Mazda Mazda6 2018: Quand les gens ne veulent rien savoir
Lorsque les ingénieurs de Mazda se mettent au travail, ils sont guidés par un seul désir: concevoir la voiture parfaite. Bon, on va s’entendre, il serait surprenant de trouver un ingénieur d’une autre marque qui se lève le matin en souhaitant délibérément créer un mauvais produit.
La différence, cependant, concerne le concept même de l'excellence. Chez Mazda, la perfection, c’est de créer une voiture qui arrive à marier le conducteur à la route. C’est d’appliquer la conduite inspirée de la MX-5 à un VUS comme le CX-9. C’est de créer un véhicule au look époustouflant, et à la conduite pure.
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Les concepteurs ont fait de la Mazda6 de génération actuelle une berline intermédiaire inédite, dont la conduite rappelle celle d’une sportive. Toutefois, force est d’admettre que les consommateurs n’en veulent pas. En fait, ils ne veulent rien savoir de cette voiture. Sur une même période au Canada, la Mazda6 se vend de cinq à six fois moins que la Toyota Camry. Elle se fait dépasser au palmarès des ventes par à peu près toutes ses concurrentes, et pourtant, on ne cesse de la louanger pour ses qualités.
Mais que recherchent les gens chez une berline intermédiaire? Comme on se la pose cette question chez Mazda! On cherche les bons mots au département de marketing, mais ils ne viennent pas. À quel moment avez-vous vu, pour la dernière fois, une pub de la Mazda6?
Design impeccable
Sur papier, la Mazda6 a tout pour plaire. Cette séduction débute à l’extérieur. Sa carrosserie est tout simplement magnifique. Ses lignes uniques, racées, n’ont rien à voir avec les designs ennuyeux et prémâchés qu’on aime nous servir dans cette catégorie. La Mazda6 ressort du lot, elle est agressive et ressemble à un prédateur sur le point de se jeter sur une proie inconsciente du danger qui la guette.
L’habitacle de la voiture bénéficie aussi de la même attention portée aux détails. Tant la planche de bord que les cadrans démontrent un souci du détail élevé. Le tout est agrémenté de l’écran du système multimédia, surélevé, une jolie touche qui toutefois ne plait pas à tout le monde.
Parlant d’écran, il abrite le fameux système multimédia de Mazda. Rempli de nobles intentions, au design en apparence simple, il s’avère frustrant à utiliser, particulièrement lorsque l’on cherche son chemin sur les cartes de navigation. De plus, n’étant pas compatible avec Android Auto et Apple CarPlay, il se range du côté des dinosaures, l’avenir étant à l’intégration des téléphones intelligents.
Il n’y a qu’un moteur dans la Mazda6. Il s’agit du quatre cylindres SKYACTIV de 2,5 litres, développant 184 chevaux et un couple de 185 livres-pied. Avec une telle puissance, ce moteur se maintient dans la moyenne de sa catégorie, mais il ne peut concurrencer les motorisations V6 optionnelles de la Toyota Camry ou de la Honda Accord, par exemple. Accouplé d’office à une boîte manuelle à six rapports, ou à une automatique à six rapports optionnelle, ce 2,5 litres arrive à nous offrir une réelle économie d’essence, avec une consommation qui peut aisément descendre sous les 8,5 l/100 km. La boîte manuelle est correcte, sans plus, tandis que l’automatique à six rapports fait des merveilles, bien qu’en mode manuel, le changement des rapports est lent, surtout à haut régime.
Pour ce qui est de son comportement, depuis l’ajout du système de contrôle de couple G-Vectoring Control, la Mazda6 se retrouve sans rivale. Avec une direction précise, et une suspension savamment calibrée pour allier tenue de route et confort, sans parler de l’excellent châssis auquel elles sont boulonnées, la Mazda6, avec un moteur plus puissant, passerait pour une BMW Série 3. D’ailleurs, le système G-Vectoring, qui réduit l’effet du transfert de poids dans les virages, contribue avantageusement au confort des passagers.
Choisir son angle d’attaque
Comment une voiture en apparence si intéressante n’arrive-t-elle pas à se vendre ? C’est une bonne question. Il faut dire que ses concurrentes, même si elles empruntent des formules différentes, sont tout de même de grande qualité !
La vérité, c’est que ce segment est saturé. Il y a beaucoup de modèles, les gens les délaissent pour s’acheter des VUS, et ceux qui restent sont vendus aux deux vedettes, la Toyota Camry et la Honda Accord.
Pour les concurrencer, il faut trouver un angle d’attaque précis. Celui de la berline sport, choisi par Mazda, ne semble tout simplement pas fonctionner pour attirer les acheteurs de Camry et de Accord. Malheureusement.
Feu vert
- Joli look
- Habitacle réussi
- Moteur quatre cylindres intéressant
- Comportement routier exemplaire
- Suspension parfaitement calibrée
Feu rouge
- Système multimédia décevant
- Dispendieuse
- Pas de motorisation turbo ou V6
- Pas de rouage intégral
- Pas beaucoup de rangement à l’intérieur