Toyota 4Runner 2018: Le camion qui défie le temps
Le Toyota 4Runner est l’un des rares véhicules de conception ancienne encore sur le marché à qui l’on ne peut reprocher d’être vieux.
En fait, le 4Runner est le dernier véritable VUS offert au pays (non, je n’ai pas oublié le Jeep Wrangler, mais j’estime qu’il fait partie d’une classe à part). La carrosserie du 4Runner est montée sur un châssis autonome, le moteur aura été au poste pendant plus longtemps que tout le cycle de vie de la Matrix, et la conduite rappelle celle des camions d’autrefois. C’est pour toutes ces raisons que j’aime tant le 4Runner!
À peut-être une exception près, Toyota sait y faire en matière de camions. Le Tacoma est le roi des petits pick-up, le Land Cruiser (vendu seulement aux États-Unis) est le roi des véhicules de brousse et le 4Runner est le roi des VUS de format moyen. À mon avis, le Jeep Grand Cherokee vise la même clientèle, même s’il s’agit d’un véhicule beaucoup plus sophistiqué, et sujet à certains problèmes, tandis que le 4Runner continue inexorablement à rouler sa bosse.
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Choisissez bien votre niveau de dotation
Il serait tentant d’équiper son 4Runner de l’ensemble Limited et d’en faire un véhicule de luxe, comme on le ferait pour un Ford Edge, par exemple. Toutefois, ce ne serait pas une bonne idée. À la base, le 4Runner est un camion, rappelons-le, et c’est de la dotation TRD dont il a besoin.
L’écart de prix entre la version de base et celle avec ensemble TRD Pro n’est pas très élevé, mais il fait toute la différence. En ajoutant notamment une calandre spéciale, des pare-chocs avec des touches de noir et des pneus à crampons de 31,5 po montés sur de superbes roues noires de 17 pouces, on donne de la gueule à ce véhicule aux lignes carrées.
À l’intérieur, Toyota a fait du bon travail pour rafraîchir l’aménagement même si le design demeure légèrement vieillot. Personnellement, j’apprécie le style plutôt rectiligne, mais convivial, de l’habitacle. L’espace est généreux et dégagé, idéal pour cinq occupants de taille moyenne. Côté technologies de pointe, le 4Runner est bien équipé avec son écran tactile de 6,1 po avec connectivité Bluetooth, Gracenote, radio satellite et système de navigation.
Fidèle moteur
Le V6 de 4,0 litres du 4Runner a vu le jour en 2003 lors de l’introduction de la quatrième génération, entièrement révisée à l’époque. Sa puissance a augmenté au fil des ans, mais le poids du véhicule a fait de même. La boîte automatique à cinq rapports n’a pas évolué depuis un bon moment, mais cela ne pose pas de problème puisqu’elle fonctionne toujours admirablement bien.
Avec son couple de 278 lb-pi, ce moteur est responsables de vives reprises, autorisant ainsi des dépassements sécuritaires. Par rapport à des moteurs concurrents reliés à des boîtes de vitesses avec presque deux fois plus de rapports, il affiche un délai de réponse mécanique quand on enfonce l’accélérateur, mais comme il s’agit ici d’un VUS et non d’une sportive Lexus GS F, on ne lui en tiendra pas rigueur. De toute façon, mieux vaut y aller mollo avec le pied droit si l’on veut maintenir la consommation d’essence dans des limites raisonnables.
Les4Runner TRD a ce qu’il faut pour s’attaquer aux chemins de terre, aux terrains rocheux et aux mares de boue. Ils sont équipés d’un levier 4RM au look très cool, d’un sélecteur tout-terrain avec fonction très basse vitesse et d’un différentiel arrière verrouillable. Les autres déclinaisons sont en mode 4RM à prise constante.
En se fiant à l’apparence et à la fiche technique du 4Runner TRD Pro, on s’attendrait à une qualité de roulement pitoyable. Les amortisseurs Bilstein à réservoir extérieur et les ressorts de suspension avant recalibrés, par exemple, suggèrent que ça pourrait cogner dur. Pourtant, ce n’est pas le cas, et c’est sans doute la caractéristique la plus surprenante de ce VUS.
Cela dit, le 4Runner fait de son mieux pour réduire les mouvements latéraux, mais les coussinets du châssis et les énormes pneus ballon engendrent un certain roulis. Sachez également que son rayon de braquage est élevé. Là où l’on peut faire un demi-tour en trois étapes, il en faudra cinq avec le 4Runner.
Le Toyota 4Runner TRD Pro 2018 n’a pas de véritable concurrence et il peut presque tout faire. Bien sûr, comme il est un peu haut, certaines personnes pourraient ne pas y monter facilement, mais ce désavantage est compensé par la capacité de remorquage de 2 268 kg (5 000 lb. Si c’est là votre genre de camion, achetez-le vite, car il s’agit probablement du dernier tour de piste de ce 4Runner de cinquième génération.
Feu vert
- Excellent en conduite hors route
- L’ensemble TRD Pro est un must
- Habitacle spacieux
- Roulement meilleur qu’on ne le croirait
Feu rouge
- Rayon de braquage énorme
- Forte consommation d’essence
- Groupe motopropulseur à moderniser
- Roulis prononcé en virage