Audi A4 2018: Une championne parfois invisible

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Marc Lachapelle

Ça y est, c’est fait. Après plus de vingt années d’efforts, Audi produit enfin la meilleure berline sportive compacte de la planète. Cette cinquième génération de la A4 n’est pas la plus puissante, pas la plus racée, pas la plus diabolique sur un circuit non plus. Seulement la plus fine à conduire, la plus équilibrée, la plus vive et la mieux construite. Sans doute aussi la plus douce, raffinée et silencieuse du lot. La marque d’Ingolstadt en remet néanmoins une couche, cette année, avec une nouvelle S4 construite sur les mêmes bases et animée par un V6 turbocompressé de 3,0 litres et 354 chevaux, rien de moins.

Dire que cette merveille qu’est la A4 passe inaperçue, ou presque, tellement le style de sa carrosserie est conservateur. La nouvelle S4 correspond davantage au profil de la berline sportive avec sa grille de calandre et ses coques de rétroviseurs noires, les deux paires d’embouts d’échappement qui bordent l’extracteur en aluminium sous son pare-chocs arrière et ses roues plus grandes. Sans compter que sa carrosserie est abaissée de 23 mm grâce à sa suspension sport de série. Ce qui est toujours gagnant pour le look.

On peut également dire, d’emblée, que la A4 allroad quattro, qui partage la même architecture que celle de ses sœurs, les A4 et S4, s’en tire mieux qu’elles en termes de style. Sa carrosserie surélevée de 89 mm y est certainement pour quelque chose, tout comme ses bas de caisse et ses gros renflements d’ailes foncés. Si elle se démarque, c’est sans doute aussi parce qu’elle a très peu de rivales dans cette catégorie, encore très peu achalandée, des familiales modérément douées pour le tout-terrain. Malgré les attraits indéniables de cette spécialité.

Triple personnalité

Les berlines A4 et S4, comme la familiale sport A4 allroad, sont construites sur la même architecture MLB qu’Audi a conçue pour ses modèles à moteur avant longitudinal. Pour démontrer la grande polyvalence de cette plate-forme ultramoderne, il suffit de mentionner qu’elle sous-tend également l’utilitaire sport Q7 actuel, le véhicule le plus vaste et le plus costaud de la gamme Audi.

Les trois séries partagent le même habitacle. Les différences se manifestent selon les niveaux de présentation et les options ajoutées. Avec une ascension inévitable et rapide des prix. L’équipement est déjà surabondant sur les versions Komfort. Un cran plus haut, les Progressiv plantent déjà un écran de 8,3 pouces, qui a tout l’air d’une tablette électronique rectangulaire, au beau milieu du tableau de bord.

En passant aux versions Technik, on ajoute d’abord le « cockpit virtuel », un écran configurable de 12,3 pouces qui remplace les cadrans pour le conducteur, mais aussi une chaîne audio Bang & Olufsen avec ses 19 haut-parleurs. Entre autres. L’essentiel est de souligner que toutes les versions affichent des matériaux et une finition exemplaires, toujours remarquables. Sans oublier la position de conduite qui est juste, les sièges de série, bien taillés, les sièges sport encore meilleurs et l’ergonomie, très correcte, une fois maîtrisés les quelques caprices de l’interface MMI.

Comme un jeu de blocs

Pour extraire toute la quintessence de la berline A4, en conduite, il est sage de la doter de la suspension sport incluse aux groupes S line optionnels, avec des pneus de taille 245/35 montés sur jantes de 19 pouces, des sièges avant sport et un pédalier en inox. Sa carrosserie s’abaisse du même coup de 23 mm, ce qui, encore une fois, lui donne plus fière allure et la rend plus agile et stable.

Les ingénieurs ont tiré le meilleur des nouvelles suspensions à cinq bras qui ont remplacé les triangles classiques. Fabriqués en aluminium, ils réduisent le poids non suspendu, ce qui bonifie autant la qualité de roulement que la tenue de route. Si la S4 est dotée, d’office, de la suspension sport, il faut la version Technik pour ajouter l’amortissement réglable, comme pour les A4 et A4 allroad. Le différentiel arrière autobloquant optionnel, à transfert de couple, est pour la S4 uniquement, par contre.

La servodirection électrique, fine et précise, profite de cette nouvelle suspension qui permet à la crémaillère d’agir directement dans l’axe vertical de la roue. Une direction à rapport variable est en option. Le quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres est une pure joie. Vif, sonore et parfaitement servi par une boîte à double embrayage qui livre des changements de rapports nets et instantanés.

Le V6 turbo de la S4, quant à lui, avec sa boîte automatique conventionnelle à huit rapports, a le profil d’une brute qui ne se départit jamais de ses bonnes manières. Ce qui résume assez bien la philosophie du constructeur pour les plus sportives de ses créations.

Puisque nous y sommes, à quand une héritière pour la merveilleuse RS 4? À celle-là, il faudrait une version du V8 biturbo de 4,0 litres qui propulse déjà la RS 7. De quoi chasser le gros gibier, assurément.

Feu vert

Feu rouge

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