Alfa Romeo 4C 2018: Radicale et spartiate

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Gabriel Gélinas

Elle a une gueule de star, rien de moins. Avec son look de bagnole exotique en format réduit, la 4C d’Alfa Romeo se démarque complètement dans le paysage automobile. Le concept est déjà connu puisqu’il s’agit d’un coupé ou d’un spider de type propulsion à moteur central, soit la même configuration que celle adoptée par Porsche pour ses 718 Cayman et Boxster. Toutefois, dans le cas de l’Alfa Romeo 4C, l’exécution de ce concept est nettement plus radicale…

La 4C fait à peine quatre mètres en longueur et c’est un véritable poids plume. Elle affiche seulement 1 118 kilos à la pesée pour le coupé et 1 128 kilos pour le spider, en raison de l’adoption de matériaux comme la fibre de carbone pour la structure monocoque et l’aluminium pour le bloc-moteur, entre autres.

Une dose d’adrénaline sans filtre

Il faut faire preuve d’une certaine flexibilité pour monter, ou plutôt descendre, à bord de la 4C à cause de la largeur du seuil qui fait partie intégrante de la structure monocoque. Une fois bien calé dans le siège baquet, au ras du bitume, on découvre la fibre de carbone très apparente, le volant à méplat, ajustable en hauteur et en profondeur, et la chaîne audio de marque Alpine qui nous ramène à peu près en 1985…

L’ambiance est spartiate. Pas de climatisation automatique, pas de système de navigation, pas de caméra de recul, pas de coffre à gants, et il faut obligatoirement consulter le manuel du propriétaire pendant de longues minutes avant de pouvoir jumeler son téléphone intelligent avec le système Bluetooth. Au moins, il y a les vitres électriques et le verrouillage central, c’est déjà ça de pris.

Pour enlever le toit souple de la 4C Spider, il faut actionner deux loquets sur les côtés et tourner deux vis au centre avant de rouler la capote et la ranger dans un petit sac. On remise ce dernier dans le coffre où il occupe la moitié de l’espace disponible. Mieux vaut voyager léger si l’on veut rouler à ciel ouvert…

Le quatre cylindres turbocompressé de 1,7 litre prend vie et annonce la couleur d’un essai qui n’aura rien de banal. Les performances sont carrément délirantes avec un chrono de 4 secondes et demie pour le 0-100 kilomètres/heure, grâce au système de départ-canon. La voiture est légère et le moteur pousse très fort avec une trame sonore où l’échappement libre se mêle au sifflement du turbo. Les suspensions sont très fermes, le freinage est hyper performant, poids plume oblige, et les sensations ressenties sont vives au point d’être carrément viscérales.

Pas de doute, la 4C se comporte avec la vivacité d’une pure sportive et s’accroche en virage avec un aplomb impressionnant. Un vrai tour de manège. La seule boîte disponible est à double embrayage, avec paliers de changement de rapport au volant. Elle passe les rapports en 130 millièmes de seconde lorsque le mode Dynamic ou Race est sélectionné. Sur de belles routes sinueuses où la qualité du revêtement est exemplaire, le charme opère. Les aides électroniques à la conduite de la 4C sont plutôt permissives et n’interviennent que lorsque cela devient nécessaire. Attention toutefois au mode Race qui vous prive de tous les anges gardiens électroniques...

Zéro compromis, faut vouloir…

La contrepartie de tout ça, c’est que l’Alfa Romeo 4C ne fait aucun compromis pour ce qui est du confort. À titre d’exemple, la direction n’est pas assistée. Tant que la voiture est en mouvement, ça ne pose pas de problème, mais lorsqu’il faut manœuvrer à basse vitesse pour stationner, la direction demande beaucoup d’efforts. Sur les routes secondaires, il faut obligatoirement et constamment garder le volant bien en main car la voiture a tendance à louvoyer en suivant les aspérités et dénivellations de la chaussée. Bref, la 4C exige toute votre attention, à tout moment, ce qui devient fatigant à la longue. Aussi, à vitesse d’autoroute, on se lasse rapidement d’entendre le moteur qui gronde juste derrière soi.

Tout compte fait, la 4C d’Alfa Romeo permet à l’acheteur de jouer à fond la carte de l’exclusivité en raison d’une diffusion presque confidentielle. Il faut vraiment la considérer comme une moto à quatre roues, avec des réactions aussi brutes que vives, soit l’idéal pour s’administrer ponctuellement une bonne dose d’adrénaline. Radicale et spartiate, la 4C ne fait cependant aucun compromis pour assurer ne fut-ce qu’un minimum de confort et sa qualité d’assemblage est artisanale. En outre, son échelle de prix est beaucoup trop élevée. À ce compte-là, autant s’offrir une Porsche 718 Cayman ou Boxster. Autrement mieux construites et tout aussi performantes, ces voitures allemandes sont vraiment plus faciles à vivre au quotidien et doublées d’un côté pratique qui est cruellement absent sur la 4C.

Feu vert

Feu rouge

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