Dodge Charger 2018: De la raison à la révolte

Publié le 1er janvier 2018 dans 2018 par Michel Deslauriers

On peut bien critiquer Fiat Chrysler Automobiles pour ses véhicules munis de moteurs V8 énergivores, à une époque où l’on mise sur l’électrification et les cylindrées réduites, avec raison. Toutefois, FCA domine dans le domaine du recyclage.

Les années se succèdent et la Dodge Charger poursuit sa carrière, basée sur la plate-forme nommée LX lancée en 2005. La Chrysler 300 est tout aussi résiliente, et l’on peut dire la même chose pour d’autres modèles du groupe, comme le Jeep Wrangler et le Ram 1500.

Pour conserver l’intérêt des consommateurs, la Charger reçoit des changements mineurs sur une base régulière et ressuscite fréquemment des couleurs et des éditions spéciales, alors que la base et la structure générale ne changent pas. 

Un bon vieux V8 avant sa disparition
La Charger joue la carte de la performance, comme elle se doit, au sein de la division Dodge, alors que sa cousine, la Chrysler 300, mise plutôt sur le luxe et le confort. Les versions les plus éclatantes sont évidemment les plus puissantes, les plus brutales et les plus chères. Les SRT 392, Daytona 392 et R/T 392 disposent d’un V8 HEMI de 6,4 litres dont les 485 chevaux, procurent des performances très relevées et une sonorité à donner la chair de poule. Pour les nostalgiques, c’est la Charger R/T 392 qui perpétue la tradition en héritant du logo Super Bee.

La SRT Hellcat, Némésis des environnementalistes, mise plutôt sur un V8 suralimenté de 6,2 litres. Ses 707 chevaux lui permettent d’atteindre les 100 km/h en à peine plus de trois secondes, et une vitesse maximale de 328 km/h. Tout un bolide, mais en conduite normale, elle n’est pas violente et désagréable pour autant. Difficile de passer inaperçu au volant d’une SRT, et la seule façon dont on peut rapidement distinguer la version Hellcat, c’est en apercevant ses logos de minou endiablé sur les ailes avant.

Suivent les déclinaisons R/T et Daytona, équipées d’un V8 de 5,7 litres et ses 370 chevaux. Si l’on veut se payer un moteur V8 avant que les normes environnementales imposent sa disparition, celui-ci fera amplement l’affaire. Dans tous les cas mentionnés jusqu’à maintenant, la consommation est élevée, pas de surprise ici, mais au Québec, on paiera également une forte surcharge lors du renouvellement de l’immatriculation.

Les variantes plus raisonnables de la Charger obtiennent un V6 de 3,6 litres produisant 292 ou 300 chevaux, pour une meilleure économie d’essence. Pour 2018, Dodge propose avec ce moteur les déclinaisons SXT, SXT Plus ainsi que GT et GT Plus, ces deux dernières troquant le rouage à propulsion pour une transmission intégrale.

Espace et confort
Dans le segment restreint des grandes berlines de marques populaires, ce sont les Charger et 300 qui profitent du plus long empattement, et bien que la ligne de toit soit relativement basse, on retrouve beaucoup d’espace à l’intérieur. Le coffre de la Charger n’est pas le plus logeable, mais il demeure très pratique.

Sur la route, la Charger est confortable, solide, et l’insonorisation de son habitacle est adéquate. Les portes avant s’ouvrent très grand, tellement que lorsqu’assis, on a de la difficulté à atteindre la poignée pour les refermer. Par ailleurs, le diamètre de braquage étroit contribue à faciliter les manœuvres de stationnement, alors que la caméra de recul fait désormais partie de l’équipement de base.

En outre, de série, la Charger est maintenant munie d’un système multimédia Uconnect avec écran tactile de sept pouces et intégration Apple CarPlay et Android Auto, alors que l’écran de 8,4 pouces est également disponible, tout comme la circulation en temps réel SiriusXM. Un système très convivial, rapide et doté d’écrans très réactifs au toucher.

Le reste de l’instrumentation est ergonomique, à l’exception de la commande des essuie-glaces, puisqu’il faut lâcher le volant pour l’activer. Quant à la qualité de la finition et de l’assemblage, le résultat est honnête, sans être impressionnant.

Pour une grande voiture à caractère sportif, la Charger tire son épingle du jeu dans son segment, et ce, malgré son âge vénérable. Ce n’est pas la plus fiable de son segment, mais au moins, elle est construite au Canada, pour ceux qui veulent encourager l’économie locale. Les versions SXT et GT sont les choix les plus logiques par leur prix et leur côté rationnel, bien qu’il soit difficile d’ignorer les éditions plus performantes de la Charger, au détriment d’une facture plus salée à la station-service et du regard haineux des conducteurs de Toyota Prius. Toutefois, un V8 doit être plus simple à recycler qu’une batterie au lithium, non?

Feu vert

Feu rouge

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