BMW Test Fest 2018 : le buffet allemand
PALM SPRINGS (Californie) – Sur le plan personnel, un voyage à Palm Springs, en Californie, pour conduire des BMW M sur le circuit de Thermal, est une expérience plutôt extraordinaire, surtout pour un passionné de bagnoles. Cependant, sur le plan journalistique, des événements comme ça s’avèrent toujours difficiles à couvrir. Il n’y a rien de nouveau, pas de lancements de produits, pas de salon automobile avec d’importants dévoilements. Bref, pour un consommateur désirant s’informer davantage sur l’industrie automobile, il n’y a pas grand-chose à apprendre.
Cela étant dit, après avoir balancé les bolides de la gamme M du constructeur bavarois sur un des circuits les plus chauds des États-Unis, je vous confirme que le Test Fest de BMW a vraiment sa raison d’être. Si vous faites partie des pessimistes reprochant à BMW d’avoir perdu son âme dernièrement, je vous suggère fortement de continuer à lire cet article.
La liberté absolue
Normalement, dans un programme médiatique, on doit suivre un horaire bien défini, mais pas à Thermal. Après une courte présentation, nous, journalistes et membres des médias, étions tous librement largués sur le circuit où plusieurs ateliers nous étaient proposés. Sans oublier les multiples bolides disponibles à l’essai. Le but? Simplement mettre à notre disposition les produits actuels du constructeur (incluant MINI et Rolls-Royce) sur un terrain de jeu absolument épatant. Le terme « Test Fest » est en effet le nom idéal pour un événement du genre...
Tout y était, de la MINI Cooper S trois portes, à la fulgurante Rolls-Royce Phantom, en passant par la petite BMW i3, jusqu’à la légendaire BMW M5. Bref, il y en avait pour tous les goûts!
Bien entendu, il était difficile de résister à la brochette de bolides BMW M (M2, M3, M5), lesquels étaient alignés dans les puits du circuit. J’aurais aussi pu aller faire de l’autocross à bord d’une MINI Cooper S à boîte manuelle, ou aller me pavaner sur les routes californiennes en Rolls-Royce, mais j’ai plutôt penché vers les M – pourquoi pas, hein?
La Hellcat des Allemands
Avec 600 chevaux sous le capot et un couple imposant de 553 lb-pi, une accélération de 0 à 100 km/h enregistrée en seulement 3,0 secondes, et un temps au quart de mile déclaré par le constructeur sous la barre des 11 secondes, il est tout à fait acceptable d’affirmer que la BMW M5 2018 est le muscle car des Allemands.
Pour 2018, BMW a apporté plusieurs changements au V8 biturbo de 4,4 litres. Le poids de la berline a changé, lui aussi. En fait, elle ne pèse que huit kilos de moins que le modèle de dernière génération, et ce, même avec l’ajout d’un rouage intégral. Oui, vous avez bien lu, pour la première fois depuis son existence, la BMW M5 transfère sa puissance vers les quatre roues. Après tout, avec 600 chevaux sous le capot, il devient difficile de tenir la route avec seulement deux roues motrices. La seule boîte de vitesses offerte pour la M5 2018 est une automatique à huit rapports.
Fait intéressant : cette nouvelle M5 peut redevenir propulsion selon les modes de conduite choisis. Le bolide désengage littéralement son arbre d’entraînement afin de libérer le train avant. Gadget cool et compliqué, très allemand quoi!
Sur le circuit de Thermal, la M5 a fait preuve d’une extrêmement rapidité, surtout en ligne droite. On ressent toutefois son poids imposant dans les virages, particulièrement lorsque l’on franchit la chicane avant de passer devant la section des puits. À ma grande surprise, la M5 n’était aucunement difficile à conduire, au contraire, et on a désormais recours à deux boutons M sur le volant afin de régler suspension, comportement moteur, boîte de vitesses, et direction à notre guise, en plus du rouage de notre choix.
Vous désirez une M5 à propulsion et une autre à transmission intégrale dans la même berline? Eh bien, c’est possible!
Cependant, bien que les performances de la M5 soient époustouflantes, elle demeure néanmoins une Série 5, c'est-à-dire une auto immensément confortable, spacieuse et luxueuse. Sur ce, j’avoue avoir été légèrement déçu par sa direction pouvant se montrer un peu vague, surtout au centre. En outre, la sonorité du V8 semble quelque peu étouffée, même lorsque les tuyaux d’échappement « bruyants » sont activés.
J’aurais personnellement préféré un peu plus de caractère sortant du véhicule, quelque chose un tantinet plus immature comme une Mercedes-AMG E 63 S. Certes, la M5 affiche des temps de pistes incroyables, mais derrière le volant, il ne se passe rien de véritablement excitant à part des forces G extrêmes.
Il faut descendre de quelques chiffres
Bien entendu, tout est relatif et la M5 demeure une bête de circuit assez remarquable. Elle est, sans contredit, la meilleure version jamais produite de son genre. Mais à Thermal, ce n’est pas elle qui m’a épaté. C’est la M2.
Munie d’une boîte manuelle à six rapports, et faisant partie d’un peloton qui comprenait une M3 et une 340i, munies des trois pédales, la M2 fut la plus agile et la plus divertissante à conduire de toutes les « Béhèmes » présentes sur la piste.
En fait, ce petit bolide nous rappelle les anciens produits BMW M, notamment la M3 E46 du début des années 2000. La M2 est plus légère qu’une Série 3 ou 5, se montrant davantage plus agile dans les chicanes. Son moteur est sonore. La course de sa boîte de vitesse est courte et précise, et le fait qu’elle soit presque aussi large que longue lui confère une stabilité absolue dans les virages. Si la M5 représente le progrès technologique et le futur des voitures sport, la M2 est un hommage à l’héritage du constructeur, un petit salut au passé.
Chose certaine, ce que j’ai appris durant mon séjour en Californie est que malgré le fait que BMW propose désormais la plus grande variété de véhicules électriques et hybrides rechargeables que n’importe quel autre constructeur de luxe, et que sa gamme de produits comprenne maintenant six VUS, il est toujours possible de se procurer de véritables Ultimate Driving Machines.
Les sceptiques n’ont rien à craindre. Que l’on opte pour une Série 2 avec boîte manuelle, ou une M5 hyper sophistiquée, je vous confirme que la flamme BMW M est encore bien présente. En fait, n’a jamais été aussi éblouissante.