Bentley Continental 2018: Charme britannique et rigueur allemande en rappel

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Marc Lachapelle

Le millésime 2018 marque le 20e anniversaire du rachat de Bentley par le conglomérat Volkswagen AG, alors sous la férule du génial et redoutable Dr Ing. Ferdinand Piëch. À n’en pas douter, le groupe a par la suite réussi à merveille la relance de Bentley, dans le plus sage respect des traditions de la noble marque britannique, en l’appuyant sur un raffinement technique exceptionnel, grâce à l’élite de ses ingénieurs. Le coupé Continental GT en aura été la pierre angulaire. À son tour de se métamorphoser bientôt, une deuxième fois, pour mieux affronter les rivales qui l’ont finalement rattrapé.

Pendant plus de quinze années, la superbe Continental GT et ses nombreuses variantes auront été, sans contredit, parmi les voitures les plus belles, puissantes et majestueuses à sillonner les routes de la planète. Le succès du coupé Continental GT fut instantané, dès son lancement, en 2003. À tel point que l’usine de Crewe, en Angleterre, modernisée pour quelques centaines de millions de dollars, n’arrivait pas à satisfaire les quelques milliers de commandes fermes.

Les nouveaux proprios de Bentley ont également eu l’excellente idée de ramener la marque en piste pour qu’elle renoue avec un glorieux passé, qui lui valut cinq victoires aux 24 Heures du Mans au début du siècle dernier, dont quatre consécutives aux mains des légendaires Bentley Boys, de 1927 à 1930. Et s’il est vrai que la Bentley Speed 8, qui l’a emporté au Mans en 2003, n’était qu’une version recarrossée de l’invincible prototype Audi R8, le coupé Continental GT3, qui a remporté le titre du championnat européen Blancpain en 2015, était en lien direct avec le modèle de série. Il avait ironiquement devancé une Audi R8 LMS dérivée, elle aussi, de la version de série de cette grande sportive.

Une réussite contagieuse

Le coupé Continental GT fut rejoint, en 2005, par la berline Flying Spur et une année plus tard, par la Continental GTC décapotable. En moins de quatre ans, ces trois modèles ont presque décuplé les ventes mondiales de la marque Bentley. Coupé et décapotable furent entièrement redessinés pour 2011 et la berline, deux ans plus tard. Leurs carrosseries s’étaient affinées, mais demeuraient fidèles aux silhouettes qui leur ont valu tant de succès. Ces trois phénomènes étaient encore construits sur l’architecture D1, partagée avec la grande berline Phaeton de Volkswagen. Les GT et GTC conservaient leur puissant W12 de 6,0 litres, marié à un rouage intégral à différentiel central de type Torsen. On pouvait cependant choisir, désormais, un V8 biturbo de 4,0 litres, développé avec Audi, qui produisait 500 chevaux et plus, selon le modèle.

Ce moteur permettait surtout de réduire la consommation gargantuesque des modèles W12 de 40% grâce à la cylindrée variable, à une série de modifications et à une petite réduction du poids substantiel des GT. La nouvelle Flying Spur eut droit au V8 pour sa deuxième année. Le W12 a par la suite été doté, à son tour, de la cylindrée variable et sa puissance a été portée à 582 chevaux, pour les GT ou GTC, et 616 chevaux, pour la Flying Spur.

Exploits d’hier et glorieux lendemains

La première mouture de la Continental GT proposait déjà un raffinement total et une merveilleuse férocité, pour peu qu’on lâche la bride au fabuleux W12 qui ronronnait ou rugissait sous le capot, selon la commande. La stabilité était phénoménale, même à des vitesses inavouables. De toute manière, l’impression de vitesse était nulle dans ce coupé, qui semblait sculpté dans un bloc de granit. En virage, la direction s’alourdissait en amorce, mais la GT s’accrochait bravement, avec un équilibre louable, jusqu’à des vitesses de passage étonnantes. Ce qui n’a rien de banal pour une voiture de plus de deux tonnes métriques. Tout cela en assurant un confort sans faille, dans un habitacle opulent, comme il se doit pour une Bentley.

Les Continental n’ont évidemment cessé de gagner en luxe et en équipement au fil des années, conformément à leur vocation et à leur rang dans l’univers automobile. Or, concurrence impitoyable oblige, elles doivent maintenant faire mieux pour affronter de nouvelles rivales mieux affutées.

Bentley présentera donc, cette année, une Continental GT entièrement nouvelle. Ce grand coupé sera construit sur une version adaptée de l’architecture MSB que Porsche a développée et utilisée en premier sur la nouvelle Panamera. Ce nouveau GT sera surtout plus léger de quelques centaines de kilos, grâce à une carrosserie et à une structure regorgeant d’aluminium et de matériaux légers.

Sous le capot, on retrouvera des versions bonifiées des W12 et V8, mais peut-être aussi un groupe propulseur hybride. Et à l’intérieur, du cuir, du chrome et de l’électronique à profusion, bien sûr. L’avenir est donc prometteur pour ces aristocrates anglaises au fort accent germanique.

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