitant les automobilistes à s’inscrire à une formation de conduite préventive sur surface enneigée. Nous avons participé au cours, et voici ce que nous en pensons.
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Des techniques de base, mais si importantes!
Se vendant 249 $ (taxes en sus), cette formation sert principalement à instruire les participants sur les notions de conduite de base, chose normalement apprise lors d’un cours de pilotage avancé, afin d’ensuite s’en servir dans la vie de tous les jours. Le cours se déroule sur une période de deux heures, soit la semaine, soit la fin de semaine. On s’inscrit directement via le site internet du circuit ICAR et on se rend au circuit pour prendre le volant!
Lors de mon arrivée, on m’a immédiatement demandé de prendre place dans une salle de formation pour un cours théorique. C’est là que l’on nous montre la position de conduite idéale et comment bien placer nos mains à neuf heures et quart sur le volant. C’est la base, mais tant de gens l’oublient! On nous rappelle aussi que le fait de boucler notre ceinture de sécurité en portant un gros manteau d’hiver peut engendrer des blessures importantes lors d’un accident, le manteau créant un tampon qui risquerait de nous étouffer — ça, je ne le savais pas.
La théorie se poursuit avec les notions de sous-virage et survirage, des principes qui sont, encore une fois, plutôt simples, surtout si l’on a déjà joué à un simulateur de course du genre Gran Turismo ou Forza Motorsport, mais plusieurs ignorent toujours l’impact de ces techniques, principalement quand vient le temps de reprendre le contrôle de son véhicule.
En résumé, si la voiture sous-vire (l’effet de continuer à rouler tout droit au lieu de tourner), on doit relâcher l’accélérateur et remettre les roues droites, rester calme, et regarder où l’on désire aller. Si la voiture survire (le train arrière qui dérape), on lève le pied légèrement de l’accélérateur, sans le relâcher complètement, tout en tournant le volant vers la direction souhaitée. Ce qui est important de retenir ici, c’est que la voiture va où l’on regarde. Si vous ne voulez pas embrasser le poteau devant vous, cessez de le regarder! Autre point à retenir lorsque vous conduisez sur la neige et sur la glace : restez patient! Inutile de paniquer et surtout, pas de mouvements brusques!
En route! ... en Jeep?
Après une demi-heure de théorie, on nous transporte directement vers le circuit fermé, qui est en réalité un immense espace blanc recouvert de neige, de glace… et de cônes! À ma grande surprise, les véhicules choisis étaient des Jeep Wrangler. Je n’ai rien contre le Wrangler, mais ce n’est pas ce que la majorité des Québécois conduit. La plupart des gens conduisent des voitures à roues motrices avant ou à rouage intégral. Des Honda Civic, des Toyota Corolla, des Mazda3, quoi. Alors, pourquoi des Wrangler?
Selon les gens d’ICAR, le choix des véhicules est une question de circonstances : « Généralement, on essaie de le faire avec des voitures ''ordinaires'' — Mazda3, Corolla, Elantra — plus proches du quotidien des clients. »
Une fois à bord du Wrangler, un instructeur nous fait faire un tour rapide du circuit. Celui-ci comprend une section de slalom ainsi qu’une zone de freinage agressif où l’on nous ordonne à la dernière minute de tourner soit à gauche, soit à droite. Le but de l’exercice est de simuler un obstacle soudain, comme un chevreuil par exemple. Il y a également une section « libre » où les participants peuvent s’amuser en pleine liberté afin de mieux comprendre le comportement du véhicule, soit en mode deux roues ou quatre roues motrices.
À la fin de l’exercice, les participants se font remettre un certificat de réussite, chose qui leur donnera accès à des niveaux de conduite plus avancés.
En résumé, la formation de conduite avancée du Circuit ICAR est un excellent exercice de base pour n’importe quel automobiliste désirant mieux comprendre le comportement d’un véhicule lors d’une perte de contrôle. Selon Laurianne Brunet-Martel, responsable du marketing au Circuit, la formation attire toute sorte d’individus : des automobilistes souhaitant reprendre confiance en eux après un accident, des retraités voulant aiguiser leurs réflexes derrière le volant, ou tout simplement de jeunes conducteurs espérant se perfectionner.
À part une sélection de véhicules un peu particulière, chose qui semblait être temporaire durant notre séjour, nous recommandons tout de même à tous les automobilistes québécois d’y participer. Cela dit, on se demande toujours pourquoi la SAAQ n’apprend pas ces techniques essentielles aux citoyens...