Nissan Maxima, le design ne peut tout faire

Publié le 31 janvier 2006 dans 2006 par Denis Duquet

Jadis une paisible berline bourgeoise aux lignes plutôt conservatrices, la Maxima est devenue une voiture de designer avec sa silhouette très épurée dont plusieurs des éléments semblent avoir été inspirés par la Z, la référence chez Nissan en fait de stylisme. Cette conversion en voiture BCBG en 2004 a également permis à la plus grosse berline de ce constructeur de se démarquer davantage de l’Altima qui lui chauffait le pare-choc arrière en look, en performance mais pas en prix.

Toujours au chapitre du stylisme, il faut souligner que les photos ne rendent pas justice à cette nippone dont l’apparence est beaucoup plus typée lorsqu’on peut la regarder de près. Son capot avant plongeant doté d’un léger renflement au centre semble provenir de la Z, tout comme les blocs optiques et les passages de roue. Les stylistes ont également remis ça à l’arrière avec des feux de position presque similaires, mais plus gros sur la Maxima. Et si le tableau de bord de la berline se démarque quelque peu du coupé, il faut retenir son instrumentation semblable avec trois cadrans indicateurs circulaires, son volant trois branches dont les rayons sont garnis d’appliques en aluminium brossé, de même que le large écran à affichage par cristaux liquides. Tous des éléments plus ou moins similaires entre ces deux modèles. Pour certains, ces emprunts ont pour but d’accentuer le caractère sportif de la Maxima, tandis que d’autres interprètent cette utilisation comme un manque d’imagination. Parions que la vraie raison est un souci d’économie. Ce n’est pas par miracle si ce constructeur a su recouvrer sa santé financière d’une façon aussi spectaculaire, mais en faisant un choix judicieux des éléments disponibles.

Et la similitude ne s’arrête pas là, car la Maxima est équipée du même moteur V6 de 3,5 litres. Cette fois, il produit 265 chevaux, soit 12 de moins que celui de la Z. De plus, ce moteur est monté transversalement sur la berline, tandis que le coupé sport est une propulsion. Dans les deux cas, une boîte manuelle à six rapports et une boîte manumatique à cinq vitesses sont offertes.

Maxi trio !

La famille Maxima se décline en trois modèles distincts ou en un Maxi trio si vous appréciez ce genre de calembour. Le modèle d’entrée de gamme est la SE cinq places qui est également la Maxima la plus sportive avec ses roues de 18 pouces, sa boîte manuelle à six rapports avec course de levier plus courte et son original toit Skyview. Celui-ci n’est pas ouvrant, mais est constitué de deux puits de lumière longitudinaux et parallèles. Il est impossible de les ouvrir, mais un ingénieux volet permet de les obturer. Vous pouvez par ailleurs commander en option le toit ouvrant habituel, mais vous perdez alors le Skyview. Quel dilemme !

La seconde version dans la hiérarchie Maxima est la SE quatre places. Vous avez bien lu, la banquette arrière est remplacée par deux sièges baquets individuels séparés l’un de l’autre par une imposante console centrale. Cette originalité vous fait perdre le dossier arrière 60/40 des deux autres modèles et vous devez vous contenter d’une trappe de passage pour les skis et autres objets longs. Comme le modèle à cinq places, la suspension est de type sport et la boîte manuelle est de série. Par contre, la liste d’équipement de base est plus étoffée. Les spécialistes de la mise en marché ont tenté de concilier le luxe et le sport. D’ailleurs, son prix est similaire à celui du modèle de luxe, la SL.

Cette fois, impossible de pouvoir commander la boîte manuelle. Seule l’automatique est au programme. Les roues sont des roues de 17 pouces sur lesquelles sont montés des pneus moins larges et de profil plus élevé afin d’améliorer le niveau de confort. En harmonie avec cette monte pneumatique, la suspension est plus souple. Enfin, cette fois, le toit ouvrant habituel est de série tandis que le toit Skyview est optionnel. Elle s’adresse aux automobilistes recherchant davantage le confort que les performances même si le moteur demeure le même.

Carlos doit rager

Si les concepteurs ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité et d’esprit innovateur dans la conception de cette voiture, tout n’est pas parfait. En premier lieu, il faut déplorer un important effet de couple dans le volant sur les trois modèles. Et particulièrement sur les modèles équipés de la boîte manuelle. Le passage des rapports est court et précis, et l’étagement bien adapté, mais ça « tire allègrement dans le volant ». Il semble que les ingénieurs de Nissan soient incapables de corriger ce problème qui est encore plus évident sur l’Altima V6. Il faut donc se limiter à accélérer en douceur ou se cramponner au volant. Carlos Ghosn doit rager de savoir que le problème perdure, lui qui n’apprécie pas ce genre de situation. Et il faut également souligner que la suspension sport des deux modèles SE ne convient pas nécessairement à nos routes. Ce qui doit expliquer les bruits de caisse entendus sur toutes les Maxima essayées à ce jour. Enfin, sur une voiture de ce prix, la qualité des matériaux et d‘assemblage pourrait être meilleure.

Finalement, si la tenue de route est bonne, l’agilité n’est pas au rendez-vous et que dire d’un diamètre de braquage de plus de 12 mètres ? Et il s’agit des chiffres de la compagnie alors que, vérification faite, il serait plus juste de parler de 13,4 mètres. Il est toujours possible de se consoler en contemplant sa silhouette et en jouissant de son habitabilité. Que voulez-vous, rien n’est parfait, même pas la Maxima !

Feu vert

Moteur efficace
Équipement complet
Silhouette dynamique
Bonne habitabilité
Rapport qualité/prix SE cinq places

Feu rouge

Important effet de couple
Suspension sèche (SE)
Qualité des matériaux à revoir
Finition inégale
Diamètre de braquage

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