Nissan Quest, une histoire de style
La fourgonnette n’a plus bonne presse. Les mordus de la fourgonnette se sont peu à peu intéressés davantage aux utilitaires sport, et on laissait aux mamans de sportifs le soin de rouler au volant de ces gros véhicules. Pire encore, une récente statistique publiée aux États-Unis semble indiquer que les hommes qui conduisent des fourgonnettes ne le font surtout pas par passion, mais plutôt par obligation. Ils ont donc la fâcheuse habitude de conduire leur gros bolide comme s’il s’agissait d’une voiture sport, et de se plaindre du comportement routier de leur fourgonnette !
Les grands fabricants ont bien compris ce principe, et tendent à rendre les fourgonnettes plus attrayantes. À ce chapitre, Nissan avait lancé une sérieuse offensive en dévoilant, en 2004, la Quest remodelée qui avait un petit quelque chose de séduisant que l’on n’associait généralement pas aux modèles du genre. Avec le recul cependant, la Quest est devenue beaucoup plus anonyme, et ses nombreux défauts de fabrication, notamment l’usage de matériaux peu adaptés et de plastiques « cheap » ont considérablement réduit l’engouement pour la nippone fourgonnette.
Unique en son genre
Quand on a renouvelé le modèle il y a deux ans, Nissan a fait appel à des groupes témoins de mères de famille pour les conseiller sur la forme que devrait prendre la fourgonnette. Ce qui explique le côté très recherché de l’esthétisme de la Quest qui, dans ce domaine, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, détrône toutes ses rivales.
À l’avant, des phares surdimensionnés sont insérés dans l’arête du capot, ce qui confère au véhicule un regard sympathique. Sur les ailes et tout au long de la carrosserie, on a pris soin de conserver cette arête, ce qui vient arrondir considérablement la silhouette de l’ensemble au lieu des traditionnelles portes planes des autres modèles.
Ces courbes donnent aussi l’illusion que la fourgonnette est de taille moyenne, alors qu’elle est au contraire nettement plus longue que la plupart de ses rivales. Cette longueur supplémentaire, on la retrouve surtout dans les portes latérales coulissantes arrière qui sont plus longues d’une dizaine de centimètres par rapport aux portes habituelles. L’accès à la troisième rangée de sièges est donc plus facile, sans obliger personne à faire des contorsions dignes du Cirque du soleil.
Ce qui attire davantage le regard cependant, mais qui n’a jamais fait l’unanimité, c’est l’intérieur. Au centre, entre les deux sièges, on retrouve une petite structure qui ressemble à s’y méprendre à un évier sur pied de salle de bain stylisé. Une comparaison d’autant plus facile que cette colonne a un fini similigranit incroyablement ressemblant. Au sommet de cette colonne, on retrouve les commandes de chauffage, de climatisation et de tous les systèmes de divertissement. Tout au long de la colonne, des petits espaces de rangement simples, discrets et faciles d’accès.
Pour compléter le tout, c’est juste au-dessus de la colonne, c’est-à-dire au centre même du tableau de bord, que l’on a posé les cadrans indicateurs.
Un 3 et demi meublé
Ce qui rend une fourgonnette indispensable, c’est son aménagement intérieur, non seulement pour la conduite mais aussi pour les passagers. Dans ce secteur, la Quest a une longueur d’avance. Comme cela se voit de plus en plus, la troisième banquette (qui n’a rien du grand confort mais n’est tout de même pas si horrible) peut dorénavant se dissimuler complètement dans le plancher laissant une surface presque droite pour empiler de la marchandise.
La voiture étant plus grande, l’espace intérieur est vaste, et propose un dégagement unique pour sa catégorie. Une fois meublé, on pourrait pratiquement y aménager des chambres…
Mentionnons aussi en terme d’aménagement la possibilité d’obtenir le toit Skyview (uniquement sur la SE, même si le modèle se décline en trois versions), ce toit ouvrant inspiré de la Maxima qui consiste en quatre fenêtres impossibles à ouvrir mais que l’on peut recouvrir à l’aide de stores.
On ne sait trop si c’est ce Skyview, ou la conception même de la fourgonnette, mais les bruits de caisse multiples dont est affligée la Quest sont tellement dérangeants, qu’ils finissent par être plus faciles à remarquer que ses nombreuses qualités…
Pour traîner tout cela, on a mis sous le capot le moteur V6 de 3,5 litres qui a fait la renommée de Nissan, à la différence que cette fois, il est limité à 240 chevaux pour les besoins de la cause. Selon la version choisie, il sera jumelé à une transmission automatique de 4 ou 5 rapports dont la souplesse et la douceur ne sont plus à vanter bien que, en reprise, elle laisse parfois à désirer (4 rapports), et même si la puissance est légèrement inférieure à ses principales rivales de la catégorie.
La direction répond avec efficacité et souplesse et la suspension corrige les bosses avec douceur et constance. Seul reproche, la longueur même du véhicule le rend plus sensible aux chaussées bosselées.
Feu vert
Silhouette exceptionnelle
Moteur souple
Habitacle bien aménagé
Dégagement titanesque
Feu rouge
Mauvaise visibilité à l’angle mort
Sensibilité aux cahots
Grandes dimensions de la caisse extérieure
Bruits de caisse incessants