Mercedes-Benz AMG GT 2018: Prélude au Bonheur

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Jacques Deshaies

Il est de tradition chez Mercedes-Benz de fabriquer, à l’occasion, des modèles à tirage limité. C’est le cas, la plupart du temps, pour les sportives de la marque. Malgré l’étoile d’argent qui orne le « museau » de ces voitures d’exception, cela n’est aucunement un gage de succès. À preuve, la disproportionnée SLR n’a jamais atteint les chiffres de vente qu’on lui avait fixés. La direction de Mercedes et celle de McLaren avait prévu en fabriquer 3 500, mais seulement 1 800 unités ont trouvé preneur.

La collaboration entre le constructeur allemand et McLaren se terminant, c’est la division sportive du groupe, AMG, qui a pris le relais. De cette union est née la magnifique SLS. Elle affichait une caractéristique unique; les portes s’ouvraient telles des ailes d’oiseau pour rappeler la 300 SL des années 50. Même une version à motorisation 100% électrique avait été dévoilée au Salon de Genève, en 2011. Comme pour la SLR, une déclinaison décapotable est apparue un peu plus tard, ainsi que des versions GT3, créées exclusivement à la compétition.

C’est en 2014 que la remplaçante de la SLS a vu le jour. La Mercedes AMG GT est née sous la forme d’un coupé, sans toutefois porter ses portières en ailes de mouette. Dommage! Tout est une question de prix et de volume de ventes, diront les spécialistes. Le millésime 2018 apporte encore du changement pour la GT. La lettre R vient s’ajouter en terminaison.

Hausse en performance

Les GT et GT S vont laisser toute la place aux nouvelles déclinaisons GT C et GT R. Surtout, n’oubliez pas de séparer le R de GT pour ne pas faire ombrage à la célèbre Nissan GT-R. Cette nouvelle AMG GT R propose 577 chevaux plutôt que les 456 de la GT et les 503 de la GT S. La coupé et cabriolet porte le même V8 biturbo de 4,0 litres pour 550 chevaux. Dans tous les cas, la boîte de vitesses à double embrayage et sept rapports assure le transfert de toute cette puissance aux roues arrière.

La GT R peut franchir 100 km/h en moins de 3,6 secondes tandis que les GT C le fait en 3,7 secondes. Ainsi, les accélérations de l’une et de l’autre sont franches et linéaires. Le couple maximal est atteint rapidement (1 900 tr/min) et la puissance est extirpée de façon continuelle, sans aucune hésitation. Nous avons eu la chance de conduire la GT R sur une piste au Portugal et nous devons avouer que cette Mercedes se comporte comme une véritable voiture de compétition.

Outre des performances en ligne droite, cette GT R fait preuve d’innovation technologique grâce, entre autres, à la direction aux roues arrière active. Ce système permet aux roues arrière de prendre la direction opposée à celle des roues avant, jusqu’à 100 km/h. Et, au-delà de cette vitesse, les roues arrière adoptent le même sens que les roues avant en virage. Ainsi, la stabilité de l’ensemble est remarquable.

Pour compléter son aspect sport, la GT R dispose d’un becquet avant ajustable et d’une suspension également ajustable. Et c’est sans compter l’aérodynamisme poussé qui permet de plaquer la voiture au sol. Certaines de ces caractéristiques se retrouvent aussi sur la GT C. Au passage, il faut noter que le poids diffère passablement entre les deux moutures. Si le cabriolet affiche plus de 1 735 kilos, le coupé plus explosif pèse seulement 1 630 kilos.

Un style mordant

Ces nouvelles GT se présentent sous une apparence rafraîchie. Sans toutefois en changer les lignes, la grille identifiable aux produits de la marque fait place à une calandre bombée plus expressive. Elle est une déclinaison de celle qu’arborait la 300SL Gullwing, qui avait remporté la Carrera Panamericana en 1952.

Les sièges sont enveloppants à souhait afin d’offrir le maintien optimum aux deux passagers. Ces GT R présentent le même tableau de bord sauf au centre, où la GT R intègre la commande pour les multiples modes de conduite. La qualité d’exécution est sans tache évidemment. L’ergonomie demande cependant une certaine adaptation, que ce soit pour la compréhension ou pour l’utilisation du système multimédia. Mais tout est à portée de main. De surcroît, le volant entièrement gainé de suède ajoute une touche de haute performance.

Somme toute, cette version R de la Mercedes-AMG GT nous a conquis. Elle demeure de loin la plus conviviale des sportives de haut niveau. De plus, je me laisserais facilement tenter par ce vert éclatant appelé « AMG Green Hell Magno », qui rappelle une portion difficile du célèbre circuit du Nürburgring.

Malgré toute l’émotion qu’il est possible d’éprouver derrière son volant, cette Mercedes demeure une voiture à « savourer » sur un circuit. Car elle devient rapidement frustrante sur la route tellement l’on doit retenir tous les chevaux logés sous son long capot.

Feu vert

Feu rouge

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